DOI Artikel:
Müntz, Eugène: Recherches sur l'histoire de la tapisserie en Allemagne d'après des documents inédits, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19460#0215
i8o
L'ART.
nous bornerons à reproduire celles des mois de février et de
décembre :
FEBRVARIVS. MENSIS II :
ÆRA STREPUNT, CITA RHEDA VOLAT, STAT TESSERA BACCHO,
INDULGET GENIO I.ÆTA JUVENTA SUO.
AGRICOLA AD REDUCES MUTILAT RAMALIA SOLES,
MENTITUR VETULAS ANNUA LARVA GENAS.
DECEMBER. MENSIS XII :
MAGNANIMUS LANITA CADIT SUS ACTA MOLOSSO
ET SUA PER VICOS FUNERA GRUNNIT APER.
FEMINEUS LABOR HIC, FRANGUNT CREPITACULA LINUM ;
IRRITATQ. TUAM PERNA FALISCA GULAM.
Le premier de chacun de ces distiques correspond au
compartiment de gauche; le second à celui de droite L
Ceux qui ont étudié les cartons des peintres flamands de
la seconde moitié du xvin et du commencement du xvnc siècle,
les Stradan, et surtout Pierre Candido ou de Witt, l’auteur des
présentes compositions, ne seront pas surpris si nous leur
apprenons que rien ne saurait s’imaginer de plus lourd, de
plus vulgaire, de plus antidécoratif que ces tapisseries. Les
figures du premier plan sont beaucoup trop grandes et d’un
modelé trop minutieux; les visages poussés au rouge ont des
tons de briques; le tronc d’arbre divise la scène d’une manière
vraiment malencontreuse. Je ne parlerai pas de l’invention
elle-même, qui est d’une platitude révoltante : ce sont les tra-
vaux ou les plaisirs de chaque mois représentés sous leur aspect
le plus prosaïque, voire le plus trivial. Seuls les fonds, avec
des vues de villes, méritent quelque indulgence.
Quatre pièces plus étroites, les Saisons, et une tenture
intitulée Dies, Nox -, disposées de la même manière, décorées
des mêmes chiffres et portant également la signature de Jean
van der Biest, complètent au Musée national de Munich la
série des tapisseries sortant de l’atelier ducal. Elles se distin-
guent, comme les précédentes, par la richesse de la matière
première : c’est le seul éloge qu’il soit possible d’en faire.
Une autre suite, l’Histoire des empereurs Othon et Louis
de Bavière, est conservée au château royal de Munich; elle a
été gravée en treize pièces par Van Amling:!, et exposée à
l’Exposition rétrospective de 1876. Il est donc inexact de
dire, comme l’ont fait les auteurs de la notice de 1 ’Allge-
meines Kiinstler-Lexicon, que la plupart des tentures exécu-
tées dans la fabrique créée par le duc Maximilien ont péri
en iG32, lors de la prise de Munich par les Suédois.
On a vu, par ce qui précède, qu’après des expériences qui
durèrent une quinzaine d’années, Maximilien revint à ses
errements primitifs : acheter ou commander dans les grands
centres de fabrication étrangers les tapisseries qui lui étaient
nécessaires. Mais les Flamands n’attirent plus seuls son
attention : un nouveau facteur a surgi; Paris ne tardera pas à
éclipser l’antique réputation de Bruxelles. Dès 1614 (21 juillet)
Marco de Coimans, tapissier royal à Paris, reçoit un acompte
de 3o thalers pour les tapisseries qui lui sont commandées ;
le 3o avril 1615, nouvel acompte de 2,3oo écus (gulden) ; le
7 décembre 1616, le duc fait ordonnancer une somme de
3,6qo écus 42 kr., pour 185 aunes 3/4 de tapisseries pari-
siennes (Parisische Tappezereien). Le 17 janvier 1617, Marco
de Coimans reçoit 2,56o florins; il touchera en outre, le 8 no-
vembre de la même année, 1,25g écus 3o kr., et 225 écus 52 kr.
pour tapisseries envoyées à Munich L
Ici s’arrêtent les notes que nous avons recueillies sur l’his-
toire de la tapisserie pendant le règne de Maximilien Ier; aux
savants de Munich à compléter cet essai, qu’il nous a été à
peine donné d’ébaufcher.
Eu g. Müntz.
assisté de Zimmermann et de Rœsch (Mayer, Allgemeines Kiinstler-Lexicon,
1. Les Dou\e Mois ont été gravés par Charles Gustave van Âmling (1651-1702)
t. I. p. 638;.
2. Les Quatre Saisotis (Ver : enfants jouant; Aestas : chasseur et jeune fille; Autumnus : Jardiniers; Liions : Vieillards se chauffant), le Jour et la Nuit ont
également été gravés par Van Amling. Le Musée national de Munich possède les quatre dessins qui ont servi de maquettes pour ces gravures.
3. Le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes, t. I, p. 35. Communication de M. A. Pinchart.
4. Fol. 210, 211, 23o, 240, 241, 242.
L'ART.
nous bornerons à reproduire celles des mois de février et de
décembre :
FEBRVARIVS. MENSIS II :
ÆRA STREPUNT, CITA RHEDA VOLAT, STAT TESSERA BACCHO,
INDULGET GENIO I.ÆTA JUVENTA SUO.
AGRICOLA AD REDUCES MUTILAT RAMALIA SOLES,
MENTITUR VETULAS ANNUA LARVA GENAS.
DECEMBER. MENSIS XII :
MAGNANIMUS LANITA CADIT SUS ACTA MOLOSSO
ET SUA PER VICOS FUNERA GRUNNIT APER.
FEMINEUS LABOR HIC, FRANGUNT CREPITACULA LINUM ;
IRRITATQ. TUAM PERNA FALISCA GULAM.
Le premier de chacun de ces distiques correspond au
compartiment de gauche; le second à celui de droite L
Ceux qui ont étudié les cartons des peintres flamands de
la seconde moitié du xvin et du commencement du xvnc siècle,
les Stradan, et surtout Pierre Candido ou de Witt, l’auteur des
présentes compositions, ne seront pas surpris si nous leur
apprenons que rien ne saurait s’imaginer de plus lourd, de
plus vulgaire, de plus antidécoratif que ces tapisseries. Les
figures du premier plan sont beaucoup trop grandes et d’un
modelé trop minutieux; les visages poussés au rouge ont des
tons de briques; le tronc d’arbre divise la scène d’une manière
vraiment malencontreuse. Je ne parlerai pas de l’invention
elle-même, qui est d’une platitude révoltante : ce sont les tra-
vaux ou les plaisirs de chaque mois représentés sous leur aspect
le plus prosaïque, voire le plus trivial. Seuls les fonds, avec
des vues de villes, méritent quelque indulgence.
Quatre pièces plus étroites, les Saisons, et une tenture
intitulée Dies, Nox -, disposées de la même manière, décorées
des mêmes chiffres et portant également la signature de Jean
van der Biest, complètent au Musée national de Munich la
série des tapisseries sortant de l’atelier ducal. Elles se distin-
guent, comme les précédentes, par la richesse de la matière
première : c’est le seul éloge qu’il soit possible d’en faire.
Une autre suite, l’Histoire des empereurs Othon et Louis
de Bavière, est conservée au château royal de Munich; elle a
été gravée en treize pièces par Van Amling:!, et exposée à
l’Exposition rétrospective de 1876. Il est donc inexact de
dire, comme l’ont fait les auteurs de la notice de 1 ’Allge-
meines Kiinstler-Lexicon, que la plupart des tentures exécu-
tées dans la fabrique créée par le duc Maximilien ont péri
en iG32, lors de la prise de Munich par les Suédois.
On a vu, par ce qui précède, qu’après des expériences qui
durèrent une quinzaine d’années, Maximilien revint à ses
errements primitifs : acheter ou commander dans les grands
centres de fabrication étrangers les tapisseries qui lui étaient
nécessaires. Mais les Flamands n’attirent plus seuls son
attention : un nouveau facteur a surgi; Paris ne tardera pas à
éclipser l’antique réputation de Bruxelles. Dès 1614 (21 juillet)
Marco de Coimans, tapissier royal à Paris, reçoit un acompte
de 3o thalers pour les tapisseries qui lui sont commandées ;
le 3o avril 1615, nouvel acompte de 2,3oo écus (gulden) ; le
7 décembre 1616, le duc fait ordonnancer une somme de
3,6qo écus 42 kr., pour 185 aunes 3/4 de tapisseries pari-
siennes (Parisische Tappezereien). Le 17 janvier 1617, Marco
de Coimans reçoit 2,56o florins; il touchera en outre, le 8 no-
vembre de la même année, 1,25g écus 3o kr., et 225 écus 52 kr.
pour tapisseries envoyées à Munich L
Ici s’arrêtent les notes que nous avons recueillies sur l’his-
toire de la tapisserie pendant le règne de Maximilien Ier; aux
savants de Munich à compléter cet essai, qu’il nous a été à
peine donné d’ébaufcher.
Eu g. Müntz.
assisté de Zimmermann et de Rœsch (Mayer, Allgemeines Kiinstler-Lexicon,
1. Les Dou\e Mois ont été gravés par Charles Gustave van Âmling (1651-1702)
t. I. p. 638;.
2. Les Quatre Saisotis (Ver : enfants jouant; Aestas : chasseur et jeune fille; Autumnus : Jardiniers; Liions : Vieillards se chauffant), le Jour et la Nuit ont
également été gravés par Van Amling. Le Musée national de Munich possède les quatre dessins qui ont servi de maquettes pour ces gravures.
3. Le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes, t. I, p. 35. Communication de M. A. Pinchart.
4. Fol. 210, 211, 23o, 240, 241, 242.