UNE PEINTURE TOSCANE DU NUE SIÈCLE
AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
\rmi les œuvres léguées par Emile Peyre au Musée des
Arts Décoratifs se trouvent plusieurs tableaux des écoles
italienne et espagnole qui n'avaient pas encore été expo-
sés. Les conservateurs viennent d’organiser au troisième
étage du Pavillon de Marsan d’intéressantes salles.
Un panneau mérite d’ôtre signalé : c’est sans doute la
plus ancienne peinture italienne qui existe à Paris. Il
nous a semblé possible de la dater et de la situer. On
sait combien cette primitive école italienne était mal connue jusqu a ces der-
nières années. On classait sous le nom d’icones byzantines toutes les œuvres
antérieures à Cimabue et à Giotto. Ouvrons, par exemple, le catalogue du
Musée de Sienne, édition de 1903 ; nous y lisons des mentions comme
celles-ci : « Début du xme siècle, madone byzantine », — « xme siècle,
manière byzantine » et cependant l’auteur du catalogue transcrivait soigneu-
sement les inscriptions en caractères gothiques qui prouvaient l’origine occi-
dentale de ces tableaux. Grâce aux travaux de MM. Toesca, Pératé, Millet,
Siren, Van Marie, etc... on commence à voir plus clair en cette histoire.
Le tableau du Musée des Arts décoratifs nous montre la Vierge assise sur
un trône. Le grand voile oriental couvre sa tête et ses épaules; on a ajouté
une couronne ornée de cabochons, pour la plupart remplacés par des verro-
teries modernes. Marie tient dans son giron l’enfant Jésus, vêtu de l’hima-
tion et bénissant. De chaque côté du trône sont debout saint André et saint
Jacques, désignés par des inscriptions en caractères gothiques. Au pied de
la Vierge un minuscule orant qui est peut-être un donateur. On sait que le
pape Honorius III s’était fait représenter dans cette attitude sur la mosaïque
du Pantocrator exécutée à Saint-Paul-hors-les-Murs en 1218.
AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
\rmi les œuvres léguées par Emile Peyre au Musée des
Arts Décoratifs se trouvent plusieurs tableaux des écoles
italienne et espagnole qui n'avaient pas encore été expo-
sés. Les conservateurs viennent d’organiser au troisième
étage du Pavillon de Marsan d’intéressantes salles.
Un panneau mérite d’ôtre signalé : c’est sans doute la
plus ancienne peinture italienne qui existe à Paris. Il
nous a semblé possible de la dater et de la situer. On
sait combien cette primitive école italienne était mal connue jusqu a ces der-
nières années. On classait sous le nom d’icones byzantines toutes les œuvres
antérieures à Cimabue et à Giotto. Ouvrons, par exemple, le catalogue du
Musée de Sienne, édition de 1903 ; nous y lisons des mentions comme
celles-ci : « Début du xme siècle, madone byzantine », — « xme siècle,
manière byzantine » et cependant l’auteur du catalogue transcrivait soigneu-
sement les inscriptions en caractères gothiques qui prouvaient l’origine occi-
dentale de ces tableaux. Grâce aux travaux de MM. Toesca, Pératé, Millet,
Siren, Van Marie, etc... on commence à voir plus clair en cette histoire.
Le tableau du Musée des Arts décoratifs nous montre la Vierge assise sur
un trône. Le grand voile oriental couvre sa tête et ses épaules; on a ajouté
une couronne ornée de cabochons, pour la plupart remplacés par des verro-
teries modernes. Marie tient dans son giron l’enfant Jésus, vêtu de l’hima-
tion et bénissant. De chaque côté du trône sont debout saint André et saint
Jacques, désignés par des inscriptions en caractères gothiques. Au pied de
la Vierge un minuscule orant qui est peut-être un donateur. On sait que le
pape Honorius III s’était fait représenter dans cette attitude sur la mosaïque
du Pantocrator exécutée à Saint-Paul-hors-les-Murs en 1218.