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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 3)

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Leroi, Paul: Salon de 1882, [8]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19460#0265

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Étude de chameau, par Gustave Guillaumet.

SALON DE 1882'
(suite)
XXXVII
GUSTAVE GUILLAUMET

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e ior octobre 187g, la Nouvelle Revue, en inaugurant sa publication, commençait par
Un Jour de soleil une série de Tableaux algériens qui obtint immédiatement un succès
très vif auprès des lettrés les plus délicats et des raffinés d'art les plus exigeants.
« Dans les vastes plaines qui se développent entre les massifs montagneux
\ de notre frontière marocaine, écrivait l’auteur, le soleil a des splendeurs sans
égales. Il règne en roi superbe sur ces pays étranges où l'homme tient
si peu de place. Il les égaye de ses éclats, il les couve par sa chaleur,
il leur donne une éternelle sérénité.
« Voici l'aurore. Une lueur pâle se lève et blanchit l'horizon. Les
étoiles, une à une, se fondent dans le rayonnement qui précède le retour
du soleil et prépare sa venue. Les ondulations du jour naissant courent
sur le ciel nacré. L’air gris s’agite et remue de légères
paillettes d’or, tandis que la terre sommeille encore dans
une nuit transparente.
« Soudain, resplendissant, le soleil s’échappe des mon-
tagnes obscures; mille flèches ardentes traversent en même
temps les zones de l’éther radieux, et la fête lumineuse
commence. Les crêtes donnent le signal et s’illuminent. Le bleu et
le rose s'opposent avec d’audacieux contrastes; peu à peu les violences
s’harmonisent. Les ombres sont larges; elles s’allongent, veloutées,
imprégnées d’azur, indéfiniment.
« La lumière fouille les flancs des collines, glisse entre leurs
mamelons. Elle circule, répand la vie sur ce qu’elle embrasse ; puis,
avec lenteur, elle descend des crêtes élevées dans la plaine humide, qui frissonne çn
secouant ses dernières gouttes de rosée.
' « Le jour est venu. La vie s’exhale sous toutes ses formes, avec tous ses bruits.
Le réveil anime les douars. Les chevaux hennissent et frappent du pied, les troupeaux gagnent
leurs pâturages. Des hommes se réunissent pour la prière; d’autres se mettent en marche,


Lettre composée et dessinée
pour l’Art
par J. Habert-Dys.

1. Voir l’Art, 8* année, tome II, pages 92, 129, 132, 177, 186, 212 et 264, et tome III, pages 61, 107, i3o, 144, iGS et 189.
 
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