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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

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Nr. 4
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Burty, Philippe: L' œuvre de M. Francis Seymour-Haden, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0370

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358

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

XXXI. Petites Vues d’Amsterdam. Cinq vues du centre, de l’extrémité droite et
de l’extrémité gauche de la ville, toujours prises dans le port. Les mâts des vaisseaux
amassés le long des quais se pressent comme les arbres d’une forêt; les clochers des
églises, les toits aigus des maisons, les ailes des moulins à vent, les vergues diago-
nales des barques ornées d’une flamme, dessinent sur le ciel d’amusantes silhouettes.

Ce sont des croquis lestement enlevés, et qui, pour n’avoir aux yeux de M. Haden
que peu d’importance, n’en sont pas moins à noter. Ils sont précisément traités dans
le goût d’un des plus charmants paysages de Rembrandt : la Vue du vieux Amsterdam.
On lit dans la partie inférieure du cuivre qui n’a point été dessinée : Surface of
Amsterdam from tlie Folhuis. S.-TIaden, fc aug. 1863,, et sept lignes de notes, écrites,
ainsi que les lignes ci-dessus, en caractères renversés. — Eau-forte. H. totale 210 mill.
L. 120 mill. Chacune des vues à environ 30 mill. de hauteur.

XXXII. Une Terrasse dans le parc de Richmond. A droite, sur un tertre qui
domine une large allée, quelques troncs d’arbres énormes et projetant des ombres
opaques. A gauche, au delà d’une autre allée et par-dessus des bouquets d’ormes, de
sapins et de chênes, la vue plonge sur une plaine qui s’étend au loin sur l’autre rive
de la Tamise.

Ce n’est guère encore qu’une esquisse; l’eau-forte a sali le ciel en plus d’une place.
Mais le site est si bien choisi, si bien « de son pays » surtout, qu’il serait à regretter
que M. Haden ne terminât pas cette planche, et à l’eau-forte de préférence à la pointe
sèche, qui amollit toujours un peu. — A gauche une signature et une date presque illi-
sibles. Eau-forte et pointe sèche. L. 280 mill. H. IIS mill.

XXXIII. U ne Rivière en Irlande. Elle traverse, paresseuse et limpide, un de ces
grands parcs dont M. Haden nous parlait ci-dessus (XXVIII). A droite, sur la berge,
une barrière rustique marque la séparation du parc aux arbres élevés et épais avec la
campagne, au fond de laquelle on aperçoit quelques maisons.

Les morsures successives ' sont accusées sur cette planche, dont la disposition géné-
rale est pleine d’élégance et de calme, par des tons d’autant plus faibles que les plans
sont plus éloignés. Mais ils semblent plutôt usés que légèrement mordus; la taille large,
mais sans profondeur, ne retient point, à l’impression, assez d’encre. Ce procédé est
rare dans l’œuvre de M. Haden, et, pour notre part, nous n’en sommes pas partisan.
C’est une sorte d’empiétement sur la peinture. C’est ce que l’on appelle, en termes
d’atelier, une ficelle de métier, et que l’artiste vraiment fort doit laisser aux artisans.
Une eau-forte doit toujours avoir la franchise de ton d’un beau dessin à la plume. —
Seymour-Haden, 1864. Eau-forte. L. 350 mill. H. 240 mill.

XXXIV. Portrait de Thomas Haden. Un beau jeune homme, aux yeux grands,
noirs et mélancoliques, aux lèvres sensuelles, aux cheveux bouclés, retombant sur les
épaules, est accoudé à une table, le menton dans la main, et regardant dans le vide, à
la façon des têtes de Greuze. Il a les jambes croisées, une culotte collante de soie très-
claire ainsi que sa veste qui s’ouvre et laisse à nu le col ; une sorte de manteau glisse
sur le dos, et couvre le siège. C’est le grand-père de M. Haden.

1. Après une première morsure légère, on retire la planche de l’acide et l’on couvre de vernis
les parties que l’on veut tenir grises. On répète cette opération autant de fois qu’on le désire,
en ne laissant toujours à découvert, c’est-à-dire sous la morsure de l’acide, que les premiers
plans et que les morceaux où l’on veut obtenir des vigueurs.
 
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