DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Marguery, Henry; Thoré, Théophile [Bearb.]; Thoré, Théophile [Gefeierte Pers.]: Un pionnier de l'histoire de l'art: Thoré-Bürger, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0333
UN PIONNIER DE L’HISTOIRE DE L’ART:
THORÉ-RÜRGER
(deuxième article *)
p7 ous perdons la trace deTlioréde 1854 à i856 : le
20 octobre i856 1 2, il est en Hollande, à Amster-
dam, il prend notes sur notes, visite tout, et
admire en connaisseur. Nous touchons au mo-
ment de sa vie où, délaissant les questions socia-
les, il va uniquement se consacrer avec amour à
l’étude des Ecoles du Nord, et commencer, sous
le nom de W. Bürger, une carrière de critique
et d’historien d’art qui sera la manifestation la
plus originale et la plus pure de son talent.
« Ici (Amsterdam), — dit-il, — j’ai vu le musée, la collection Van der
Hoop, l'exposition des artistes vivants. » Il sort dès g heures, et jusqu’à
4 heures interroge les tableaux, scrute les inventaires :
« Ah ! si la Hollande voulait me faire faire les catalogues de ses musées !...
Il n’y a point de catalogues, que des notes insignifiantes, et pour tant de
trésors ! Ils ne connaissent point du tout eux-mêmes leurs maîtres, ni les
œuvres les plus célèbres de leurs maîtres. Personne ne peut rien dire sur la
Ronde de nuit.
Il fait la connaissance de M. Scheltema, archiviste d’Amsterdam, qui l’aide
dans ses recherches. On sent que Thoré serait pleinement heureux de cette
activité qui correspond au rythme même de sa vie, s’il avait auprès de lui
Milady; il attend de ses nouvelles et s’impatiente. C’est à regret qu’il quitte
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1925, t. 1, p. 229.
2. Lettre à Delhasse.
THORÉ-RÜRGER
(deuxième article *)
p7 ous perdons la trace deTlioréde 1854 à i856 : le
20 octobre i856 1 2, il est en Hollande, à Amster-
dam, il prend notes sur notes, visite tout, et
admire en connaisseur. Nous touchons au mo-
ment de sa vie où, délaissant les questions socia-
les, il va uniquement se consacrer avec amour à
l’étude des Ecoles du Nord, et commencer, sous
le nom de W. Bürger, une carrière de critique
et d’historien d’art qui sera la manifestation la
plus originale et la plus pure de son talent.
« Ici (Amsterdam), — dit-il, — j’ai vu le musée, la collection Van der
Hoop, l'exposition des artistes vivants. » Il sort dès g heures, et jusqu’à
4 heures interroge les tableaux, scrute les inventaires :
« Ah ! si la Hollande voulait me faire faire les catalogues de ses musées !...
Il n’y a point de catalogues, que des notes insignifiantes, et pour tant de
trésors ! Ils ne connaissent point du tout eux-mêmes leurs maîtres, ni les
œuvres les plus célèbres de leurs maîtres. Personne ne peut rien dire sur la
Ronde de nuit.
Il fait la connaissance de M. Scheltema, archiviste d’Amsterdam, qui l’aide
dans ses recherches. On sent que Thoré serait pleinement heureux de cette
activité qui correspond au rythme même de sa vie, s’il avait auprès de lui
Milady; il attend de ses nouvelles et s’impatiente. C’est à regret qu’il quitte
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1925, t. 1, p. 229.
2. Lettre à Delhasse.