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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 3
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Burty, Philippe: La Sainte Bible: éditée par la Maison Mame de Tours
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0290

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LA SAINTE BIBLE.

279

I.e Jonns rejeté par la baleine, de M. W. J. Linton, est un des bois les
plus variés de ton. L’aspect général est lourd, comme il convient à une
journée d'orage; mais les noirs sont répartis avec une adresse remarqua-
ble et l’écume des flots est piquée de lumières du plus heureux effet. La
vague qui remporte le monstre, presque aussi terrible qu’un dragon ja-
ponais, est transparente, et la grève ruisselle et semble rouler des dia-
mants. M. Linton reste encore un de nos premiers graveurs.

M. W. Thomas, un Anglais, pensons-nous, n’a taillé qu’une planche,
la Mort d'Absalon, mais elle nous semble fort remarquable. Après ceux
de M. Pisan, qui est incontestablement le chef de cette armée de gra-
veurs, c’est ce bois qui rend le mieux un certain côté de fougue qui
nous plaît beaucoup dans les dessins de M. Doré, exécutés en partie à
la plume, et destinés à être facsimilés. Cela est vif, coloré, avec des noirs
habilement répartis et un travail qui ne s’endort jamais. Cela rappelle
ces belles compositions que Gilbert sème, en Angleterre, dans les jour-
naux illustrés, dans les revues et dans les éditions de luxe avec une
abondance de si bon aloi.

L’un des bois les plus frappants et par la composition et par le rendu,
c’est Jéhu faisant précipiter Jézabel. La muraille blanche au-dessous de
la fenêtre par laquelle on précipite la reine, les nègres qui attendent le
cadavre en ricanant cruellement aussi et les cavaliers impassibles vus
de profd perdu pourraient être signés Decamps. M. C. Maurand, dont la
taille manque parfois un peu de distinction, mais est toujours spirituelle
et fraîche, s’est montré ici plein de fermeté et de science. Ces qualités
se retrouvent encore dans le Job apprenant sa ruine.

Mais si nous ne nous arrêtions pas sur la pente dangereuse de la des-
cription, nous nous laisserions volontiers aller à décrire un livre que la
majorité de nos lecteurs a sans doute dans les mains. Si nous avons cité
quelques travaux, il ne nous reste guèi'e que la place de mentionner les
noms des artistes honorables qui ont signé ces deux cent vingt-huit
compositions; ce sont MM. Barbant, Bertrand, Chapon, Demarle,
Dumont, Ettling, Fagnion, Fournier, Gauchard, Gœbel, Gusmand,
Hildebrand, Hotelin, Iluyot, Jonnard, Ligny, Pannemaker, J. Quartley et
Begnier. Quiconque a suivi depuis vingt ans le mouvement de la gravure
sur bois, reconnaîtra à quelles bonnes portes est allée frapper la maison
Marne. Et l’on peut ajouter qu’elle a payé royalement ses commandes et
aux dessinateurs et aux graveurs.

Il y aurait aussi à décrire, ou du moins à signaler, bien des com-
positions. Mais ici, plus encore que dans l’appréciation qui est toujours
discutable, doit triompher la préférence personnelle. Tel s’arrêtera à
 
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