DOI issue:
Nr. 3
DOI article:Brière-Misme, Clotilde: Deux "boites-à-perspective" hollandaises du XVIIe siècle
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0182
DEUX « BOITES-A-PERSPEGTIVE » HOLLANDAISES
DU XVIIe SIÈCLE
orsqu’on pénètre, à la Galerie Nationale de
Londres, dans la salle où voisinent, avec
quelques portraits de Rembrandt, les chefs-
d’œuvre de la peinture de genre hollandaise,
l'attention est attirée par un objet insolite
qui s’y trouve placé depuis peu. C’est, au
milieu de la pièce et montée sur pieds, une
caisse rectangulaire (haut.: om58 ; long. :
om8o ; larg. : om58), qui paraît hermétique-
ment fermée. On en fait le tour et l’on reste
décontenancé devant les méchantes peintures
qui la décorent. Puis, l’on découvre, foré dans la paroi, un trou circulaire.
Qu’on y applique l’œil et la caisse livre son secret. Elle contient, « garni »
et habité, un appartement hollandais. Nous nous croyons transportés dans
le vestibule dont la porte est restée ouverte sur le jardin. En face de nous
(flg. p. i5q), fuient deux séries de salles; l’une comprend la chambre à
coucher : une femme en bonnet blanc dort dans le lit à courtines ; l'autre,
un parloir où une dame lit tandis qu’un cavalier la regarde de la rue à travers
la vitre. Par un second « oculus », percé dans le mur opposé, on observe le
reste de la maison. Il semble que nous nous soyons retournés : nous voyons
maintenant la fenêtre du vestibule, un cliien assis sagement sur les dalles,
et, jusqu'à la cour, une enfilade de pièces que prolonge, en annexe, selon
l’habitude d’alors, la cuisine (à gauche, fig. p. 161).
L’envie vient d’examiner sans obstacles les éléments de ce minuscule
édifice. On obtient la faveur d’ouvrir la caisse, et, avec étonnement, on
DU XVIIe SIÈCLE
orsqu’on pénètre, à la Galerie Nationale de
Londres, dans la salle où voisinent, avec
quelques portraits de Rembrandt, les chefs-
d’œuvre de la peinture de genre hollandaise,
l'attention est attirée par un objet insolite
qui s’y trouve placé depuis peu. C’est, au
milieu de la pièce et montée sur pieds, une
caisse rectangulaire (haut.: om58 ; long. :
om8o ; larg. : om58), qui paraît hermétique-
ment fermée. On en fait le tour et l’on reste
décontenancé devant les méchantes peintures
qui la décorent. Puis, l’on découvre, foré dans la paroi, un trou circulaire.
Qu’on y applique l’œil et la caisse livre son secret. Elle contient, « garni »
et habité, un appartement hollandais. Nous nous croyons transportés dans
le vestibule dont la porte est restée ouverte sur le jardin. En face de nous
(flg. p. i5q), fuient deux séries de salles; l’une comprend la chambre à
coucher : une femme en bonnet blanc dort dans le lit à courtines ; l'autre,
un parloir où une dame lit tandis qu’un cavalier la regarde de la rue à travers
la vitre. Par un second « oculus », percé dans le mur opposé, on observe le
reste de la maison. Il semble que nous nous soyons retournés : nous voyons
maintenant la fenêtre du vestibule, un cliien assis sagement sur les dalles,
et, jusqu'à la cour, une enfilade de pièces que prolonge, en annexe, selon
l’habitude d’alors, la cuisine (à gauche, fig. p. 161).
L’envie vient d’examiner sans obstacles les éléments de ce minuscule
édifice. On obtient la faveur d’ouvrir la caisse, et, avec étonnement, on