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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 11-12
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Duplessis, Georges: Reliure italienne du XVe siècle: en argent niellé
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0327

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RELIURE ITALIENNE DU XVe SIÈCLE 297

Lazare peuvent passer pour des œuvres inventées par un maître auquel le secours
d’autrui n’est pas indispensable.

Où devons-nous donc chercher l’auteur de ces nielles précieux? Les ciseleurs dont le
nom n’est même pas connu sont beaucoup plus nombreux que ceux dont on a gardé le
souvenir. Parmi les orfèvres employés par Paul II, nous trouvons dans les Arts à la
cour des pages, par M. Eug. Müntz (2e partie, pp. 109-112), les noms suivants : Simone
di Giovanni, de Florence, Paolo di Giordano, de Rome, Emiliano de Foligno, Pietro
Paolo, de Rome, Leonardo Corbolini, Andrea di Niccolo, de Yiterbe, Michel de
Bologne, Maître Yalerio, Meo de Flaviis, de Rome, et Giacomo di Domenico. Malheu-
reusement, à côté de ces noms, nous ne saurions mettre aucun ouvrage et, après avoir
désigné ces orfèvres, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés que précédemment.
11 faudrait qu’un document authentique détaillé qui existe peut-être dans quelques
archives d’Italie vînt nous révéler l’auteur de ces nielles pour que nous puissions
avec certitude le recommander à l’attention des artistes et des curieux. En attendant ce
document qui aurait son importance au point de vue de l’histoire de l’art, nous avons
les œuvres qui doivent, pour le moment, nous consoler de ce manque d’information et
suffire à notre curiosité.

Si ces plaques niellées, justement fameuses, ont été, à un moment donné, fixées sur
un Evangéliaire à l’usage du pape Paul II, ce qui ne nous semble aucunement prouvé,
attendu que nous ne trouvons la mention de ce fait que dans les Memorie de Gicognara
sur les nielles, on ne peut s’empêcher de reconnaître avec nous qu’elles ne portent
aucune trace de cette origine. Nulle part, ni dans les bordures, ni au centre, on ne
trouve rjen qui rappelle les armoiries ou les insignes pontificaux. Les sujets représentés
n’offrent aucun caractère particulier, ce sont des scènes du Nouveau Testament qui
peuvent trouver place sur un livre d’évangiles quelconque, des images des Evangélistes
ou des pères de l’Eglise qui ont également leur raison d’être en tête d’un Evangéliaire,
mais aucune scène ne rappelle le pontificat de Paul II de même qu’aucun attribut n’est
approprié à sa personne ou à sa situation dans l’Eglise. Il en est tout autrement pour ce
qui regarde le cardinal Jean Ballue. Ses armes sont reproduites huit fois sur ces deux
plaques et la nationalité de cardinal français est attestée par les petits écus de France
que portent devant eux deux anges agenouillés sonnant de la trompe. Ici, il ne peut y
avoir aucun doute; l’auteur de ces nielles a entendu publier hautement que le cardinal
J. Ballue occupait une large place dans le travail auquel il se livrait, part que nous
voudrions essayer de déterminer parce que jusqu’à ce jour elle nous semble avoir été
mal établie.

A lieu de faire intervenir, à propos de ces œuvres d’une haute valeur, le nom du pape
Paul II, nous demanderons la permission de n’en pas dire le moindre mot. Nous nous
contenterons de rappeler que ce fut ce pontife qui nomma Jean Ballue cardinal le douze
des calendes d’octobre de l’année 1464, l’année même de son élévation au trône ponti-

Gazette archéologique, — Année 1888,

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