L' art: revue hebdomadaire illustrée (8.1882 (Teil 3))

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SALON DES ARTS DÉCORATIFS

On est heureux de pouvoir échapper, par le carac-
tère d’universalité du Salon 'des Arts décoratifs, à la
classification aussi arbitraire que restreinte imposée aux
arts par notre société si profondément et si candide-
ment académique en dépit de ses allures tant soit peu
révolutionnaires ; ■ on est soulagé de ne plus se voir
emprisonné dans le cercle étroit où se trouvent parqués
les arts réputés nobles, ceux que nous nommons clas-
siquement et solennellement les beaux-arts, et de pou-
voir parcourir le champ autrement vaste, autrement
fécond des arts en général, considérés dans leur formule
la plus large, partant la plus légitime. Depuis trop
longtemps, s’intéresser aux arts est chez nous synonyme
de faire acte de présence au Palais de l’Industrie le
jour de corvée du vernissage. On parcourt en se bous-
culant, perdu dans un courant plein de remous et de
tourbillons, les salles consacrées à la peinture ; on
pénètre quelquefois, par erreur, dans les salles de l’ar-
chitecture, on profite même de leur solitude calme pour
causer sans se sentir entraîné à regarder autour de
soi, débrouiller ses idées, échapper à l’obsession de la
multitude innombrable des toiles et des marbres ; on va
de là se promener à travers les allées sablées ou se
reposer sur les chaises, les bancs de l’espèce de jardin

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Encadrement tiré de l’ouvrage intitulé : « Tapisseries du roi, où sont représentés les quatre Éléments et les quatre Saisons (1720) ».

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Tome XXX.