ALBERT DURER DANS LES PAYS-BAS.
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des camarades et un sou pour un petit traité. Je fais le portrait de la
sœur de Gott-Schalken. Le dimanche soir après la Toussaint, je suis
encore à Cologne et j’assiste au bal1 et au festin donné par l’empereur
Charles; c’est fort beau. Je dessine l’écusson de Staber, et j’offre à un
jeune comte de Cologne une Mélancolie et au duc Frédéric ma nouvelle
Vierge. Je fais au charbon le portrait de Nicolas Haller et je donne deux
sous au portier, trois sous pour deux-petits traités et dix sous pour une
corne de vache.
A Cologne, je visite l’église de Sainte-Ursule ainsi que son tombeau ;
je vois les statues des vierges et aussi celles des saints. Je dessine au
fusain le portrait de Forherwirger, et je donne à la femme de Nicolas
huit sous parce qu’elle m’a offert l’hospitalité.
J’ai séjourné huit jours à Bruxelles, trois semaines à Aix, quatorze
jours à Cologne et ces trois messieurs de l’ambassade de Nuremberg,
Léonard Groland, Hans Ebner et Nicolas Haller, m’ont constamment
hébergé. J'ai fait des portraits chez les nonnes pour sept sous et leur ai
olfert trois demi-feuilles de gravures sur cuivre.
Le lundi après la Saint-Martin, ces messieurs de l’ambassade de Nu-
remberg m’apprennent qu’ils viennent d’obtenir pour moi le titre de
peintre de la cour de l’empereur Charles2.
Dorfer m’invite une fois chez Staber et une autre fois chez le vieux
Wolfgang. Je dîne aussi chez mon cousin Nicolas, j’offre un florin à sa
femme, deux liards à sa petite fille, sept sous à la servante et un saint
Eustache à son domestique, car je leur ai donné beaucoup de mal à
tous.
Le mercredi de la Saint-Martin, après avoir acheté une petite tête
de mort en ivoire pour un florin, et une paire de souliers pour sept
sous, je remonte de bonne heure le Rhin avec le bateau de Cologne,
nous arrivons à Zons, de là à Neus et puis à Stain, où nous passons la
nuit pour deux sous. Le lendemain , nous voyons Keizerswerth , Ruis-
burg, Orson et nous couchons à Reinberg pour six sous. De là nous allons
à Wezel, à Rees, à Entmerich, à Thomas et enfin à Nimègue, où on nous
donne un mauvais lit pour quatre sous. Le lendemain, nous partons pour
inconnu, ait été donné successivement à Philippe Kalf et à Willem, lorsque Durer, de
son côté, le donne à Stephanus.
4. Il en fit un dessin gravé sur bois. Voir Bartsch, le peintre-graveur, 38.
2. Cet acte de Charles V esl du 4 novembre 4 520, daté de Cologne. Par cet acte,
les magistrats furent chargés de payer à Durer la pension viagère de cent florins, qui
lui avait été accordé» par l’empereur Maximilien. La pièce originale de cet acte est
encore aux archives de Nuremberg.
4(1
xx.
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des camarades et un sou pour un petit traité. Je fais le portrait de la
sœur de Gott-Schalken. Le dimanche soir après la Toussaint, je suis
encore à Cologne et j’assiste au bal1 et au festin donné par l’empereur
Charles; c’est fort beau. Je dessine l’écusson de Staber, et j’offre à un
jeune comte de Cologne une Mélancolie et au duc Frédéric ma nouvelle
Vierge. Je fais au charbon le portrait de Nicolas Haller et je donne deux
sous au portier, trois sous pour deux-petits traités et dix sous pour une
corne de vache.
A Cologne, je visite l’église de Sainte-Ursule ainsi que son tombeau ;
je vois les statues des vierges et aussi celles des saints. Je dessine au
fusain le portrait de Forherwirger, et je donne à la femme de Nicolas
huit sous parce qu’elle m’a offert l’hospitalité.
J’ai séjourné huit jours à Bruxelles, trois semaines à Aix, quatorze
jours à Cologne et ces trois messieurs de l’ambassade de Nuremberg,
Léonard Groland, Hans Ebner et Nicolas Haller, m’ont constamment
hébergé. J'ai fait des portraits chez les nonnes pour sept sous et leur ai
olfert trois demi-feuilles de gravures sur cuivre.
Le lundi après la Saint-Martin, ces messieurs de l’ambassade de Nu-
remberg m’apprennent qu’ils viennent d’obtenir pour moi le titre de
peintre de la cour de l’empereur Charles2.
Dorfer m’invite une fois chez Staber et une autre fois chez le vieux
Wolfgang. Je dîne aussi chez mon cousin Nicolas, j’offre un florin à sa
femme, deux liards à sa petite fille, sept sous à la servante et un saint
Eustache à son domestique, car je leur ai donné beaucoup de mal à
tous.
Le mercredi de la Saint-Martin, après avoir acheté une petite tête
de mort en ivoire pour un florin, et une paire de souliers pour sept
sous, je remonte de bonne heure le Rhin avec le bateau de Cologne,
nous arrivons à Zons, de là à Neus et puis à Stain, où nous passons la
nuit pour deux sous. Le lendemain , nous voyons Keizerswerth , Ruis-
burg, Orson et nous couchons à Reinberg pour six sous. De là nous allons
à Wezel, à Rees, à Entmerich, à Thomas et enfin à Nimègue, où on nous
donne un mauvais lit pour quatre sous. Le lendemain, nous partons pour
inconnu, ait été donné successivement à Philippe Kalf et à Willem, lorsque Durer, de
son côté, le donne à Stephanus.
4. Il en fit un dessin gravé sur bois. Voir Bartsch, le peintre-graveur, 38.
2. Cet acte de Charles V esl du 4 novembre 4 520, daté de Cologne. Par cet acte,
les magistrats furent chargés de payer à Durer la pension viagère de cent florins, qui
lui avait été accordé» par l’empereur Maximilien. La pièce originale de cet acte est
encore aux archives de Nuremberg.
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