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GAZETTE UES BEAUX-ARTS.
giques de la galerie Pourtalès, nous ne pouvons nous défendre d’un sen-
timent de véritable tristesse en pensant que cette belle réunion va être
détruite, que dans quelques mois le marteau du commissaire-priseur
annoncera la dispersion d’un si précieux ensemble. C’est là le sort com-
mun des collections particulières, en vertu des lois qui régissent chez
nous les successions. Combien doit être poignante, pour un amateur vé-
ritablement épris des objets qu’il rassemble, l’amertume de l’idée que
cette galerie, à laquelle il consacre tant de soins, tant de temps et tant
d’amour, ne lui survivra pas. Fils d’une société démocratique et profon-
dément pénétrés de son esprit, — quelles que soient d’ailleurs les opi-
nions et les croyances politiques de chacun de nous, — nous ne vou-
drions aucun voir disparaître la loi d’égalité des partages qui est l’une
des bases essentielles de notre Code civil, et pourtant nous nous prenons
parfois à regretter dans l’ancienne législation de la France, et dans
celle d’autres pays, les dispositions qui permettaient à un père de famille
d’assurer, au moins pour plusieurs générations, comme une gloire de sa
race, la conservation des trésors d’art et de science qu’il avait réunis.
FRANÇOIS LENORMANT.
GAZETTE UES BEAUX-ARTS.
giques de la galerie Pourtalès, nous ne pouvons nous défendre d’un sen-
timent de véritable tristesse en pensant que cette belle réunion va être
détruite, que dans quelques mois le marteau du commissaire-priseur
annoncera la dispersion d’un si précieux ensemble. C’est là le sort com-
mun des collections particulières, en vertu des lois qui régissent chez
nous les successions. Combien doit être poignante, pour un amateur vé-
ritablement épris des objets qu’il rassemble, l’amertume de l’idée que
cette galerie, à laquelle il consacre tant de soins, tant de temps et tant
d’amour, ne lui survivra pas. Fils d’une société démocratique et profon-
dément pénétrés de son esprit, — quelles que soient d’ailleurs les opi-
nions et les croyances politiques de chacun de nous, — nous ne vou-
drions aucun voir disparaître la loi d’égalité des partages qui est l’une
des bases essentielles de notre Code civil, et pourtant nous nous prenons
parfois à regretter dans l’ancienne législation de la France, et dans
celle d’autres pays, les dispositions qui permettaient à un père de famille
d’assurer, au moins pour plusieurs générations, comme une gloire de sa
race, la conservation des trésors d’art et de science qu’il avait réunis.
FRANÇOIS LENORMANT.