Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 3)

DOI Artikel:
Della Rocca, ...: Les fouilles de Pompei, [2]
DOI Artikel:
Decamps, Louis: Le Palais des Beaux-Arts de Lille
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19460#0253

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
2 I 6

L’ART.

en forme de demi-sphère et percé de quatre ouvertures carrées,
qui paraît avoir servi à couvrir des poules, soit pour les faire
couver, soit pour les engraisser par l’immobilité; deux têtes
également en terre cuite, surmontées d’enroulements formant
une espèce de diadème. Ce sont deux nouveaux spécimens de
ces antejixa Jictilia que les anciens avaient l’habitude de sceller
aux deux pignons opposés de la plupart de leurs maisons.
Mais la plus belle trouvaille, au point de vue de l’art, est

celle d’un aigle de grandeur naturelle. Le travail de la terre
cuite est d’une liberté, d’un naturel bien remarquables. L’atti-
tude est d’une grande vérité; on ne sent là rien de ce convenu
qui se trouve chez les anciens comme chez nous dans la déco-
ration empruntée au monde animal. L’artiste s’est puissam-
ment inspiré de son modèle, et le dessin de M. E. Wilson a
rendu avec une non moindre puissance le caractère de cette
grande œuvre.


Vases découverts a Pompei. — Dessin de Ch. E. Wilson.

Que de belles choses ont déjà produites à la lumière
ces fouilles de Pompei, depuis le jour où l’on a eu la première
idée de poursuivre la résurrection de ce monde enseveli!
Ceux qui ont visité nos musées doivent bien avouer que nous
possédons là des trésors inestimables. L’admiration univer-
selle qu’ils suscitent est amplement justifiée par leur beauté
artistique, mais leur valeur se double, quand, en les étudiant
dans le détail, on songe qu’ils représentent pour ainsi dire les
pages d’un livre d’histoire qui s’ouvrirait devant nous, comme

pour faire passer sous nos yeux un tableau animé de la vie
publique et privée des anciens, de leurs mœurs et de leurs
usages. Et encore n’est-ce pas assez dire ? Quel est le livre où
l’on pourrait trouver une explication aussi nette, aussi précise,
aussi vivante que celle qui ressort de l’assemblage de tous ces
objets et de toutes ces peintures dans lesquels ressuscite une
civilisation ensevelie depuis deux mille ans !
Princesse della Rocca.

LE PALAIS DES BEAUX-ARTS DE LILLE

Notre cher et regretté Édouard Reynart, qui a tant fait
pour les Musées lillois à la prospérité desquels il s’était dévoué
tout entier, est mort sans avoir pu réaliser son rêve, mais
après avoir vu maintes fois ses craintes constantes se traduire
en sérieuses menaces. A diverses reprises, en effet, le feu s’est
déclaré dans l’une ou l’autre partie de la mairie de Lille en
communication immédiate avec l’étage supérieur occupé par les
collections. Aussi Reynart n’a-t-il épargné aucune démarche
pour les mettre à l’abri, surtout les très précieux Musées de
peinture et de dessins, de ce danger permanent. S’il n’a pas
récolté, il a du moins si bien semé que son rêve est enfin à
la veille d’entrer dans le domaine des faits accomplis.
C’est à la sollicitude de M. Edmond Turquet, lorsqu’il
était sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts, que sera dû cet
heureux résultat. Puisse l’exemple de Lille être bientôt imité
par toutes les principales villes de France !
Pour y arriver, il faut que les successeurs de M. Turquet
n’hésitent pas à user de l’arme parfaitement légitime, excessi-
vement légale, on ne peut plus utile, éminemment patriotique

dont il s’est résolument servi à l’égard des municipalités aux-
quelles l’État donne des œuvres d’art. Leur premier devoir est
d’agir à leur égard en bons pères de famille, en usufruitiers
respectueux. Il serait monstrueux que le gouvernement se soit
dessaisi d’un chef-d’œuvre tel que la Médée d’Eugène Dela-
croix, par exemple, pour que la ville de Lille eût le droit de
l’exposer à être brûlé dans des galeries situées au-dessus des
bureaux de la mairie, bureaux encombrés de paperasses
inflammables et où on fait un feu d’enfer pour ne pas laisser
péricliter une des traditions chères en tout pays à la bureau-
cratie.
Le Musée de Lille va enfin avoir son palais à lui, à lui
seul bien entendu.
Je ne saurais mieux faire que de céder la parole aux docu-
ments officiels.
Dans la séance du 2 5 mars 1881 du Conseil municipal
lillois présidé par le maire, M. Géry Legrand;
•Présents : MM. Alhant, Baggio, Basquin, Bonduel,
Bouchée, Brame, Bucquet, Cannissié, Carton, Crépy,
 
Annotationen