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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
monnaies antiques rentrent dans le cadre de ce recueil. Leur poids, leurs
valeurs, les inscriptions qu’elles portent, doivent être laissés de côté ; les
types seuls ont droit de nous arrêter. Mais c’est déjà un sujet bien vaste
et que nous ne pourrons qu’effleurer. Esquisser à grands traits l’his-
toire des types monétaires chez les anciens, montrer d’après quels prin-
cipes et dans quelles données les ont conçus les auteurs de ces chefs-
d’œuvre , dont les plus habiles des modernes n’ont approché que de bien
loin : telle est la tâche que nous voulons aborder aujourd’hui, et qui nous
paraît ne pas avoir seulement un intérêt d’histoire, mais en même temps
un côté pratique à l’adresse de nos artistes. Nous n’avons pas besoin de
prévenir que tous les exemples auxquels nous nous référerons sont em-
pruntés au riche médaillier si généreusement offert par M. le duc de
Luynes à la Bibliothèque impériale.
Dans le système de la monnaie grecque le type a précédé la légende,
et il a toujours conservé plus d’importance. Le choix du type eut pour
objet de désigner la ville, le gouvernement ou le prince qui faisait frapper
la monnaie. Une inscription aurait rendu le même service; mais d’abord
l’écriture alphabétique, quoique déjà en usage chez les Grecs, n’y avait
encore qu’un emploi limité, et d’ailleurs il ne s’agissait pas uniquement
de parler à l’œil des ignorants. Une idée de décoration, et, par conséquent,
une pensée d’art, se joignait à celle de l’utilité ; le type était non-seule-
ment la garantie, mais l’ornement de la monnaie.
La pensée de varier le type ne paraît pas s’être présentée originaire-
ment aux artistes monétaires. Un type pour chaque ville, formant un relief
au droit de la pièce, et au revers un carré creux, varié suivant le pays
(ce qui fournissait une indication de plus), telle s’offre à nous dans sa
simplicité la monnaie primitive. Le type d’Égine est la tortue; nous avons,
I.
MONNAIE D EGINE.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
monnaies antiques rentrent dans le cadre de ce recueil. Leur poids, leurs
valeurs, les inscriptions qu’elles portent, doivent être laissés de côté ; les
types seuls ont droit de nous arrêter. Mais c’est déjà un sujet bien vaste
et que nous ne pourrons qu’effleurer. Esquisser à grands traits l’his-
toire des types monétaires chez les anciens, montrer d’après quels prin-
cipes et dans quelles données les ont conçus les auteurs de ces chefs-
d’œuvre , dont les plus habiles des modernes n’ont approché que de bien
loin : telle est la tâche que nous voulons aborder aujourd’hui, et qui nous
paraît ne pas avoir seulement un intérêt d’histoire, mais en même temps
un côté pratique à l’adresse de nos artistes. Nous n’avons pas besoin de
prévenir que tous les exemples auxquels nous nous référerons sont em-
pruntés au riche médaillier si généreusement offert par M. le duc de
Luynes à la Bibliothèque impériale.
Dans le système de la monnaie grecque le type a précédé la légende,
et il a toujours conservé plus d’importance. Le choix du type eut pour
objet de désigner la ville, le gouvernement ou le prince qui faisait frapper
la monnaie. Une inscription aurait rendu le même service; mais d’abord
l’écriture alphabétique, quoique déjà en usage chez les Grecs, n’y avait
encore qu’un emploi limité, et d’ailleurs il ne s’agissait pas uniquement
de parler à l’œil des ignorants. Une idée de décoration, et, par conséquent,
une pensée d’art, se joignait à celle de l’utilité ; le type était non-seule-
ment la garantie, mais l’ornement de la monnaie.
La pensée de varier le type ne paraît pas s’être présentée originaire-
ment aux artistes monétaires. Un type pour chaque ville, formant un relief
au droit de la pièce, et au revers un carré creux, varié suivant le pays
(ce qui fournissait une indication de plus), telle s’offre à nous dans sa
simplicité la monnaie primitive. Le type d’Égine est la tortue; nous avons,
I.
MONNAIE D EGINE.