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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 4
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Galichon, Émile: De quelques eaux fortes et dessins de Paul Potter
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0403

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PAUL POTIER.

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moindres accidents du pelage de ses bêtes. Le poil, lisse sur les joues,
se ramasse, se frise et se sépare sur le front ; il se creuse en sillons sur
le cou, se redresse sur l’échine, se rebrousse sous le ventre et pend en
touffes longues et épaisses sur les cuisses. Les chardons et les herbes
qui. couvrent le premier plan, les chênes et les arbres qui bornent l’ho-
rizon, à droite, montrent une dextérité de main qu’on ne rencontre que
bien rarement dans les estampes faites par des peintres.

La planche du Vacher n’a pas toujours été telle qu’elle est aujour-
d’hui. Lorsque Paul Potter la grava, en l(3/i3, elle était plus grande et
offrait, à gauche, au delà d’un petit fossé, un autre groupe de vaches. De
cet état de la planche, on connaît des épreuves sans aucune inscription
et d’autres sur lesquelles on lit : « Pauwelus Potter in. etfecit À0 1643. »
La planche, large de 265 millimètres et haute de 180, faisait alors pendant
au Berger gravé l’année suivante, en 1644. Paul Potter pensait très-pro-
bablement faire entrer ces deux pièces dans une suite; ou, du moins,
c’est ce que nous permet de supposer un dessin représentant douze porcs,
daté également de 1644, et ayant exactement les mêmes dimensions.
Ce dessin, dont M. Reiset nous a donné la description dans le cata-
logue de sa collection appartenant actuellement à M. le duc d’Aumale,
est terminé à la pierre noire et à l’encre de Chine; et il est d’autant plus
précieux qu’il nous apprend avec quel soin extrême Paul Potter arrêtait
ses compositions avant de les exécuter à l’eau-forte.

Un accident est-il arrivé au cuivre du Vacher, ou bien Paul Potter
jugea-t-il que son paysage gagnerait à être ramené à des proportions
moindres? Nous ne pouvons le dire. Ce que nous savons, c’est qu’en 1649
il réduisit la planche à la largeur de 200 millimètres, et qu’au groupe de
vaches il substitua une petite mare et une de ces vastes prairies à ho-
rizon éloigné qu’il affectionnait tout particulièrement. Paul Potter revit
aussi les contours de la vache vue de profil et effaça l’ancienne signature
pour la remplacer par :« Paulus Potter, in. et f. 1649. » Quelques épreu-
ves brillantes et fines furent tirées de la planche ainsi rajeunie et avant
qu’elle ne devînt la propriété de F. de Witt, qui y mit son adresse dans
le haut du ciel, à gauche. Plus tard, P. Schenck, en ayant acquis la pro-
priété, effaça l’adresse de F. de Witt pour la remplacer par la sienne
qu’il grava dans le bas. Après Schenck, la planche tomba entre les
mains de quelque éditeur qui, la trouvant encore bonne, enleva l’adresse
de Schenck et la tira avec ménagement, dans l’espoir de faire passer ces
épreuves modernes pour des épreuves anciennes, antérieures même à
celles portant l’adresse de F. de Witt.

Sur les dix-neuf autres planches de Paul Potter, y compris les deux
 
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