LES TRACAS JUDICIAIRES DE REMBRANDT
5i
chacun pour la moitié. Comme d’ailleurs leur entreprise exigeait conseils et assistance
et que « personne n’était plus autorisé à leur venir en aide à cet égard que
Rembrandt », les deux parties déclarèrent être convenues que ce dernier demeurerait
chez eux, sans payer ni loyer, ni nourriture, sans aucune part à l’entreprise ou au
ménage, tandis que Titus et Hendrickje auraient la propriété exclusive des biens,
« des curiosités artistiques et des instruments ». De son côté, Rembrandt fit savoir
qu’en raison de ce contrat, il avait reçu à titre d’emprunt, de Hendrickje Stoffels et
de Titus, la somme de 1750 llorins pendant les années écoulées et à propos de sa
cession judiciaire, somme qu’il s’engageait à rembourser « aussitôt qu’il réaliserait de
nouveau quelques gains avec ses tableaux, cédant à ce sujet tout son travail aux
deux personnes en question » (Urk. 233).
La façon d’agir vis-à-vis des membres de la Corporation, faisant croire que Rem-
brandt n’exerçait aucun commerce dans sa demeure du Rozengracht, semble avoir
duré jusqu’à sa mort.
Dans le testament daté du 7 août 1661, fait par Hendrickje Stoffels en l’absence de
Rembrandt, en présence du notaire Listingh, Hendrickje propose d’abord Rembrandt
comme tuteur de leur fillette Cornelia ; elle exprime ensuite le désir que la Maetschap
formée entre elle et Titus van Ryn, selon contrat du i5 décembre 1661, soit con-
tinuée par Rembrandt aussi longtemps qu’il le jugera à propos (Urk. 24i, § 5).
Hendrickje mourut en octobre 1661. Titus, alors âgé de 20 ans et par conséquent
mineur, continua l’affaire en apparence, et cela jusqu’à sa majorité, qu’il réclame
en juin 1665, alléguant que « sa minorité lui occasionne quelques embarras dans
l’exercice et la continuation de ses affaires » Urk. (271).
Il mourut dans les premiers jours de septembre 1668; cependant sa veuve Mag-
dalena van Loo, en sa qualité de tutrice de leur fillette Titia, ne fit pas cesser la
« Maetschap » qui existait encore. Le lendemain du décès de Rembrandt le 5 oc-
tobre 1669, elle se rendit, anxieuse et en toute hâte, à la maison mortuaire au
Rozengracht et, en présence du peintre Christiaan Dusart, tuteur de Cornelia, fille
de Rembrandt, et alors âgée de 16 ans, Magdalena van Loo fit établir l’inventaire
du mobilier, qui se trouvait dans la maison, à l’exception de l’armoire provenant de
Hendrickje Stoffels et appartenant à sa fille Cornelia van Ryn. Son tuteur Chris-
tiaan Dusart en emporta la clef (Urk. 314, § 10).
Cependant, tout ce que l’on considéra comme faisant partie du « stock commer-
cial delà Maetschap », tels que tableaux, dessins, curiosités, antiquités, etc., fut
déposé dans l’une des pièces de l’étage supérieur pour y être enfermé, et le notaire
emporta les clefs (Urk. 3o6).
Trois semaines plus tard, Magdalena van Loo mourut également, et sa dépouille
mortelle fut transportée, le 21 octobre 1669, à la Westerkerk (Urk. 3og). Enfin, le
g décembre 1669, les tuteurs de Cornelia van Ryn firent notifier à François van den
Bylert, tuteur de Titia, fille de Titus, que dans la maison mortuaire de Rembrandt,
il n’y avait pas d’autres biens que ceux de la Maetschap, et appartenant d’ailleurs aux
filles mineures Cornelia et Titia van Ryn et aucunement à Rembrandt : « à l’exception
de ses vêtements de toile et de laine ainsi que ses instruments de peintre » (Urk. 3i 1).
5i
chacun pour la moitié. Comme d’ailleurs leur entreprise exigeait conseils et assistance
et que « personne n’était plus autorisé à leur venir en aide à cet égard que
Rembrandt », les deux parties déclarèrent être convenues que ce dernier demeurerait
chez eux, sans payer ni loyer, ni nourriture, sans aucune part à l’entreprise ou au
ménage, tandis que Titus et Hendrickje auraient la propriété exclusive des biens,
« des curiosités artistiques et des instruments ». De son côté, Rembrandt fit savoir
qu’en raison de ce contrat, il avait reçu à titre d’emprunt, de Hendrickje Stoffels et
de Titus, la somme de 1750 llorins pendant les années écoulées et à propos de sa
cession judiciaire, somme qu’il s’engageait à rembourser « aussitôt qu’il réaliserait de
nouveau quelques gains avec ses tableaux, cédant à ce sujet tout son travail aux
deux personnes en question » (Urk. 233).
La façon d’agir vis-à-vis des membres de la Corporation, faisant croire que Rem-
brandt n’exerçait aucun commerce dans sa demeure du Rozengracht, semble avoir
duré jusqu’à sa mort.
Dans le testament daté du 7 août 1661, fait par Hendrickje Stoffels en l’absence de
Rembrandt, en présence du notaire Listingh, Hendrickje propose d’abord Rembrandt
comme tuteur de leur fillette Cornelia ; elle exprime ensuite le désir que la Maetschap
formée entre elle et Titus van Ryn, selon contrat du i5 décembre 1661, soit con-
tinuée par Rembrandt aussi longtemps qu’il le jugera à propos (Urk. 24i, § 5).
Hendrickje mourut en octobre 1661. Titus, alors âgé de 20 ans et par conséquent
mineur, continua l’affaire en apparence, et cela jusqu’à sa majorité, qu’il réclame
en juin 1665, alléguant que « sa minorité lui occasionne quelques embarras dans
l’exercice et la continuation de ses affaires » Urk. (271).
Il mourut dans les premiers jours de septembre 1668; cependant sa veuve Mag-
dalena van Loo, en sa qualité de tutrice de leur fillette Titia, ne fit pas cesser la
« Maetschap » qui existait encore. Le lendemain du décès de Rembrandt le 5 oc-
tobre 1669, elle se rendit, anxieuse et en toute hâte, à la maison mortuaire au
Rozengracht et, en présence du peintre Christiaan Dusart, tuteur de Cornelia, fille
de Rembrandt, et alors âgée de 16 ans, Magdalena van Loo fit établir l’inventaire
du mobilier, qui se trouvait dans la maison, à l’exception de l’armoire provenant de
Hendrickje Stoffels et appartenant à sa fille Cornelia van Ryn. Son tuteur Chris-
tiaan Dusart en emporta la clef (Urk. 314, § 10).
Cependant, tout ce que l’on considéra comme faisant partie du « stock commer-
cial delà Maetschap », tels que tableaux, dessins, curiosités, antiquités, etc., fut
déposé dans l’une des pièces de l’étage supérieur pour y être enfermé, et le notaire
emporta les clefs (Urk. 3o6).
Trois semaines plus tard, Magdalena van Loo mourut également, et sa dépouille
mortelle fut transportée, le 21 octobre 1669, à la Westerkerk (Urk. 3og). Enfin, le
g décembre 1669, les tuteurs de Cornelia van Ryn firent notifier à François van den
Bylert, tuteur de Titia, fille de Titus, que dans la maison mortuaire de Rembrandt,
il n’y avait pas d’autres biens que ceux de la Maetschap, et appartenant d’ailleurs aux
filles mineures Cornelia et Titia van Ryn et aucunement à Rembrandt : « à l’exception
de ses vêtements de toile et de laine ainsi que ses instruments de peintre » (Urk. 3i 1).