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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 5
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Burty, Philippe: Les eaux-fortes de M. Henri Leys, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0480

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468

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

graveur de profession. Son père, Henry Leys1, était imprimeur en taille-
douce et marchand d’estampes de sainteté à Anvers. Il eut trois enfants :
Auguste-François-Henri Leys, qui nous occupe, et deux fdles, dont l’aî-
née, Thérèse, épousa le peintre Ferdinand de Braekeleer. C’est dans l’ate-
lier de ce beau-frère que Leys entra en 1829, et c’est sous ses yeux et
sa direction qu’en 1831 il grava un Moine en prière devant une tombe
ouverte. Cette planche devait servir de Mémento pour les décès : les
Mémentos sont des images de sainteté, du format d’un livre de messe,
portant dans la marge inférieure un verset des psaumes ou une courte
prière, et au revers les noms et qualités du défunt, à tous les amis et
connaissances duquel ces images sont distribuées. Ce Mémento, dont les
épreuves sont introuvables, ainsi que le devient, par une contradiction
apparente, tout ce qui est tiré à plusieurs milliers d’exemplaires, repré-
sente un moine à genoux dans un cimetière; sa bêche est plantée, à
côté d’un cercueil, dans la terre fraîchement remuée ; le ciel est occupé
par un grand œil ouvert, inscrit dans un triangle rayonnant. C’est une
eau-forte reprise au burin. Un artiste d’Anvers, M. Moerenhout, en
possède, nous dit-on, deux états. C’est une pure curiosité. C’est la paire
de sabots de l’employé devenu millionnaire. Les premiers travaux rétri-
bués de M. Meissonier furent également des compositions d’attributs re-
ligieux pour les éditeurs de la rue Saint-Jacques.

La seconde eau-forte de M. H. Leys, —la première si l’on veut ne tenir
compte dans les œuvres d’art que de l’empreinte ébauchée d’une person-
nalité, — date de I8/1O. Nous décrirons plus loin une lithographie et un
bois exécutés dans l’intervalle. C’est Y Escalier de la maisonliydraulique,
à Anvers. A gauche, un escalier dont la rampe est découpée en rinceaux
ronflants, et dont l’angle de la première marche supporte une statue; il part
d’un vaste rez-de-chaussée coupé à mi-liauteur par un vitrage de formes
diverses; au plafond, dont les poutres sont saillantes, pend une lanterne
énorme, tenue par une corde dont l’extrémité vient s’attacher au mur;
en bas, un fauteuil et un homme debout qui s’éloigne. C’est une char-
mante étude de lumière dans un intérieur; elle rend d’une façon saisis-

I. Les chercheurs de documents enfouis dans les archives des Gildes n’ont point
manqué d’exercer leur sagacité, — d’ailleurs fort estimable et souvent couronnée de
succès, ainsi que le prouve le livret du musée d’Anvers, — sur les origines du la
famille Leys. On a découvert plusieurs peintres parmi ses ancêtres. Le plus notable serait
Quellinus. Mais, après tout, quel intérêt direct offrent ces rapprochements? Il est peu
d’artistes dont le talent ait atteint une originalité aussi tranchée que celle de M. Leys
après des indécisions plus sensibles : nul n’est, plus franchement le fils de ses œuvres.
Heureux les maîtres qui n’ont, pas de généalogie!
 
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