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La chronique des arts et de la curiosité — 1909

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Nr. 34 (6 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19766#0282
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LA CHRONIQUE DES ARTS

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Prix Rossini (poésie), de la valeur de 3.000 fr.,
destiné à récompenser la meilleure œuvre poétique
qui sera mise en musique pour le concours Rossini
(composition'musicale) à ouvrir en 1910 : à MM. Eu-
gène Roussel et Alfred Coupel pour leur légende
bretonne en 3 actes intitulée Anne-Marie.

Le concours Rossini (composition musicale) sur
ce poème est ouvert dès maintenant et sera clos le
1er avril 1911.

Prix Antoine-Nicolas Bailly (1.500 f r., à attri-
buer à un architecte français pour l’une de ses
œuvres construite et achevée) : à M. Maistrasse,
architecte à Paris, pour son sanatorium de Berck-
sur-Mer.

La quatrième annuité de 3.000 fr. de la fonda-
tion Pinette, disponible par suite de la démission
de M. Caplet, est partagée entre MM. Maurice
Emmanuel et Bellenot, compositeurs de musique.

-*-x-*-

Académie des Inscriptions

Séance du 22 octobre

Découvertes en Palestine. — M. Clermont-Gan-
neau signale, de la part du P. Germer-Durand, la
découverte faite à Jérusalem d’une série de vases
en pierre, les uns coniques, les autres rectangu-
laires, dont les contenances, multiples exacts les
unes des autres, semblent représenter des mesures
de capacité calibrées suivant le système métrolo-
gique israélite.

Le Trésor de Cnide. — M. Homolle fait une
communication tendant à préciser plus exacte-
ment qu’il ne l’a encore fait si celui des trésors
de Delphes où ont été rencontrées les sculptures
les plus remarquables est celui de Guide, ou bien
celui de Siphnos. Combinant le témoignage de
Pausanias avec les constatations des fouilles, il
confirme l’opinion, soutenue par lui, dès 1896, que
cet édifice magnifique, dont les restes ont été re-
trouvés, est bien, en réalité, le trésor de Cnide.

Séance du 29 octobre

Fouilles de Carthage. — M. Philippe Berger
co.mmuniquel'estampille d'une une cinéraire trou-
vée à Carthage par le P. Delattre. Cette estam-
pille symbolique se trouve formée des lettres qui
expriment le nom de Baal, et l’initiale du mot qui
sert à désigner les offrandes funéraires s’y ajoute
de telle mi nière que l’ensemble de ces caractères
reproduit le schéma d’une silhouette humaine. On
y retrouve la figure conique qui représente, on le
sait, Tanit, la déesse de Carthage si connue; l’es-
tampille prouve que cette même figure représentait
aussi le dieu Baal Hammon, inséparable de Tanit.

Le nouveau Musée de South Kensington

Les nouveaux bâtiments du « Victoria and Albert
Muséum», plus habituellement nommé musée de
South Kensinglon, ont été inaugurés solennelle-
ment par le roi d’Angleterre au cours de l’été.
C’est assurément le plus riche musée d’art décoratif
qui soit au monde, et le gouvernement anglais a

tenu à lui faire un palais digne des collections
qu’il renferme; rien n’a été épargné pour les bien
loger. Il est intéressant de se rendre compte de
l’effort déployé et du résultat obtenu.

Chacun connaissait l’ancien musée. Quand il
avait été créé en 1857, les Anglais, en gens prati-
ques, s'étaient gardés d’édifier une construction
grandiose pour un établissement naissant : au
centre d’un vaste terrain, de grandes galeries de
fer avaient été élevées, sans façade sur la rue,
sans décor architectural appréciable, et c’est dans
ces halls que les collections s’étaient peu à peu
installées. Fort à l’aise pendant les premiers
temps, elles avaient fini, après cinquante ans
d’achats continuels, par se trouver tout à fait à
l’étroit ; les vitrines s’étaient accumulées; il avait
fallu utiliser jusqu'aux plus sombres recoins;
ç’avait été un entassement, si bien que, par la
force des choses, et malgré l’ingéniosité de la
direction, toute classification rationnelle avait
disparu : le musée, fait pour l’étude et pour
l’éducation des ouvriers d’art de Londres, ne
présentait plus qu’un fouillis d’objets divers
entremêlés et malaisément visibles, où l’on avait
peine à se retrouver et plus de peine encore à
travailler utilement. Cette situation fâcheuse fut
exposée au Parlement, qui accorda les importants
crédits nécessaires à l’extension des galeries. Il
s’agissait donc de donner de l’air aux collections
et de les répartir suivant un plan nouveau.

La première condition a été remplie à merveille.
Très raisonnablement, l’on s’est gardé de démolir
les anciens halls qui témoignent de l’art et du
goût des ingénieurs et des directeurs de 1’ « ère
victorienne », et l’architecte, sir Austin Webb, s’est
bornéà les encadrer dans les galeries nouvelle s. Nous
n’insisterons pas sur ses façades, un peu étranges
ànos yeux de Français, toujours classiques, quoique
nous en ayons, jusque dans nos audaces mo-
dernes; mais, en vérité, la façade importe peu, et
c’est la distribution intérieure qu’il convient avant
tout d’examiner. Or, celle-ci mérite beaucoup d’élo-
ges. Le plan est parfaitement clair, ce qui ne de-
vait pas être aisé à réaliser, avec le bloc de vieux
bâtiments compris dans les constructions nou-
velles, et surtout une lumière excellente remplit
les salles. La lumière est assurément la nécessité
primordiale d’un musée et c’est, nous le savons,
hélas! à Paris, une nécessité dont les architectes
ne tiennent pas toujours assez de compte : à South
Kensington, elle pénètre dans les coins les plus re-
culés et il n’est aucun objet qui soit sacrifié dans
l’ombre. De plus, il n’y a y oint d’espace perdu
dans ce vaste terrain : tout a été calculé pour donner
le plus de place possible aux objets exposés et,
quelque immense que soit sa richesse, le South
Kensington se trouve aujourd’hui au large, avec
assez d’espace disponible pour loger ses acquisi-
tions futures pendant de longues années.

A côté de ces éloge=, diverses critiques s’impo-
posent pourtant. Il semble que l’architecte ait
cédé à une manie trop fréquente dans la corpora-
tion, et qu’il se soit abandonné trop souvent au
plaisir de « faire grand ». Les vieux halls étaient
déjà démesurés et les œuvres d’art s’y perdaient.
Que dire de la gigantesque rotonde neuve où des pa-
lais tiendraient à 1 aise, des galeries de la façade sem-
blables à des thermes romains? Les plus grandes
statues n’y sont plus à l’échelle et les collections de
M. Pierpont Morgan qu’on y a déposées, semblent
 
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