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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 5
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Baschet, Armand: Pierre-Paul Rubens, [1], Son séjour en Italie et son premier voyage en Espagne, d'après ses lettres et autres documents tous inédits: peintre de Vincent Ier de Gonzague, Duc de Mantoue (1600 - 1608)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0414

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h 02

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

faces, les introductions, les premiers chapitres des ouvrages de Michel,
Waagen, Alfred Michiels, Yan Hasselt; interrogez les annotations et
commentaires de Descamps, Smith, Mois, Jameson; ouvrez les recueils
de lettres authentiques et de pièces officielles, celui d’Émile Cachet,
celui de M. William-Noël Sainsbury, et l'intéressant opuscule de M. Ga-
chavd; ne serez-vous pas surpris, après une telle lecture, de la confusion
et de l’incertitude qui régnent sur les actes et gestes de ce grand homme
pendant les huit années dont l’ensemble forme la période italienne de sa
vie? Vous aurez remarqué le peu d’accord qui existe chez les biographes,
même les plus autorisés, sur les dates des principaux faits de cette période
importante que l’on peut appeler la jeunesse de Rubens. Les dates du
séjour et des études à Rome sont confondues par les uns avec celle du
premier voyage en Espagne, sur le compte duquel on ne rencontre par-
tout que des données ou par trop modestes ou par trop vagues ; d’autres
estiment et assurent que le peintre ne connut Rome et qu’il n’y travailla
qu’en 1605. Aucune époque n’est précisée par des pièces à l’appui.
Quand a été le séjour à Gênes ? Quand fut le passage à Florence? Quand
les études à Venise? Et des œuvres accomplies à Mantoue où il était
peintre de cour? Que sait-on? N’y a-t-il pas lieu d’être surpris d’une
pénurie de détails si marquée, malgré tant de livres écrits et composés
pour illustrer le nom de ce magnifique artiste, l’honneur des Flandres,
l’une des gloires de tout le dix-septième siècle si fécond cependant en
gloires immenses? Jusqu’au jour où, parti de Rome, avec esprit de retour,
mais en réalité pour la dernière fois,- il arriva à Anvers, et où, pendant
quelques semaines, il chercha la retraite et le silence dans le cloître de
l’abbaye de Saint-Michel, à l’occasion de la mort de sa mère, on peut
dire que son histoire est demeurée vide d’informations, et que les rensei-
gnements imprimés et reproduits jusqu’à présent ne se distinguent que
par la particulière communauté des incertitudes et, disons-le, des erreurs.

Nous ne pourrions dire qu’il en fut de même après ce retour, car
depuis le moment de son mariage avec l’Isabelle Brant, en 1609, jusqu’à
l’heure de sa mort, en 16A0, tous les pas de ce glorieux maître ont été
suivis, toutes les traces de son crayon pour ses dessins, de son pinceau
pour ses tableaux, de sa plume pour ses lettres familières et officielles,
ont été recherchées, rencontrées et publiées. Je pourrais m’étonner, dans
ce temps de vives et ardentes recherches, à cette époque où le culte pour
l’histoire se manifeste par l’investigation plutôt que par la philosophie,
où par toutes les archives de l’Europe il se produit un mouvement signalé
par le va-et-vient d’avides et intelligents curieux, pleins d’expérience et
de savoir, bons connaisseurs, limiers merveilleux, il ne se soit pas ren-
 
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