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La chronique des arts et de la curiosité — 1913

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Nr. 3 (18 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19770#0029
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ET DE LA GUBIOSI1E • 19

deux façades percées de larges baies à tru-
meaux richement sculptés. Transformée à
l'époque de Louis XVI, la «Maison des Trois
Nourrices » garda seulement ces façades; les
dispositions intérieures furent complètement
modifiées ; il semble en outre qu'une des fa-
çades a été coupée et raccourcie de la lon-
gueur d'une travée. L'intérêt que présente
l'immeuble n'en est pas moins considérable.
C'est un curieux exemple d'architecture civile
méridionale du xvie siècle qui, grâce au con-
cours des archéologues narhonnais, est arra-
ché aux brocanteurs.

*** Il existe à Orléans un ancien cimetière
entouré d'un cloître qui fut, à l'origine, l'un
des plus vastes de France et que ruinèrent
presque entièrement les protestants au cours
des guerres de religion. Réédifié à la fin du
xvie siècle et au xvn° dans le style ogival, il
fut complété plus tard par l'adjonction d'ar-
catures dépourvues de tout caractère artis-
tique. La municipalité d'Orléans ayant pro-
jeté, on abattant deux rangs d'arcades, do
percer une large rue à travers le cloître et
d'élever sur l'emplacement du vieux cime-
tière un théâtre, une salle des fêtes, le palais
de la Mutualité et autres constructions, les
archéologues s'émurent et réclamèrent la con-
servation totale de l'ancien quartier d'Orléans.

La commission des Monuments historiques,
considérant que ce cimetière constitue un
monument presque unique en France et pos-
sède encore quarante-huit arcades anciennes,
a proposé à la ville d'Orléans de restituer au
cimetière son caractère primitif, d'une part
en débouchant les arcades aveuglées, d'autre
part en établissant à l'intérieur des galeries
un square public — le seul que posséderait
la ville d'Orléans — et d'examiner s'il ne
serait pas possible d'utiliser les arcades claus-
trales comme portiques aux édifices qu'elle se
propose de construire en retrait.

*** Dimanche dernier 12 janvier, a été
inauguré à La Ricamarie, près Saint-Etienne,
un monument à la mémoire de Michel Rondet,
fondateur des premiers syndicats des mineurs
de la Loire.

#** Le Conseil municipal de Mézières vient
d'accepter le don d'une statue équestre de
Jeanne d'Arc, due au sculpteur ardennais
Jean de Pouilly ; elle sera érigée place.de la
Républiques

*** On vient de découvrir dans les archives
municipales de Santander un autographe
inédit de Goya qui permet d'authentiquer,
avec toute certitude, un tableau de ce maître
■conservé à l'hôtel de ville : un portrait du
roi Ferdinand VII, que ses qualités avaient
déjà fait attribuer à Goya, sans qu'on en pos-
sédât aucune preuve matérielle. Or, les docu-
ments trouvés, datant de 1814, consistent
l'abord dans le programme détaillé du con-
cours ouvert par la municipalité de Santan-
der en vue de l'exécution du tableau, et dans
un billet de Goya ainsi conçu : « Le profes-
seur soussigné, ayant pris connaissance de ce
qu'on demande dans ce papier et se confor-
mant à la composition et aux dimensions

dudit portrait, déclare ne pouvoir le faire à
un prix moindre de 8.000 réaux de billon
[environ 2.000 francs] ni en moins de quinze
jours depuis l'avis de la commande. — Fran-
cisco de Goya. » A ces pièces sont joints le
reçu signé par Goya, en date du 1er décembre
1814, de la somme de 8.000 réaux, plus 40
réaux, prix de la caisse et de la toile d'em-
ballage, 4 réaux pour le porteur et 30 réaux
pour le charretier qui livra le tableau.

La Nouvelle Salle Barye au Louvre

Comme nous l'avions annoncé, on a inauguré
lundi dernier 13 janvier, clans lo département de
la sculpture moderne au musée du Louvre, la
nouvelle salle consacrée aux œuvres de Barye,
singulièrement accrues depuis quelque temps par
suite d'importantes donations d'un amateur russe
« ami du Louvre » résidant à Paris, et grand ad-
mirateur du maître français dont il possède une
réunion incomparable d'épreuves, de modèles et
de maquettes. Après Rude et Garpeaux, Barye est
ainsi glorifié, comme c'était justice, comme un des
plus grands représentants de la sculpture du dix-
neuvième siècle. Le jour où cet ensemble pourra
être mieux mis en valeur et complété par la col-
lection des petits bronzes exposés dans les salles
Thomy-Tbiéry et Chauchard, on aura alors plei-
nement la vision magnifique du génie de ce maître
si puissant.

Au vieux fonds constitué par les grands bronzas
qu'on connaît : lo Lion au serpent du Salon de
1833, jadis placé sur la terrasse du bord de l'eau
aux Tuileries, le Centaure et le Lapilhe, le Tigre
au gavial entré au Louvre en 1848, le Jaguar dé-
vorant un lièvre acquis en 1852, viennent de
s'ajouter, grâce à la libéralité que nous venons de
dire, les modèles originaux en plâtre de cette der-
nière œuvre et de sept monuments importants qui
montrent Barye sculpteur non moins admirable
du corps humain que des formes animales.

Ce sont d'abord quatre groupes symbolisant La
Guerre, La Paix, La Force protégeant le Travail et
L'Ordre réprimant les pervers. Ces groupes avaient
été commandés au maître par Lefuel, architecte
des Tuileries, en 1854, pour décorer, au nouveau
Louvre, les pavillons Daru, Denon, Colbert et
Turgot. Barye, se plaignant un peu « qu'on lui
apportât à manger quand il n'avait plus do dents»
no laissa pas d'y travailler avec ardeur. Ce sont
ensuite les maquettes des deux jeunes homn es
nus, assis et accoudés sur une urne, qui accom-
pagnaient au-dessus du guichet du Carrousel, le
Napoléon III équestre en haut-relief, également
exécuté par Barye, et remplacé, après sa destruc-
tion, par le Génie des Arts d'Antonin Mtrcié.
Toutes ces sculptures, à l'échelle du tiers d'exécu-
tion, sont d'une grandeur de conception toute hé-
roïque, qui apparente ces figures, comme a re-
marqué M. P. Vitry, aux œuvres des sculpteurs
grecs archaïques, et sontd'une exécution magistrale.

On trouvera enfin le modèle original de lastatue
équestre de Napoléon I", en costume antique,
érigée à Ajaccio.

A cotte précieuse collection on a ajouté quelques
belles pièces récemment acquises : un groupe, La
Chasse arabe, d'une très heureuse composition,
et cinq études en plâtre d'animaux.
 
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