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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

DOI issue:
Nr. 11-12
DOI article:
Molinier, Émile: Le calice de l'abbé Pélage au musée du Louvre
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0340

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310 LE GALICE 1)E L’ABBÉ PELAGE AU MUSEE DU LOUVRE

de Pélage, qui pourraient être identifiés avec le Pelagius du calice du Louvre, mais rien
ne peut mettre sur la trace de celui qui aurait le plus de titres pour bénéficier de cette
identification.

L’expression employée dans l’inscription dn calice n’implique pas que l’abbé Pélage l’ail
réellement fabriqué, et le baron Davillier a fait observer avec raison que, dans un grand
nombre de cas, le mot fecit a la valeur de fieri fecit. Il ne serait cependant pas impossible
qu’un personnage du xn“ siècle ou du commencement du un' eût cumulé la profession
d’orfèvre avec les fonctions d’abbé. Il n’y a donc en somme pas grands renseignements
à tirer de cette inscription dont la forme rappelle celle qui est gravée sur le pied d’un
autre calice espagnol publié par Ferdinand de Lasteyrie6. Ce dernier, notablement plus
ancien que celui qui m’occupe, si du moins on en peut juger par une simple repro-
duction, appartenait à l’abbaye de Saint-Dominique de Silos; il porte gravée sur son
pied une inscription indiquant qu’il a été fait en l’honneur de saint Sébastien par un abbé
du nom de Dominique.

L’inscription de la patène ne laisse pas que de présenter certaines difficultés d’inter-
prétation ; le premier vers est suffisamment correct. On pourrait néanmoins l’améliorer
par une correction très simple, en lisant au lieu de QVM, QYAM en supposant que le
graveur a oublié un A qui devait être renfermé entre les deux jambages du V. Quant
au second vers, il est faux, impossible à scander d’une façon satisfaisante, et le second
hémistiche n’a aucun sens. L’un de mes confrères et amis, M. Julien Havet, auquel j’ai
soumis le cas, a bien voulu essayer de rétablir ce second vers; j’avoue, et il me pardon-
nera cet aveu, que la restitution ne laisse pas que de me paraître douteuse sur quelques
points ; mais le texte est si imparfait que je la présente néanmoins ; elle a au moins
l’avantage de fournir un sens acceptable :

Perpetuus cibus en peccatique hoc revocamen.

La substitution de en a et est nécessaire pour que le vers soit léonin ; mais où la 'resti-
tution devient plus hypothétique, c’est où elle substitue peccatique à regat, puisqu’il
faut supposer pour l’admettre plusieurs fautes de gravure accumulées dans le même
mot. Revocamen pour reus amen est plus facile à admettre : un o suscrit entre les
branches du Y peut avoir été facilement oublié et l’orfèvre peut avoir pris un G pour un
S lunaire qu’il a transformé en un S ordinaire. Si l’on acceptait cette restitution,
l’inscription de la patène de Pélage devrait être lue ainsi :

Carnem quatn gus tas non adterit alla vetustas.

Perpetuus cibus en peccatique hoc revocamen.

1. Histoire de l’Orfèvrerie, p. 134-135. — Ce calice est
reproduit en couleur et grandeur de l’original dans les

Monument os architectonicos de Espana, t. I.
 
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