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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Baschet, Armand: Pierre-Paul Rubens, [1], Son séjour en Italie et son premier voyage en Espagne, d'après ses lettres et autres documents tous inédits: peintre de Vincent Ier de Gonzague, Duc de Mantoue (1600 - 1608)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0416

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

il 04

apporté à chercher Rubens à Mantoue, car alors ce serait paraître re-
gretter que l’honneur de la rencontre ait été notre partage, et, clans
ces plaintes et ces regrets, qu’y aurait-il, sinon rien qu’une prétention
hors de cadre et peu naturelle ?

Soyons d’ailleurs d’une libérale franchise, disons ouvertement le fait
de notre investigation, quelle fut sa cause, quelle est sa source. L’ouvrage
de M. Noël Sainsbury, « Original unpublishedpapers illustrative of the
life of sir Peler Paul Rubens as an arlisl and a diplomaiist, » paru en
1859 et honoré des suffrages de toute la fashion aristocratique et artiste
de la Grande-Bretagne, ne nous a été bien connu que l’année dernière.
Nous avons lu alors chacun des documents qu’il renferme avec l’attention
qu’exige tout écrit relatif au fougueux et admirable peintre de la Descente
de croix. A la page 261, sur la fin d’une lettre de Rubens au célèbre
érudit français Fabre de Peiresc, le bon ami de François de Malherbe,
nous remarquâmes quelques lignes où le souvenir de Mantoue était rap-
pelé d’une manière particulière. Ce mode si profondément senti avec
lequel le peintre exprime la douleur que lui cause la nouvelle de la prise
et du saccage de cette ville par les assiégeants nous frappa plus que tous
autres détails révélés dans l’ouvrage. « Il nous est parvenu ici, écrit
Rubens, une très-funeste nouvelle d’Italie : le 22 juillet, les Impériaux
ont pris Mantoue par escalade, avec meurtre et attentat de la majeure
partie des habitants. Mon chagrin est extrême, car j’ai servi pendant
bien des années la maison de Gonzague, et, dans ma jeunesse, j’ai large-
ment goûté les délices d'un séjour en ce pays. » Cette part finale de la
lettre de Rubens à Peiresc fut aussitôt comme une sorte de révélation
apportée à mes ambitions de curieux, et ce regret empreint d’une sympa-
thie si grande, cette sorte de charme dans le souvenir ainsi exprimé à
l’endroit du long séjour fait à Mantoue, chez les Gonzague, me permirent
d’être persuadé que, s’il y avait à tenter la fortune de recherches nou-
velles sur la vie du peintre, c’était dans le champclos des archives de
cette maison qu’il la fallait courir. Toutes les chances étaient là; ailleurs
nous ne les sentions et ne les reconnaissions pas.

Or, à l’époque où nous prenions une aussi particulière connaissance
de l’ouvrage de M. Sainsbury, nous étions en résidence à Venise : c’était
être dans le voisinage de Mantoue. Le séjour nous en était d’ailleurs
familier pour y avoir passé les mois de novembre et de décembre du pré-
cédent hiver en des recherches assidues, d’un tout autre ordre et d’une
toute autre nature, dans les papiers d’Éiat des Gonzague. Notre désir fut
donc d’y retourner aussitôt, dans le seul but, cette fois, d’informer sur
le peintre qu’avait si manifestement distingué l’un des princes de cette
 
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