DOI issue:
Nr. 6 (6 Février)
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LA CHRONIQUE DES ARTS
4-2
Congrès des Sociétés savantes de Paris et des
départements, qui devait s’ouvrir à Rennes
le 13 avril prochain et être clôturé le 17 du
même mois, sont modifiées ainsi qu’il suit :
la séance d’ouverture aura lieu, sous la pré-
sidence du ministre, le samedi 3 avril, à 2 h.,
et les travaux du Congrès suivront leur
cours dans les journées des 5, G, 7 et 8 avril.
*** La 18e Exposition de la Société des
Peintres Orientalistes français sera inaugu-
rée, au Grand Palais, avenue d’Antin, le di-
manche 7 février, à 2 heures.
Elle comprend, avec le Salon annuel des
Orientalistes, l’exposition des travaux des
titulaires de bourses d’étude en Algérie pour
1907, l’exposition des envois pour le concours
de 1909 et une exposition de broderies arabes
(Algérie, Tunisie, Maroc), 'organisée avec le
concours du gouvernement général de l’Al-
gérie.
L’exposition durera jusqu’au 28 février.
*** Au cours de l’exposition des « Peintres
du Paris moderne », qui s’ouvre aujourd’hui
au Grand Palais, des conférences d’art sur
Paris seront données les lundis 8 (par notre
confrère M. Léon Riotor sur l’art à l’école et
les paysages parisiens), 15 et 22 février, à
3 heures/Les jeudis 11 et 18, à la même
heure, auront lieu des auditions du Salon
des Poètes de Paris.
*** Demain dimanche, 7 février, à 2 h. 1/2,
la Société « Les Amis de Carrière » visitera
la salle Carpeaux au musée du Louvre.
M. Léon Riotor parlera de la vie et de l’œuvre
de Carpeaux.
*** Une série de conférences publiques,
accompagnées de projections, seront données
au Conservatoire des Arts et Métiers les di-
manches à 2 h, 1/2, parmi lesquelles nous
relevons les suivantes : Lrs Caries à jouer,
du xive siècle au xxe, par M. II.-R. D’Allema-
gne, le dimanche 7 février ; — La Décoration
céramique-, son évolution et ses applications,
par M. Eranchet, le dimanche 14 février.
+** Du 4 juin au 15 septembre s’ouvrira à
Stockholm sous le haut patronage du roi
Gustave V, la première Exposition d’art
appliqué suédois, destinée à donner un ta-
bleau de la situation actuelle de l’art indus-
triel en Suède, par un choix de productions
des diverses branches de. l’art industriel et de
l’art rustique.
Un emplacement magnifique a été accordé
par le roi dans le parc royal. On y édifiera
une construction d’un type original : autour
d’une série de jardins fleuris s'étendront des
galeries où seront disposées des reconsti-
tutions d’intérieurs,
*** En visitant récemment les pyramides
de Ivaboushia, près de Shendi, à mi-chemin
dé Khartoum etd’Atbara, le professeur Sayce
a découvert plusieurs inscriptions, d’où il
semble ressortir que là, était l'ancienne ville
de Méroé, ce qu’avait en quelque sorte pres-
senti un autre savant, M. Caillard, en 1821.
Des fouilles ont amené au jour une partie dé
cette ville de Méroé. On a trouvé les restes de
murs de défense, du temple d’Amon, une
avenue de sphinx, une statue de roi, des sca-
rabées, des sceaux, des poteries, dont les dates
varient du vu0 siècle avant Jésus-Christ au
iiic de l'ère chrétienne, et des inscriptions
grecques. Cette découverte de la vraie Méroé
est doublement intéressante, en ce qu’elle per-
mettra de fixer, d’après les distances fournies
par les historiens antiques, l’emplacement des
cités détruites de l’ancienne Ethiopie.
PETITES EXPOSITIONS
Un groupe d’artistes (Galerie Devambez). — So-
ciété DE LA MINIATURE, DE L’AQUARELLE ET DES
arts précieux (Galerie Georges Petit).
M. Devambez vient d’ouvrir une exposition dn
goût le plus rare et le plus séduisant. On y voit
des œuvres de MM. Boutet de Monvel, P. et J.
Brissaud et Maurice Taquoy. Tous ces peintres
sont persuadés qu’il n’est pas nécessaire d’être
vulgaire et de représenter des spectacles laids.
(Test assez original à une époque où on se résout
joyeusement à dessiner d’une façon informe des
corps hideux. M. Boutet de Monvel est le plus cé-
lèbre parmi ces jeunes peintres. Ses grands por-
traits, aux Salons, montraient un sentiment de la
composition qui atteignait parfois à la noblesse.
Il est le fils d’un artiste glorieux et dont la moin-
dre aquarelle sera recherchée par les collection-
neurs futurs comme on recherche aujourd hui les
dessins de Boilly et les gravures de Debucourt.
M. Boutet de Monvel aime l’élégance et l’exprime
en lui donnant un style. G’est par ce style personnel
qu’il donne un intérêt nouveau à la peinture de
mœurs.
La peinture de mœurs est aussi représentée ici
par M. Pierre Brissaud. Ses aquarelles ont un
agrément de couleurs délicieux, La disposition des
personnages y est extrêmement spirituelle. Ses
paysages ont beaucoup de poésie. La série de vi-
gnettes qu’il a conçue pour illustrer les contes de
M. Francis Jammes est un surprenant exemple
de la transposition de la littérature à la peinture.
Les livres illustrés sont aujourd’hui très à la
mode. M. P. Brissaud sera assurément un illustra-
teur précieux pour ce genre d’ouvrages, que trai-
tent le plus souvent de si pauvres talents.
M. J. Brissaud est surtout un portraitiste. Il a
de belles qualités de conscience et de force. Il sait
résister à la tentation qu’ont les peintres d’encom-
brer leurs portraits de nature morte et d’acces-
soires. La figure, chez M. J. Brissaud, a toujours
la place prépondérante.
M. Taquoy aime les bêtes de chasse, les piqueurs,
les bois. Quelques chiens, un cerf qui fuit, l’éclat
d’un habit rouge, un lointain d’hiver, lui permet-
tent décomposer des panneaux décoratifs robustes
et distingués; et je prends ici le mot distingué
dans son acception flatteuse.
Devant ces tableaux, les sculptures de M. Phi-
lippe Besnard plairont et retiendront. Ce jeune
sculpteur, qui porte un grand nom, témoigne qu’il
aime la vie. Sa tête d’homme barbu, outre
l’expression vivante qu’ont les moindres sculp-
tures de • M. Besnard, rappelle pdf le 1 parti1 pris
d’exécution les figures du Puits de Moïse à Dijon.
4-2
Congrès des Sociétés savantes de Paris et des
départements, qui devait s’ouvrir à Rennes
le 13 avril prochain et être clôturé le 17 du
même mois, sont modifiées ainsi qu’il suit :
la séance d’ouverture aura lieu, sous la pré-
sidence du ministre, le samedi 3 avril, à 2 h.,
et les travaux du Congrès suivront leur
cours dans les journées des 5, G, 7 et 8 avril.
*** La 18e Exposition de la Société des
Peintres Orientalistes français sera inaugu-
rée, au Grand Palais, avenue d’Antin, le di-
manche 7 février, à 2 heures.
Elle comprend, avec le Salon annuel des
Orientalistes, l’exposition des travaux des
titulaires de bourses d’étude en Algérie pour
1907, l’exposition des envois pour le concours
de 1909 et une exposition de broderies arabes
(Algérie, Tunisie, Maroc), 'organisée avec le
concours du gouvernement général de l’Al-
gérie.
L’exposition durera jusqu’au 28 février.
*** Au cours de l’exposition des « Peintres
du Paris moderne », qui s’ouvre aujourd’hui
au Grand Palais, des conférences d’art sur
Paris seront données les lundis 8 (par notre
confrère M. Léon Riotor sur l’art à l’école et
les paysages parisiens), 15 et 22 février, à
3 heures/Les jeudis 11 et 18, à la même
heure, auront lieu des auditions du Salon
des Poètes de Paris.
*** Demain dimanche, 7 février, à 2 h. 1/2,
la Société « Les Amis de Carrière » visitera
la salle Carpeaux au musée du Louvre.
M. Léon Riotor parlera de la vie et de l’œuvre
de Carpeaux.
*** Une série de conférences publiques,
accompagnées de projections, seront données
au Conservatoire des Arts et Métiers les di-
manches à 2 h, 1/2, parmi lesquelles nous
relevons les suivantes : Lrs Caries à jouer,
du xive siècle au xxe, par M. II.-R. D’Allema-
gne, le dimanche 7 février ; — La Décoration
céramique-, son évolution et ses applications,
par M. Eranchet, le dimanche 14 février.
+** Du 4 juin au 15 septembre s’ouvrira à
Stockholm sous le haut patronage du roi
Gustave V, la première Exposition d’art
appliqué suédois, destinée à donner un ta-
bleau de la situation actuelle de l’art indus-
triel en Suède, par un choix de productions
des diverses branches de. l’art industriel et de
l’art rustique.
Un emplacement magnifique a été accordé
par le roi dans le parc royal. On y édifiera
une construction d’un type original : autour
d’une série de jardins fleuris s'étendront des
galeries où seront disposées des reconsti-
tutions d’intérieurs,
*** En visitant récemment les pyramides
de Ivaboushia, près de Shendi, à mi-chemin
dé Khartoum etd’Atbara, le professeur Sayce
a découvert plusieurs inscriptions, d’où il
semble ressortir que là, était l'ancienne ville
de Méroé, ce qu’avait en quelque sorte pres-
senti un autre savant, M. Caillard, en 1821.
Des fouilles ont amené au jour une partie dé
cette ville de Méroé. On a trouvé les restes de
murs de défense, du temple d’Amon, une
avenue de sphinx, une statue de roi, des sca-
rabées, des sceaux, des poteries, dont les dates
varient du vu0 siècle avant Jésus-Christ au
iiic de l'ère chrétienne, et des inscriptions
grecques. Cette découverte de la vraie Méroé
est doublement intéressante, en ce qu’elle per-
mettra de fixer, d’après les distances fournies
par les historiens antiques, l’emplacement des
cités détruites de l’ancienne Ethiopie.
PETITES EXPOSITIONS
Un groupe d’artistes (Galerie Devambez). — So-
ciété DE LA MINIATURE, DE L’AQUARELLE ET DES
arts précieux (Galerie Georges Petit).
M. Devambez vient d’ouvrir une exposition dn
goût le plus rare et le plus séduisant. On y voit
des œuvres de MM. Boutet de Monvel, P. et J.
Brissaud et Maurice Taquoy. Tous ces peintres
sont persuadés qu’il n’est pas nécessaire d’être
vulgaire et de représenter des spectacles laids.
(Test assez original à une époque où on se résout
joyeusement à dessiner d’une façon informe des
corps hideux. M. Boutet de Monvel est le plus cé-
lèbre parmi ces jeunes peintres. Ses grands por-
traits, aux Salons, montraient un sentiment de la
composition qui atteignait parfois à la noblesse.
Il est le fils d’un artiste glorieux et dont la moin-
dre aquarelle sera recherchée par les collection-
neurs futurs comme on recherche aujourd hui les
dessins de Boilly et les gravures de Debucourt.
M. Boutet de Monvel aime l’élégance et l’exprime
en lui donnant un style. G’est par ce style personnel
qu’il donne un intérêt nouveau à la peinture de
mœurs.
La peinture de mœurs est aussi représentée ici
par M. Pierre Brissaud. Ses aquarelles ont un
agrément de couleurs délicieux, La disposition des
personnages y est extrêmement spirituelle. Ses
paysages ont beaucoup de poésie. La série de vi-
gnettes qu’il a conçue pour illustrer les contes de
M. Francis Jammes est un surprenant exemple
de la transposition de la littérature à la peinture.
Les livres illustrés sont aujourd’hui très à la
mode. M. P. Brissaud sera assurément un illustra-
teur précieux pour ce genre d’ouvrages, que trai-
tent le plus souvent de si pauvres talents.
M. J. Brissaud est surtout un portraitiste. Il a
de belles qualités de conscience et de force. Il sait
résister à la tentation qu’ont les peintres d’encom-
brer leurs portraits de nature morte et d’acces-
soires. La figure, chez M. J. Brissaud, a toujours
la place prépondérante.
M. Taquoy aime les bêtes de chasse, les piqueurs,
les bois. Quelques chiens, un cerf qui fuit, l’éclat
d’un habit rouge, un lointain d’hiver, lui permet-
tent décomposer des panneaux décoratifs robustes
et distingués; et je prends ici le mot distingué
dans son acception flatteuse.
Devant ces tableaux, les sculptures de M. Phi-
lippe Besnard plairont et retiendront. Ce jeune
sculpteur, qui porte un grand nom, témoigne qu’il
aime la vie. Sa tête d’homme barbu, outre
l’expression vivante qu’ont les moindres sculp-
tures de • M. Besnard, rappelle pdf le 1 parti1 pris
d’exécution les figures du Puits de Moïse à Dijon.