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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 2
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Dimier, Louis: Œuvres d'art qui passent
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0130

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OEUVRES D’ART QUI PASSENT

es portraits au crayon français du xvie siècle sont à la mode. De
plus, ceux d’IIolbein mis à part, les autres nations oITrent peu
d’ouvrages semblables. Ne nous étonnons donc pas si ce qui
paraît en ce genre est ordinairement attribué à la France. Deux
crayons de ce temps-là ont passé en vente le n avril, commis-
saire-priseur M. Ilémard, portrait d’homme et portrait de femme,
nos 26 et 27, sous la mention d’école française. Cependant ils ne
tenaient pour le style d’aucun maître travaillant chez nous. Je les crois anglais. Le
costume les datait, l’homme de i5g3, la femme de i583. Cette dernière importait
à l’iconographie; le catalogue la classait anonyme; c’était le portrait d’Elisabeth,
reine d’Angleterre, à cinquante ans. Le dessin des deux morceaux était soigneux et
sec, empreint de platitude dans l’homme, convenable dans l’un comme dans l’autre
à un contemporain d’Hilliard.

De qui est ce tableau P qui représente-t-il? Je ne sais; mais il faut le noter, c’est
une pièce dynastique, l’artiste est de la suite de Van der Helst, ou plus modestement
de Van den Tempcl ; le sujet est une princesse fort jeune et assez laide, assise, le pied
sur un globe de verre, emblème de la souveraineté. A droite une nymphe de rivière
épanche son urne, et un enfant volant fait briller une étoile; à gauche deux enfants
lui présentent des fleurs, et la déesse de la nuit paraît retirer ses voiles devant
l’Aurore qui point. Quant à l’identité de la personne, elle n’est certainement ni
France ni Angleterre. Vu l’époque, ce peut être Suède, ou Nassau, ou Brandebourg,
ou quelque autre dynastie d’Allemagne. Dimensions, environ ira8o sur 2m5o.
Commissaire-priseur, M. Baudoin, vente du 16 avril.

Ceci mérite-t-il qu’on en parle? Je le crains. L’absurde, en vieillissant, entre dans
l’histoire, et ceux qui l’écrivent ont affaire de le connaître. Thiers et Charles Blanc
ont chéri les copies au point d’en composer l’entreprise, le premier d’une collec-
tion privée, qui fut la sienne, le second d’un musée, qui fut le Musée Européen,
ouvert dans l’ancien palais de l’Industrie, en 1873, judicieusement fermé l’année
suivante. Il paraît qu’ils ne furent pas les seuls ; d’autres partageaient cette
curiosité-là, desquels (mais je ne sais qui) ont provenu, passant en vente le même
16 avril, expert M. Léman, deux aquarelles gouachées grandeur d’original, d’après
 
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