N° 33. - 1909.
BUREAUX ; 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)
23 Octobre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l’abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Étranger (Etats faisant partie de
Départements. 12 fr. l’Union postale). 15 fr.
Le 2ST uméro O fr. 25
PROPOS DU JOUR
e développement des études d’ar-
chéologie a inspiré, il y a quelque
temps déjà, l’idée d’instituer dans
les centres où sont les Universités
des musées de moulages. On arrive, en effet,
par ce moyen à suppléer aussi heureusement
que possible à la vision directe des œuvres
d’art, qui n’est pas facile à procurer. L’ap-
proximation ainsi obtenue se trouve beau-
coup plus satisfaisante que n’est celle donnée
par la photographie quand il s’agit de pein-
ture. Il y avait donc tout intérêt à favoriser
l’installation des musées de moulages, et c’est
ce qui a été fait.
Plusieurs villes de province possèdent
d’ores et déjà des collections à peu près com-
plètes. Soit que les Universités aient eu les
moyens, soit qu’elles aient été aidées par des
donateurs, plusieurs d’entre elles ont réussi
à donner à leurs étudiants une connaissance
précise de la sculpture antique. Il était d’ail-
leurs très nécessaire en province qu’un effort
immédiat fût tenté, car les professeurs n’y
ont pas, comme à Paris, la possibilité de
renvoyer leurs auditeurs au musée du Lou-
vre, à la Bibliothèque Nationale ou à l’École
des Beaux-Arts.
Mais, malgré les ressources diverses dont
dispose Paris, on regretterait que l’Université,
à laquelle revient précisément l’heureuse ini-
tiative des musées de moulages n’eût pas le
sien très complet. Ceux qui ont entrepris sa
formation ont obtenu par leur diligence et
leur activité des résultats importants. Ils ne
peuvent pas tout, cependant. Pour que l’œu-
vre commencée s’achève, il faut de 1 argent,
et il faut de la place. Il est très souhaitable
que le musée de moulages ait un asile très
vaste, qu’on puisse y établir toutes les séries
nécessaires et y transporter même les plâtres
déjà existants dans certaines écoles. On ne
peut oublier que parmi ses auditeurs la Sor-
bonne compte à la fois les jeunes gens qui,
plus tard, iront dans les grandes écoles d’ar-
chéologie à l’étranger, et tout ce public, devenu
si nombreux de nos jours, qui s’intéresse à
l’histoire de l’art. L’Université de Paris, qui
a suscité déjà tant de zèles généreux, tient à
régler une affaire qui est à l’étude depuis plu-
sieurs mois et pour l’heureuse issue de la-
quelle nous faisons des vœux,
On nous signale de La Pmchefoucauld les
réparations malencontreuses dont le château
est en ce moment môme l’objet, ou plutôt la
victime. Il s’agit là d’une demeure privée,
non classée, à l’égard de qui la protection de
la loi et de l’Etat ne saurait être requise. Et
d’ailleurs les intentions ne sont peut-être pas
mauvaises; mais combien elles gagneraient
à s’éclairer, et comme on voudrait voir les
architectes des monuments historiques indi-
quer des voies qui assureraient une conduite
des travaux moins arbitraire et moins préju-
diciable à la beauté et à l’intérêt d’un édifice
aussi précieux !
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le 10 octobre, à Allemans-du-Dropt (Lot-
et-Garonne), un monument à la mémoire de
l’ancien ministre Deluns-Montaud, œuvre du
sculpteur Injalbert; .
Le même jour, à Marly-le-Roi, un buste de
Victorien Sardou, reproduction en bronze
du buste du sculpteur Franceschi, sur une
stèle dessinée par l’architecte Vaudescal ;
BUREAUX ; 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)
23 Octobre.
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Le 2ST uméro O fr. 25
PROPOS DU JOUR
e développement des études d’ar-
chéologie a inspiré, il y a quelque
temps déjà, l’idée d’instituer dans
les centres où sont les Universités
des musées de moulages. On arrive, en effet,
par ce moyen à suppléer aussi heureusement
que possible à la vision directe des œuvres
d’art, qui n’est pas facile à procurer. L’ap-
proximation ainsi obtenue se trouve beau-
coup plus satisfaisante que n’est celle donnée
par la photographie quand il s’agit de pein-
ture. Il y avait donc tout intérêt à favoriser
l’installation des musées de moulages, et c’est
ce qui a été fait.
Plusieurs villes de province possèdent
d’ores et déjà des collections à peu près com-
plètes. Soit que les Universités aient eu les
moyens, soit qu’elles aient été aidées par des
donateurs, plusieurs d’entre elles ont réussi
à donner à leurs étudiants une connaissance
précise de la sculpture antique. Il était d’ail-
leurs très nécessaire en province qu’un effort
immédiat fût tenté, car les professeurs n’y
ont pas, comme à Paris, la possibilité de
renvoyer leurs auditeurs au musée du Lou-
vre, à la Bibliothèque Nationale ou à l’École
des Beaux-Arts.
Mais, malgré les ressources diverses dont
dispose Paris, on regretterait que l’Université,
à laquelle revient précisément l’heureuse ini-
tiative des musées de moulages n’eût pas le
sien très complet. Ceux qui ont entrepris sa
formation ont obtenu par leur diligence et
leur activité des résultats importants. Ils ne
peuvent pas tout, cependant. Pour que l’œu-
vre commencée s’achève, il faut de 1 argent,
et il faut de la place. Il est très souhaitable
que le musée de moulages ait un asile très
vaste, qu’on puisse y établir toutes les séries
nécessaires et y transporter même les plâtres
déjà existants dans certaines écoles. On ne
peut oublier que parmi ses auditeurs la Sor-
bonne compte à la fois les jeunes gens qui,
plus tard, iront dans les grandes écoles d’ar-
chéologie à l’étranger, et tout ce public, devenu
si nombreux de nos jours, qui s’intéresse à
l’histoire de l’art. L’Université de Paris, qui
a suscité déjà tant de zèles généreux, tient à
régler une affaire qui est à l’étude depuis plu-
sieurs mois et pour l’heureuse issue de la-
quelle nous faisons des vœux,
On nous signale de La Pmchefoucauld les
réparations malencontreuses dont le château
est en ce moment môme l’objet, ou plutôt la
victime. Il s’agit là d’une demeure privée,
non classée, à l’égard de qui la protection de
la loi et de l’Etat ne saurait être requise. Et
d’ailleurs les intentions ne sont peut-être pas
mauvaises; mais combien elles gagneraient
à s’éclairer, et comme on voudrait voir les
architectes des monuments historiques indi-
quer des voies qui assureraient une conduite
des travaux moins arbitraire et moins préju-
diciable à la beauté et à l’intérêt d’un édifice
aussi précieux !
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le 10 octobre, à Allemans-du-Dropt (Lot-
et-Garonne), un monument à la mémoire de
l’ancien ministre Deluns-Montaud, œuvre du
sculpteur Injalbert; .
Le même jour, à Marly-le-Roi, un buste de
Victorien Sardou, reproduction en bronze
du buste du sculpteur Franceschi, sur une
stèle dessinée par l’architecte Vaudescal ;