ORANGES ET POMMES, PAR AUGUSTE RENOIR
GAGNES, I907
Collection Maurice Gangnat.)
LES « RENOIR » DE LA COLLECTION GANGNAT
Qu’a-t-il aimé vraiment? « Aimait-il même la peinture ? » Telle est la
conclusion récente que suggérait Degas à M. Paul Jamot; mais ce
mystère singulier, qui plane encore et qui planera peut-être toujours
sur l’œuvre et l’esprit d’un soi-disant humoriste, enseveli trop tôt dans un
complet silence, est l’antithèse vivante du courage persévérant que montra
Renoir jusqu’aux derniers jours douloureux de sa longue existence; et
pareille question ne se posera jamais à l’égard d’un peintre-né, que la mort
seule a contraint de déposer les pinceaux attachés à son bras tremblant.
Ces vingt dernières années d’un amoureux fervent de la peinture, qui
mourait presque octogénaire le 2 décembre 1919, cette fin laborieuse, mais
toujours ensoleillée dans la pire souffrance, l’œuvre est là pour les évoquer
à nos yeux ; et mieux que la petite « rétrospective Renoir » qui rassemblait
au Salon d’Automne de 1920 trente toiles peintes de 1915 à 1919, les
i58 toiles delà collection1 de feu M. Maurice Gangnat, dont Renoir a fait
le portrait dans son atelier de Cagnes en 1915, nous rappellent à propos la
1. Dont la vente aura lieu les a4 et 25 juin, à l’Hôtel Drouot.
GAGNES, I907
Collection Maurice Gangnat.)
LES « RENOIR » DE LA COLLECTION GANGNAT
Qu’a-t-il aimé vraiment? « Aimait-il même la peinture ? » Telle est la
conclusion récente que suggérait Degas à M. Paul Jamot; mais ce
mystère singulier, qui plane encore et qui planera peut-être toujours
sur l’œuvre et l’esprit d’un soi-disant humoriste, enseveli trop tôt dans un
complet silence, est l’antithèse vivante du courage persévérant que montra
Renoir jusqu’aux derniers jours douloureux de sa longue existence; et
pareille question ne se posera jamais à l’égard d’un peintre-né, que la mort
seule a contraint de déposer les pinceaux attachés à son bras tremblant.
Ces vingt dernières années d’un amoureux fervent de la peinture, qui
mourait presque octogénaire le 2 décembre 1919, cette fin laborieuse, mais
toujours ensoleillée dans la pire souffrance, l’œuvre est là pour les évoquer
à nos yeux ; et mieux que la petite « rétrospective Renoir » qui rassemblait
au Salon d’Automne de 1920 trente toiles peintes de 1915 à 1919, les
i58 toiles delà collection1 de feu M. Maurice Gangnat, dont Renoir a fait
le portrait dans son atelier de Cagnes en 1915, nous rappellent à propos la
1. Dont la vente aura lieu les a4 et 25 juin, à l’Hôtel Drouot.