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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Narrey, Charles: Voyage d'Albert Durer dans les Pays-Bas écrit par lui-même pendant les années 1520 et 1521, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0127

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GAZETTE UES BEAUX-AKTS.

jeu avec Hans Ebner. Je dessine cians mon album les portraits de Paulus
Topler et de Martin Pfinzing.

Je vois à Aix-la-Chapelle le bras de l’empereur Henri, la chemise de la
vierge Marie et d’autres reliques. Je dessine l’église de Notre-Dame, et je
prends une copie de la Tempête. Je fais le portrait des sœurs de Kopf-
finger, une fois au charbon et une fois au crayon noir. Je donne dix sous
pour une grande corne de bœuf, et je perds trois sous au jeu. J’offre à la
fdle de Toinasius une peinture de la Trinité d’une valeur de quatre flo-
rins, et je dépense un sou pour du cirage, trois sous pour un bain, huit
sous pour une corne de buffle, et deux sous pour une ceinture.

Le 23 octobre, j’assiste au couronnement du roi Charles à Aix-la-
Chapelle; c’est si beau et si riche, que de la vie je n’ai vu pareil spec-
tacle, et que je renonce à le décrire. Je donne à Mathias pour onze florins
de mes gravures et trois pièces à Stéphan, chambellan de dame Margue-
rite. J’achète un chapelet de bois de cèdre pour dix sous, et je perds trois
demi-sous au jeu. Je donne deux sous au barbier et quatre sous pour
deux verres de lunettes; je perds encore une pièce blanche au jeu.

Le vendredi qui précède la fête de Simon et Judas, je me rends
à Louvain, laissant sept sous de pourboire dans la maison de mon hôte ;
je visite l’église où est la tête de sainte Anne.

Le dimanche, nous arrivons à Cologne.

A Bruxelles, j’ai été hébergé complètement par ces messieurs de
Nuremberg, qui n’ont rien voulu accepter. A Aix-la-Chapelle, ils m’avaient
déjà rendu le même service pendant trois semaines; ils me conduisent
à Cologne, où ils me renouvellent le refus d’accepter la plus légère rétri-
bution.

Je dépense cinq sous pour un traité de Luther, un sou pour la con-
damnation de cet homme courageux, un sou pour un chapelet et deux
sous pour une ceinture. J'offre à Léonard Groland ma grande corne de
bœuf, et mon chapelet en bois de cèdre à Hans Ebner. J’achète une paire
de souliers pour six sous et une petite tête de mort pour deux sous. Je
donne un sou pour de la bière et du pain, deux sous au barbier, à Zie-
gler Linhart des gravures pour deux florins, et deux sous à celui qui m’a
laissé, voir le tableau de maître Stephanus1. Je dépense deux sous avec

1. Ce magnifique tableau de l’École allemande, représentant l’adoration des
Mages, avec deux panneaux latéraux, sur l’un desquels est saint Géréon, et sur l’autre
sainte Ursule, est encore dans l’église du Dôme à Cologne. Ce tableau est peint à
l’huile, et paraît d’après l’inscription avoir été lait en 1410. Si cela est, l’invention de
Jean van Eyck est distancée. Il est curieux que ce tableau, attribué à un maître
 
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