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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 34.1912

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Nr. 3-4
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Jéquier, Gustave: Notes et remarques
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https://doi.org/10.11588/diglit.12745#0131

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NOTES ET REMARQUES

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apprend que le tout se trouve dans une âfdit nrzi en pierre, à Héliopolis même,

dans un sanctuaire (?) spécial. La fin du conte étant perdue, nous ne savons comment
eurent lieu la découverte et la remise au roi des aptou, dont le récit aurait sans doute
contenu des détails instructifs à ce sujet.

Pour avoir l'explication du premier de ces deux mots, il faut se reporter à un mo-
nument un peu plus récent, le tombeau de Rekhmara où, dans un tableau bien connu',
sont figurés des menuisiers, ou plutôt des ébénistes occupés à sculpter à l'herminette de
petits objets en bois précieux, des |j et des ||, qu'ils assemblent au moyen de traverses
horizontales pour en faire les parois d'un de ces grands catafalques ajourés qui faisaient
partie du mobilier funéraire des personnages de haut rang. Le texte qui accompagne la
scène est des plus explicites : [ ^ ^ ^> Ji^f J ^ ^ ° \\ ^

~fl-^7 ^\ « Fabrication des apdou en ivoire, ébène,

carou-

_ 001=^=3® l Jl i i i
bier, merou, et en cèdre (? ash) véritable des Echelles du Levant ». Le mot apdou

m

étant au pluriel, s'applique nécessairement aux éléments du catafalque, non au grand
meuble lui-même'2.

Une réplique de la même scène, mais sans légendes, au tombeau des Graveurs3
montre des menuisiers construisant un édicule analogue avec des j| et des ^ qu'ils
sculptent eux-mêmes et qui sont représentés les uns blancs, les autres noirs, donc en
bois d'essences variées.

Enfin dans le Conte des deux frères4, la femme infidèle de Bitiou, reconnaissant son
mari dans les perséas qui viennent de pousser à la porte du palais, exige qu'on les coupe
et qu'on en fasse de beaux apdou [ D î^fpTTT * ^n a ^iabitude ^e traduire

ici ce mot par « planches », mais le sens que donne le texte de Rekhmara pour un mot
exactement semblable est évidemment préférable : le perséa était pour les Égyptiens un
arbre rare, même sacré, et son bois devait être considéré comme ayant une certaine
valeur, ne fût-ce qu'au point de vue mystique; il était plus naturel d'employer le bois
d'un arbre miraculeux pour des objets ayant par eux-mêmes un caractère magique, et
servant à fabriquer des meubles cultuels, comme ces découpures de catafalques, que
d'en faire de simples planches utilisables dans n'importe quel but.

Les apdou sont donc, à n'en pas douter, ces éléments de décoration ajourée qui
correspondent en une certaine mesure aux moucharabieh de l'Égypte moderne, mais
qui affectent toujours la forme de certains emblèmes divins ou amulettes tels que le
j| et le Le nom qui les désigne est un mot masculin qui change très légèrement
d'orthographe suivant les époques, — le ayant remplacé dès le Nouvel Empire un
^ plus ancien, — et qui est toujours employé au pluriel, puisqu'il s'applique à des
objets qui ne doivent pas se présenter isolément.

Au Papyrus Westcar, on emploie pour écrire ce mot des signes qui, au premier
abord, paraissent un peu déconcertants : c'est d'abord le czi qui accompagne également

1. Newberry, Life of Rekhmara, pl. XVIII.

2. Newberry (op. cit., p. 37) traduit shrines.

3. Scheil,. Mém. de la Miss. /rang, au Caire, V, pl. II (après la page 564).

4. Pap. d'Orbiney, pl. XVIII, 1. 1.
 
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