Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 11.1925)

HERBAGES A VAL MONT, DESSIN ( l 8 2 <) )
(Collection E Moreau-Nélaton, Paris.)

LE PAYSAGE DANS L’OEUVRE D’EUGÈNE DELACROIX

Lorsque le pinceau de Gros, dans les Pestiférés de Jaffa, s’attacha à
exprimer l'atmosphère accablante où agonisent sur la paille des corps
humains et ensuite, par les neiges à’Eylau, l’humidité glaciale qui
roidit les membres, empourpre et violacé les visages, il montra comment
dans un tableau d’histoire le paysage peut être étroitement lié à l’épisode
qu’il encadre, associer à l’action la nature et même donner en quelque sorte
à celle-ci le rôle prédominant. Il posa le principe qui a permis à Eugène
Delacroix, dans ses scènes dramatiques, d’être parfois le plus impressionnant
des paysagistes.

Ce principe, il n’était pas, à la vérité le premier à le poser, mais il le rap-
pelait à l'attention du peintre d’histoire. Faisons comme Delacroix qui se
demande à lui-même dans son Journal1 quels maîtres anciens l’ont appliqué :
Titien ? Rubens? Rembrandt? Poussin? A quelle époque s’est produite pour
la première fois cette unification du paysage avec la figure? Quels sont les pre-

i. T. II, p. 396-397, Le paysage. De l’ignorance où ont été presque tous les grands maî-
tres de l’effet qu’on pouvait en tirer.

— 5e période. 1

xi.

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