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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 3
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Lagrange, Léon: Bulletin mensuel: Février 1866
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0307

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BULLETIN MENSUEL.

295

l’artiste qui payera sa place, et le public, admis gratuitement, ne payera que ses
acquisitions. On voit que l'auteur inet ici le doigtsur la plaie. Je ne le suivrai pas dans
la discussion des moyens d’exécution. Le droit de place qu’il réclame de l’artiste, vé-
ritable bénéficiaire de l’exposition, est un droit minime, inférieur à ce qu’exigent et
les marchands et les commissaires-priseurs. Aussi, pour couvrir les frais de l’entre-
prise, invoque-t-il l’appui de la Ville de Paris, protectrice des industries qui favorisent
chez elle la circulation des capitaux. Mieux que toutes les sociétés et tous les cercles,
la Ville de Paris pourrait s’imposer au début quelques sacrifices, promptement couverts
à mesure que l’exposition permanente entrerait dans les habitudes du public et des
artistes.

La coïncidence de cette brochure avec les propositions soumises à l’Académie
n’est-elle pas étrange? Combinez ensemble les deux projets, le résultat semble de na-
ture à satisfaire tous les intérêts. D’une part, sous le contrôle de l’Institut, seul jury
compétent, le Salon restreint, l’art sérieux, l’autorité de l’enseignement; d’autre part,
l’exposition permanente, c’est-à-dire la liberté individuelle avec tous ses périls, mais
aussi tous ses avantages.

Parmi les vœux exprimés devant l’Académie des Beaux-Arts, il en est un qui a
pour objet d’encourager la grande gravure. Il serait beau, en effet, il serait bon de voir
l’encouragement émaner d’un corps où siègent des graveurs de premier ordre. Un prix
décerné par eux aurait plus de valeur que les commandes les mieux payées. L’Aca-
démie distribue chaque année à des travaux littéraires dont la plupart demeurent
inédits, des médailles qu’elle doit à la libéralité de divers amateurs. Si elle décidait
la fondation d’un prix ayant pour objet d’honorer la meilleure gravure d’une œuvre
du grand art, nous ne doutons nullement qu’il ne se trouvât, à point nommé, un riche
bienfaiteur pour lui en fournir les moyens.

Ce serait un effort de plus à l’appui de ceux qui ont été tentés depuis quelques
années en faveur de la gravure. La chalcographie impériale no s’arrête pas dans cette
voie de protection. Hier encore elle commandait à un artiste bien connu de nos lec-
teurs, M. Gaillard, la reproduction d’un tableau de Botticelli. De son côté, la Ville de
Paris veut conserver par la gravure les peintures murales exécutées dans les édifices
de son ressort. L’Église Saint-Kustache a été désignée pour le début. Les travaux
sont distribués, les burins se mettent à l’œuvre. Enfin, il y a, même aujourd’hui, des
éditeurs qui ne reculent pas devant une noble entreprise. La Vierge aux donateurs,
de Van Dvck, est certainement un des tableaux de maîtres dont le Louvre peut s’enor-
gueillir à juste titre. La maison Goupil en prépare la gravure, et cette planche a été
demandée à un ancien lauréat de l’Institut, M. Bertinot. Le Portrait de Van Dyck,
exécuté naguère par M. Bertinot pour la chalcographie avec une distinction et une
finesse justement remarquées, l’a préparé à l’œuvre qu’il achève en ce moment,
œuvre sérieuse, œuvre d’art à tous les points de vue. .l’aime à voir un éditeur en
prendre l’initiative et concourir ainsi avec des administrations publiques à la protection
d’un art menacé.

C’est aussi à l’initiative privée qu’est dû le réveil de l’eau-forte, ce procédé favori
des maîtres d’autrefois, interprétation libre du génie par lui-même. Une périodicité
trop fréquente a peut-être nui à la publication de la société des Aquafortistes, et le
génie s’en est trop peu mêlé. Le fait n’en existe pas moins. N eùt-il produit que
 
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