LES
TRACAS JUDICIAIRES
(quatrième et dernier a
DE REMBRANDT
RT(CLE *)
Cette dernière addition était absolument superflue, parce qu’en Hollande, dès
le début du xviic siècle, toutes les femmes majeures et non mariées avaient
le pouvoir d’ester en jugement ; même les femmes mariées n’avaient pas
besoin de l’assistance de leur mari dans les affaires se rapportant à leur commerce
ou aux biens en propre, dont elles s’étaient réservé la libre gestion (Voir Prof
Me S.-J. Fockema Àndreae, Bydr. tôt de Ned. Rechtsgesch. I, p. 61).
Le contrat nous met aussi en état de jeter un coup d’œil sur le caractère hautain
de Rembrandt, sur ses rapports intimes avec son fils et sa femme ainsi que sur le
respect que lui témoignèrent ces derniers dans son infortune. Il explique d’autre part
la manière dont Rembrandt avait vécu avec sa famille dans les années précédentes, et
comment il avait trouvé moyen de subvenir aux nécessités de la vie, tandis que l’ar-
gent comptant rapporté par les biens était versé à la Boedelskamer et qu’il lui était
défendu de vendre à son profit les biens inventoriés.
Ilendrickje Stoffels et Titus encore mineur commencent par déclarer que, dès 1658,
ils avaient ouvert une maison d’objets d’art, ayant pour but le commerce de
tableaux, dessins, eaux-fortes et gravures sur bois ; de plus ils déclarèrent avoir pris
les mesures nécessaires pour l’impression des eaux-fortes de Rembrandt. Cela arri-
vait donc dans le courant de l’année même, où l’ordonnance de la Corporation du
3i août i652 dont nous avons parlé plus haut, avait été promulguée. Hendrickje et
Titus stipulèrent de plus qu’ils avaient l’intention de continuer les affaires « pendant
la vie entière de Rembrandt van Ryn et encore six années après son décès ». Ils
affirmèrent qu’ils voulaient continuer la gestion de la maison qu’ils avaient montée
tous les deux, et qu’à cet effet, « ils avaient acheté de compte à demi l’aménagement,
même les tableaux, les curiosités artistiques, les instruments, etc. ; qu’ils avaient
payé le loyer et les autres charges, apportant en cette circonstance ce que chacun
des deux possédait en particulier. Titus van Ryn n’avait même pas retenu ce qui
lui revenait comme présents, économies et gains personnels ». Les deux intéressés
devaient se partager la moitié des bénéfices, comme ils devaient supporter les pertes,
i. V. Gazette des Beaux-Arts, 1924, t. I, p. 237 et t. II, pp. 219 et 36i.
TRACAS JUDICIAIRES
(quatrième et dernier a
DE REMBRANDT
RT(CLE *)
Cette dernière addition était absolument superflue, parce qu’en Hollande, dès
le début du xviic siècle, toutes les femmes majeures et non mariées avaient
le pouvoir d’ester en jugement ; même les femmes mariées n’avaient pas
besoin de l’assistance de leur mari dans les affaires se rapportant à leur commerce
ou aux biens en propre, dont elles s’étaient réservé la libre gestion (Voir Prof
Me S.-J. Fockema Àndreae, Bydr. tôt de Ned. Rechtsgesch. I, p. 61).
Le contrat nous met aussi en état de jeter un coup d’œil sur le caractère hautain
de Rembrandt, sur ses rapports intimes avec son fils et sa femme ainsi que sur le
respect que lui témoignèrent ces derniers dans son infortune. Il explique d’autre part
la manière dont Rembrandt avait vécu avec sa famille dans les années précédentes, et
comment il avait trouvé moyen de subvenir aux nécessités de la vie, tandis que l’ar-
gent comptant rapporté par les biens était versé à la Boedelskamer et qu’il lui était
défendu de vendre à son profit les biens inventoriés.
Ilendrickje Stoffels et Titus encore mineur commencent par déclarer que, dès 1658,
ils avaient ouvert une maison d’objets d’art, ayant pour but le commerce de
tableaux, dessins, eaux-fortes et gravures sur bois ; de plus ils déclarèrent avoir pris
les mesures nécessaires pour l’impression des eaux-fortes de Rembrandt. Cela arri-
vait donc dans le courant de l’année même, où l’ordonnance de la Corporation du
3i août i652 dont nous avons parlé plus haut, avait été promulguée. Hendrickje et
Titus stipulèrent de plus qu’ils avaient l’intention de continuer les affaires « pendant
la vie entière de Rembrandt van Ryn et encore six années après son décès ». Ils
affirmèrent qu’ils voulaient continuer la gestion de la maison qu’ils avaient montée
tous les deux, et qu’à cet effet, « ils avaient acheté de compte à demi l’aménagement,
même les tableaux, les curiosités artistiques, les instruments, etc. ; qu’ils avaient
payé le loyer et les autres charges, apportant en cette circonstance ce que chacun
des deux possédait en particulier. Titus van Ryn n’avait même pas retenu ce qui
lui revenait comme présents, économies et gains personnels ». Les deux intéressés
devaient se partager la moitié des bénéfices, comme ils devaient supporter les pertes,
i. V. Gazette des Beaux-Arts, 1924, t. I, p. 237 et t. II, pp. 219 et 36i.