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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

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Nr. 3
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Saglio, Edmond: Hippolyte Flandrin, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0261

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HIPPOLYTE FLANDRÏN.

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transformer l'école où il avait obtenu ses premiers succès, et cette « chère
Académie de Rome qu’il venait de revoir avec attendrissement; » elles
témoignent aussi de la compétence parfaite avec laquelle il jugeait toutes
les questions relatives à Renseignement de l’art. Il en avait toujours été
préoccupé et son plus vif désir eût été de fonder à son tour une école ;
mais il ne pouvait s’y résoudre du vivant de son maître. Cependant,
quand l’avenir de l’art en France lui parut sérieusement compromis, il
n’hésita plus, et de Rome il s’adressa à quelques-uns de ses disciples
et de ses amis, pour les prier de l’aider en son absence à en préparer
l’organisation. Assurément si sa fin prématurée doit inspirer des regrets,
celui du bien qu’il pouvait faire encore par ses leçons n’est pas le moins
amer.

« Si j’avais une enseigne à mettre, disait un jour M. Ingres, je met-
trais au-dessus de la porte : École de dessin; et je suis sûr que je ferais
des peintres. » Et Flandrin, son digne élève, écrivait à son tour dans les
derniers jours de sa vie : « J’insiste sur le danger de mettre en pratique
des réformes qui, pour tout moyen de rénovation, nous proposent d’étu-
dier, quoi? les procédés, les moyens matériels! Ainsi les professeurs
seront des professeurs de peinture, de sculpture, etc. Voyez le Rapport ;
il vous dira pourquoi. Procédés de peinture, de sculpture, d’architec-
ture, procédés, toujours procédés. On ajoute, à propos de Renseignement
de la vieille école, qu’il ne consiste, à proprement parler, qu’en un cours
de dessin. Eh bien! moi, je soutiens que l’école avait au moins le mérite
de-nous recommander, de nous montrer du doigt ce qui est l’art, l’art
tout entier. Par le dessin en effet s’expriment la vie et la beauté, la sen-
sibilité la plus exquise, la philosophie la plus vraie. Que reste-t-il après
cela? Un vêtement que je ne méprise pas, tant s’en faut, mais qui est la
conséquence nécessaire du vrai dessin.

« Puis on parle d’originalité, on la préconise, comme si elle pouvait
s’enseigner. On veut, dans une école, organiser la liberté d’enseigne-
ment, comme si le pour et le contre pouvaient engendrer autre chose que
le doute! Je crois, moi, que là comme ailleurs on a le devoir de n’en-
seigner que des vérités incontestées, ou au moins appuyées par les plus
beaux exemples et acceptées par les siècles. De ces nobles traditions les
élèves sortis des écoles feront la vérité de leur temps, soyez-en sûrs :
vérité de bon aloi alors, car elle sera le produit d’une liberté réelle.

« C’est l’affirmation qui enseigne, ce n’est pas le doute. Aussi osez
appeler le respect, la vénération sur les belles choses par la place que
vous leur donnez, par les soins que vous en prenez. Faites reconnaître
que c’est là ce qu’il faut aimer, honorer, admirer... Non, tout n’est pas
 
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