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LIBRO TERZO
col solito attributo del serpe nella destra. Ne ciò bastò all'artista filosofo
che ben meditando la natura del suo soggetto ogni movimento della persona
raccolse e costrinse con sagace avvedutezza, e l'atteggiamento suo concentra-,
to nella meditazione egli espresse e vi diede l'aspetto bifronte , acciocché per
l'esperienza del passato- e ì consigli della maturità, espressa nel volto che ha a
tergo, l'età presente cautamente risolva, e ciò forse non basta, ma per esser
questa virtù utile ai due sessi pose la testa di uomo maturo unita a quella
della donna, come appunto disse il sig. d'Hancherville parlando della Pru-
denza dipinta da Giotto. Certamente molto di quanto quel letterato attri-
buì al pittore, potrebbe adattarsi benissimo a questa scultura. Non ispiacerà
il trovar qui riferito questo tratto che una qualche idea può dare della ma,
niera con cui sona estese le illustrazioni inedite di quell' autore (1). Le pie.
glie di queste due figure sono della scelta più bella. Nella prima vi si scor-
gono le forme del nudo? mentr'è~vesTÌta di sola tunica, e nella seconda quan-
tunque vi siano un po'più celate non pertanto si scorge tutta la ragione delle
forme che sono dal doppio vestimento coperte.
(1) La Prudence etant également utile aux
deux sexes pour ceUe raison son visage se
voltici reunì a celui d'un homme. On re-
eonnoit dans ce dernìer la phisònomie de
Socrate, le plus vertueux, le plus éclaìré,
le plus sage des philosophes : par cette coni-
pdsition emblcinatique, come celle des tè-
tes de Tanus, le peintre a represenlè la
Prudence observant les tems ou Ies choses
par les yeux de la philosophie, on plutòt
de la sagesse. Selon la maxime de Socrate,
elle appi-end daris le liyre ouvert devant
elle a chercher dans. la yeritè la i-egìe de
ses jugemens, dans la vertu celle de ses .
actions. Trouvant dans la memoire du pas-
sò l'exemple du presenta dans la combi-
naìson des tems celle des idees capables de
faìre prevoir les dvénemens à venir, elle
connoit la mesure d;s possibles, les tei-mes
de futile, ceux. de fagréable, les limites
du bon, cellcs del" honnét. Elle doit faire
un continue! usagede ces irnportantes con-
Tioissances, elle en a besoin pour rendre
justice aux autres , pour reussir à se faire
pardonner d' è Ire juste, car s il est souveiH
diffìcile de faire du bìen aux hommes il
est toujours perilleux de les gouverner.
Le voile mìe sur la tète de la Prudence
1 avei'Lìt de se cachet'' elle doit se tenir
dans l'obsciu-iiòìnesepas nioutrer, crainle
de se rencontrer sous Ies yeux envenimes de
l'envie, ou les regards meurtriers de laca-
lomnie. Le livre place sur un pupitre de-
vant la Prudence est celui de l'histoire sfr
nerale du monde. G'est là ou la philosophie
se reunit à l'experience, pour luì décou-
vrir ce que peuvent les passions et les in-
terels, les temps et les conjectures , les
bons et les meauvais conseils.
Loin d' ètre d' une beautè distinguee, k
visage de la Prudence est au contraire d'une
forme très commune. Cotto vertu convieni
à tous les états, comnie a tous les ages, a
tous les sexes; elle est par son caractère
conime par son merite , préférable a la
beautè méméj bien differens des avaiiìa-
ges brìllans mais passagers de la beautè,
ceux du caraetcre, ceux du merito acquis
par l'experience se mentiennent danstou-
tes les saisons de la vie. ìls n'òtent rien
aux agremens de la jèun esse, ils font !a
gioire do 1'àge mur, ils donnent du Iusiw
à la vieillesse, ils en adoucissent les regi*
en calmant les inquietudes, en lui laissa»'
voìr d'un oeil indifl'erent le moment ])i*cv«
où le tems ne sera plus pour elle. la P'u'
dence lui en ayant fait conuoìtre la ncce>'
site, elle l'attend sans le desircr ni |e
craìndre.
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LIBRO TERZO
col solito attributo del serpe nella destra. Ne ciò bastò all'artista filosofo
che ben meditando la natura del suo soggetto ogni movimento della persona
raccolse e costrinse con sagace avvedutezza, e l'atteggiamento suo concentra-,
to nella meditazione egli espresse e vi diede l'aspetto bifronte , acciocché per
l'esperienza del passato- e ì consigli della maturità, espressa nel volto che ha a
tergo, l'età presente cautamente risolva, e ciò forse non basta, ma per esser
questa virtù utile ai due sessi pose la testa di uomo maturo unita a quella
della donna, come appunto disse il sig. d'Hancherville parlando della Pru-
denza dipinta da Giotto. Certamente molto di quanto quel letterato attri-
buì al pittore, potrebbe adattarsi benissimo a questa scultura. Non ispiacerà
il trovar qui riferito questo tratto che una qualche idea può dare della ma,
niera con cui sona estese le illustrazioni inedite di quell' autore (1). Le pie.
glie di queste due figure sono della scelta più bella. Nella prima vi si scor-
gono le forme del nudo? mentr'è~vesTÌta di sola tunica, e nella seconda quan-
tunque vi siano un po'più celate non pertanto si scorge tutta la ragione delle
forme che sono dal doppio vestimento coperte.
(1) La Prudence etant également utile aux
deux sexes pour ceUe raison son visage se
voltici reunì a celui d'un homme. On re-
eonnoit dans ce dernìer la phisònomie de
Socrate, le plus vertueux, le plus éclaìré,
le plus sage des philosophes : par cette coni-
pdsition emblcinatique, come celle des tè-
tes de Tanus, le peintre a represenlè la
Prudence observant les tems ou Ies choses
par les yeux de la philosophie, on plutòt
de la sagesse. Selon la maxime de Socrate,
elle appi-end daris le liyre ouvert devant
elle a chercher dans. la yeritè la i-egìe de
ses jugemens, dans la vertu celle de ses .
actions. Trouvant dans la memoire du pas-
sò l'exemple du presenta dans la combi-
naìson des tems celle des idees capables de
faìre prevoir les dvénemens à venir, elle
connoit la mesure d;s possibles, les tei-mes
de futile, ceux. de fagréable, les limites
du bon, cellcs del" honnét. Elle doit faire
un continue! usagede ces irnportantes con-
Tioissances, elle en a besoin pour rendre
justice aux autres , pour reussir à se faire
pardonner d' è Ire juste, car s il est souveiH
diffìcile de faire du bìen aux hommes il
est toujours perilleux de les gouverner.
Le voile mìe sur la tète de la Prudence
1 avei'Lìt de se cachet'' elle doit se tenir
dans l'obsciu-iiòìnesepas nioutrer, crainle
de se rencontrer sous Ies yeux envenimes de
l'envie, ou les regards meurtriers de laca-
lomnie. Le livre place sur un pupitre de-
vant la Prudence est celui de l'histoire sfr
nerale du monde. G'est là ou la philosophie
se reunit à l'experience, pour luì décou-
vrir ce que peuvent les passions et les in-
terels, les temps et les conjectures , les
bons et les meauvais conseils.
Loin d' ètre d' une beautè distinguee, k
visage de la Prudence est au contraire d'une
forme très commune. Cotto vertu convieni
à tous les états, comnie a tous les ages, a
tous les sexes; elle est par son caractère
conime par son merite , préférable a la
beautè méméj bien differens des avaiiìa-
ges brìllans mais passagers de la beautè,
ceux du caraetcre, ceux du merito acquis
par l'experience se mentiennent danstou-
tes les saisons de la vie. ìls n'òtent rien
aux agremens de la jèun esse, ils font !a
gioire do 1'àge mur, ils donnent du Iusiw
à la vieillesse, ils en adoucissent les regi*
en calmant les inquietudes, en lui laissa»'
voìr d'un oeil indifl'erent le moment ])i*cv«
où le tems ne sera plus pour elle. la P'u'
dence lui en ayant fait conuoìtre la ncce>'
site, elle l'attend sans le desircr ni |e
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