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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
ception de celles de 4 603 et 1638, qui présentent des différences notables que nous
ferons connaître sous leurs dates respectives U
Frédéric de Yinciolo était Vénitien de naissance, ainsi qu’il le dit dans le titre et
la dédicace de son livre; mais sa famille était originaire de Pérouse, où nous voyons
des citoyens illustrer ce nom dès le xme siècle. Boccace, dans la dixième nouvelle de
la cinquième journée de son Décaméron, met sur le compte d’un « Pierre de Yinciolo »,
riche propriétaire de Pérouse, des mésaventures conjugales du dernier comique, et
qu’il emprunte en partie à Apulée. Hieronvmus Morlinus a aussi traité ce même sujet
dans les nouvelles trente et unième et trente-troisième de son recueil plus que facétieux.
Il paraît que notre Yinciolo était venu en France à la suite de Catherine de Médicis,
qui le combla de faveurs. M. Louandre, dans l’introduction de son livre sur les
arts somptuaires avance, d’après Brantôme, que la reine Catherine accorda à F. de
Yinciolo le droit exclusif de fabriquer et de vendre les fraises, autrement dites colle-
rettes godronnées, dont l’usage avait été importé en France d’Italie avec l’arrivée de
Catherine. Son livre, reproduit de son vivant même, et après sa mort, à un très-grand
nombre d’éditions, est 'a peu près le seul qui, jusqu’à nos jours, ait continué à jouir
d’un succès sans partage. Ce succès, il le mérite cependant beaucoup moins que
d’autres ouvrages du même genre plus beaux, mais malheureusement plus rares. Les
encyclopédies, aussi bien que les ouvrages spéciaux, le mentionnent toujours avec
éloge, et ne mentionnent que lui.
— 1597. —
12. « Jean-Baptiste Glen, docteur en théologie (?). Les singuliers et nouveaux
pourtraicts pour toutes sortes de lingeries. Liège. Jean de Glen, 1597. » In-8°obl., fig.,
25 feuilles. Voir la note du catalogue Libri 1862, qui nous apprend l’existence d’un autre
ouvrage de Jean de Glen (1597), contenant aussi des patrons de lingerie, et qui porte
le titre indiqué par Ch. Brunet : « Debvoir des Filles, traité brief et fort utile, etc. »
Deux parties en 1 vol. in-8° obi. Le Debvoir des Filles se compose de 7 feuilles suivies
de 120 pages numérotées (la seconde partie, le Traité de la Virginité, commence à la
page 71), et de 20 planches de broderies. — Le second ouvrage : « les Singuliers et
nouveaux pourtraicts, » a 6 feuilles préliminaires, plus 19 planches. L’un de ces recueils
a des signatures A....E, et l’autre Q....Y. faisant suite aux signatures A....F du pre-
mier. In-4° obi. M. Alvin nous dénonce les larges emprunts faits par Glen à l’ouvrage
de Vinciolo, sans faire mention aucune de ces sources. Ceux qui désireraient de plus
amples détails sur ce Glen et ses ouvrages n’ont qu’à lire le spirituel aperçu du conser-
vateur belge; ils trouveront de quoi satisfaire largement leur curiosité. Glen, moitié
sacristain, moitié modiste, entrelarde son livre mondain et ascétique de détails hygié-
niques plus que curieux. Le Bulletin du bibliophile belge.L U, p. 303, sous ce titre :
« Impression liégeoise, inconnue en partie, ou du moins mal connue, » donne une des-
cription des plus minutieuses du rare volume de Glen. Nous y renvoyons le lecteur
d’autant plus volontiers qu’il pourra puiser dans cet article de M. de R.g (Reif-
fenberg) des anecdotes très-piquantes sur la vie et les travaux de F. de Glen, qui fut
aussi à la fois imprimeur et graveur sur bois. 1
1. Nous engageons le lecteur à lire barbelé de M. Alvin, qui entre dans beaucoup de détails
sur Yinciolo et les nombreuses éditions de son livre. Il décrit très-exactement celle de 1587.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
ception de celles de 4 603 et 1638, qui présentent des différences notables que nous
ferons connaître sous leurs dates respectives U
Frédéric de Yinciolo était Vénitien de naissance, ainsi qu’il le dit dans le titre et
la dédicace de son livre; mais sa famille était originaire de Pérouse, où nous voyons
des citoyens illustrer ce nom dès le xme siècle. Boccace, dans la dixième nouvelle de
la cinquième journée de son Décaméron, met sur le compte d’un « Pierre de Yinciolo »,
riche propriétaire de Pérouse, des mésaventures conjugales du dernier comique, et
qu’il emprunte en partie à Apulée. Hieronvmus Morlinus a aussi traité ce même sujet
dans les nouvelles trente et unième et trente-troisième de son recueil plus que facétieux.
Il paraît que notre Yinciolo était venu en France à la suite de Catherine de Médicis,
qui le combla de faveurs. M. Louandre, dans l’introduction de son livre sur les
arts somptuaires avance, d’après Brantôme, que la reine Catherine accorda à F. de
Yinciolo le droit exclusif de fabriquer et de vendre les fraises, autrement dites colle-
rettes godronnées, dont l’usage avait été importé en France d’Italie avec l’arrivée de
Catherine. Son livre, reproduit de son vivant même, et après sa mort, à un très-grand
nombre d’éditions, est 'a peu près le seul qui, jusqu’à nos jours, ait continué à jouir
d’un succès sans partage. Ce succès, il le mérite cependant beaucoup moins que
d’autres ouvrages du même genre plus beaux, mais malheureusement plus rares. Les
encyclopédies, aussi bien que les ouvrages spéciaux, le mentionnent toujours avec
éloge, et ne mentionnent que lui.
— 1597. —
12. « Jean-Baptiste Glen, docteur en théologie (?). Les singuliers et nouveaux
pourtraicts pour toutes sortes de lingeries. Liège. Jean de Glen, 1597. » In-8°obl., fig.,
25 feuilles. Voir la note du catalogue Libri 1862, qui nous apprend l’existence d’un autre
ouvrage de Jean de Glen (1597), contenant aussi des patrons de lingerie, et qui porte
le titre indiqué par Ch. Brunet : « Debvoir des Filles, traité brief et fort utile, etc. »
Deux parties en 1 vol. in-8° obi. Le Debvoir des Filles se compose de 7 feuilles suivies
de 120 pages numérotées (la seconde partie, le Traité de la Virginité, commence à la
page 71), et de 20 planches de broderies. — Le second ouvrage : « les Singuliers et
nouveaux pourtraicts, » a 6 feuilles préliminaires, plus 19 planches. L’un de ces recueils
a des signatures A....E, et l’autre Q....Y. faisant suite aux signatures A....F du pre-
mier. In-4° obi. M. Alvin nous dénonce les larges emprunts faits par Glen à l’ouvrage
de Vinciolo, sans faire mention aucune de ces sources. Ceux qui désireraient de plus
amples détails sur ce Glen et ses ouvrages n’ont qu’à lire le spirituel aperçu du conser-
vateur belge; ils trouveront de quoi satisfaire largement leur curiosité. Glen, moitié
sacristain, moitié modiste, entrelarde son livre mondain et ascétique de détails hygié-
niques plus que curieux. Le Bulletin du bibliophile belge.L U, p. 303, sous ce titre :
« Impression liégeoise, inconnue en partie, ou du moins mal connue, » donne une des-
cription des plus minutieuses du rare volume de Glen. Nous y renvoyons le lecteur
d’autant plus volontiers qu’il pourra puiser dans cet article de M. de R.g (Reif-
fenberg) des anecdotes très-piquantes sur la vie et les travaux de F. de Glen, qui fut
aussi à la fois imprimeur et graveur sur bois. 1
1. Nous engageons le lecteur à lire barbelé de M. Alvin, qui entre dans beaucoup de détails
sur Yinciolo et les nombreuses éditions de son livre. Il décrit très-exactement celle de 1587.