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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 4
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Burty, Philippe: Exposition de la Société des amis des arts de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0377

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EXPOSITION DES AMIS DES ARTS DE LYON.

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sat aurait poussé cette année un plus grand eiïort. Mais nous comptions
sans la Fantaisie! Cette sœur de la folle du logis lui a conseillé de trem-
per sa brosse dans la bouteille à encre des jeunes réalistes, et M. duPoisat
l’en a retirée toute barbouillée de tons lourds et ternes. 11 a tourné le dos
à ces belles plaines de l’Histoire qu’il avait parcourue en poëte, et il s’est
laissé prendre à la mélancolie des grands ciels heurtés, des moulins tan-
nés, des bateaux pesants et des canaux silencieux de la Hollande. Son
Jeune sculpteur florentin, rêvant’debout devant une statuette de l’Amour
ébauchée, ne lui semblait-il donc pas digne des honneurs du tableau et
devait-il le laisser à l’état embryonnaire d’un fusain sur papier bleu ? Quoi
qu’il en soit, l’étude directe du paysage concurremment avec celle des
grands maîtres hollandais qu’il a visités sur leur propre sol lui a été pro-
fitable, et nous avons le droit d’exprimer des regrets, mais non des criti—
tiques. Son dessin a pris plus d’accent et sa touche plus de décision. Les
Moulins de Dordrecht, avec quelques tons plus variés pour rompre
l’harmonie trop bitumineuse de l’ensemble, forment un tableau d’une
grande allure et d’une sincérité d’impression qui s’impose. Nous aurions
désiré pouvoir étudier le Canal dans les Dunes, près Sclieveningue, mais
le jour crépusculaire de la salle dans laquelle il était accroché nous l’a
interdit.

Cette observation, dont nous n’entendons point faire un blâme à l’a-
dresse de la commission de classement, qui fait incontestablement de son
mieux, nous amène à écrire pour la cinquième fois, en attendant les
autres, que l’exposition de la Société des Amis des Arts occupe toujours
les galeries du Musée. La municipalité de la seconde ville de l'Empire
persiste à laisser le salut de tableaux d’un prix inestimable comme le
Rubens ou le Pérugin au hasard d’un madrier ou d’une échelle qui tom-
bera certainement quelque jour des mains d’un maçon ou d’un tapis-
sier; cà priver pendant quatre mois le public, les élèves et les étrangers
de la vue d’œuvres qui appartiennent à tous; à imposer à une Société
dont le dévouement rejaillit en honneur sur la cité d’inutiles sacrifices et
d’argent et de temps. Mais ce local n’est, pas seulement inconvenant, il
est insuffisant. Des cinq salles qui le composent, la première est une an-
tichambre, la troisième une chambre noire, la quatrième un corridor;
la cinquième ne reçoit le jour que par des fenêtres. Seule la grande ga-
lerie, qui du reste est beaucoup trop étroite, se trouve dans des conditions
favorables. Mais l’espace quelle offre à couvrir est limité, et la Société,
par un sentiment de politesse qu’on ne saurait blâmer, le réserve, au
moins en partie, aux peintres étrangers qui ont répondu à son invitation.

Ces envois étrangers ne sont pas à vrai dire très-nombreux. On sait
 
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