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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

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Nr. 2
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Saglio, Edmond: Hippolyte Flandrin, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0134

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III P PO L Y TE FLANDRIN.

125

En 18Z18, Flandrin fut appelé à décorer de peintures la nouvelle église
de Saint-Paul, à Nîmes; nous voudrions donner au moins une idée de
l’ensemble de ces peintures, qui ne sont pas aussi généralement connues
que les précédentes. La belle église de Saint-Paul a été construite avec
beaucoup d’art et de goût par M. Questel, sur le plan de nos anciennes
basiliques. Elle a trois nefs, terminées chacune par une abside ; les gale-
ries et les absides latérales sont reliées au chœur par des arceaux large-
ment ouverts. Dès l’entrée, le regard embrasse presque tout le fond de
l’église, couvert de peintures. Les ouvertures des arceaux et les divisions
de l’architecture ne laissaient guère que la grande abside entièrement
libre. Flandrin y a peint, au moyen de quatre figures seulement, une
grandiose composition; dans presque toutes les autres parties du monu-
ment, livrées à son pinceau, il n’y avait place que pour des figures iso-
lées. Mais toutes ces figures qui se répondent, comme les membres de
l’architecture elle-même, forment un ensemble puissant; toutes concou-
rent harmonieusement à l’expression d’une même pensée.

Au fond, derrière l’autel, sur le fond d’or de la demi-coupole de
l’abside centrale, le regard rencontre tout d’abord la figure du Christ,
de dimensions colossales, assis sur un trône, les bras ouverts; sur les
degrés du trône sont prosternés un roi et un esclave , déposant à ses
pieds l’un son sceptre et sa couronne, l’autre ses chaînes : à droite
et à gauche se tiennent debout saint Pierre et saint Paul, figures sé-
vères, méditatives, majestueusement drapées. Les deux murailles qui
enferment cette partie du chœur et conduisent à l’abside ont été di-
visées en trois étages de peintures ; à l’endroit le plus rapproché
du sol, aux deux côtés des arceaux ouverts sur les galeries latérales,
sont figurés les quatre évangélistes, dont les attributs symboliques, bien
reliés aux figures principales , remplissent heureusement les parties
vides du mur. Plus haut, immédiatement au-dessus des grands arceaux,
à droite et à gauche de l’autel, deux archanges, les ailes étendues,
s’élançant l’un vers l’autre, célèbrent le Saint des saints; au-dessus
d’eux le mot Sanctus, trois fois répété, affirme de nouveau la pensée
de l’artiste. Enfin, tout en haut, la vénérable assemblée des docteurs de
l’Eglise, assis deux à deux, séparés par l’arceau qui coupe cette partie
de la muraille ; à gauche, ceux de l’Église grecque, saint Grégoire de
Nazianze auprès de saint Basile, saint Jean Chrysostome auprès de saint
Athanase; cà droite, ceux de l’Église latine, saint Augustin avec saint Am-
broise, saint Jérôme avec saint Léon le Grand. Toutes ces figures sont du
plus imposant caractère.

Dans les galeries qui mènent aux absides latérales, l’artiste avait à
 
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