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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

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Nr. 2
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Viardot, Louis: Le musée de Carlsruhe
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https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0138

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MUSEE DE GARLSRUHE.

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y prendre du repos, qu’il résolut de fonder une ville à l’entour, et que,
là aussi, il goûte le repos éternel. Telle est l’explication du nom de la
ville, Carlsruhe, qui signifie Repos de Cari. Mais le pharaon badois ne
vivait pas, comme Chéops, deux ou trois mille ans avant T ère chrétienne.
Ce fut en 1715, l’année où mourut Louis XIV, qu’il s’assit sur l’emplace-
ment de la pyramide, et qu’il commença la construction de son Versailles.
On en traça le plan sur une campagne toute nue; en face du château, l’on
ouvrit des rues en forme d’éventail, et des rues transversales, légère-
ment arrondies, furent nommées le cercle d’avant, (vorderer zirkel), le
cercle intérieur (innerer zirkel), etc. Si le pays de Bade eût été, comme
le voudraient les unitaires, une province de l’empire d’Autriche, on
sèmerait encore des choux et des navets sur la place du Marché où se
vendent ces légumes pour une population d’au moins 25,000 âmes; et
cette ville toute neuve, qui n’a pas encore cent cinquante ans d’âge,
mais qui domine des villes plus anciennes, Manheim, Heidelberg, Fri-
bourg, Rastadt et Bade, ne nous offrirait pas un parc splendide où se
trouvent des serres qu’on dit les plus belles du continent, une école
polytechnique renommée, où se pressent des élèves même étrangers à
l’Allemagne, un théâtre important, ouvert à Shakspeare et à Mozart,
une académie, une bibliothèque publique, enfin une collection d’objets
d’art qui mérite le nom de Musée.

J’ai eu déjà mainte occasion de rappeler qu’à l’exception de l’ancienne
galerie de Dresde, ouverte dès le règne de l’électeur-roi Auguste III
(1733-1763), et du Musée du Louvre, créé par décret de la Convention
nationale en 1793, tous les musées publics de l’Europe, hors de l’Italie,
sont de fondation postérieure au premier quart du siècle actuel. Celui
de Carlsruhe, l’un des plus récents, ne pouvait faire exception à cette
règle commune. En 1836, le grand-duc Léopold, ayant rassemblé tous
les objets d’art que renfermaient les palais et les châteaux de sa prin-
cipauté, et prêt à leur adjoindre généreusement ceux qui formaient sa
collection particulière, reconnut qu’ils étaient assez nombreux, assez
importants pour former une galerie publique. Tandis qu’il envoyait des
commissaires en différentes villes de l’Europe, à Rome notamment,
comme centre de l’Italie, pour faire des acquisitions de tous genres, il
chargeait l’architecte Hübsch de construire un édifice approprié à la
destination d’un musée. On se mit à l’œuvre, un peu suivant la maxime
allemande feslina lente, et, dix ans après, le 1er mai 18A6, Léopold avait,
avant de mourir, la satisfaction d’inaugurer le musée à l’érection duquel
son nom restera désormais attaché.

L’édifice élevé par M. Hübsch n’a point les vastes distributions de la

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