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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Exposition de l'histoire de la tapisserie, [2]: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0295

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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE.

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Il nous faut arriver aux tapisseries de petites dimensions, œuvres
précieusement exécutées d’après les maîtres flamands qui marchèrent à
la suite des Van Eyck et développèrent les conséquences de la révolution
qu’ils avaient faite dans l’art, pour voir clair dans leurs sujets. Telles
sont : la Fuite en Égypte, à AI. de St-Lomer; Y Éducation du Christ, à
AI. E. Girard, et le Baptême, à AI. Maillet du Boullay.

La Renaissance italienne ne fit que développer ce système.

Dans la belle tenture de Vulcain, le sujet est parfaitement lisible. Si
les personnages sont distribués sur une grande surface, comme pour
attirer partout le regard, ils sont distincts les uns des autres et des fonds.
Tout est à sa place si tout est en lumière.

Lorsque la scène ne se passait point dans un paysage où les détails
des plantes distraient l’œil, mais dans un édifice, les tapissiers avaient
bien soin de demander que les architectures fussent aussi riches par le
travail que par la matière, que les étoffes magnifiquement diaprées, que
les meubles finement menuisés, que les vaisselles d’or et d’argent
repoussé, introduisant partout la variété, vinssent y remplir le même
office que la succession des terrains et le feuillé des arbres dans les
paysages. On brodait sur tous les thèmes, même sur les plus simples.
Nous connaissons, en effet, une tenture de Psyché d’après les composi-
tions de Raphaël, gravées par le maître au dé, dont les personnages, au
lieu d’agir devant des fonds dont un trait sommaire indique la nature,
se meuvent au milieu des plus somptueux édifices.

Les célèbres cartons d’Hampton-Court introduisirent une autre
esthétique.

Heureusement leur influence fut moindre qu’on aurait pu le craindre.
Les tapissiers se trouvaient, en effet, devant de véritables tableaux ; mais
comme ils étaient gens d’habitude, et que d’ailleurs leurs assortiments
de laines ne pouvaient se prêter à toutes les modulations de ton de ces
compositions, d’ailleurs d’une simplicité si sévère, ils traitèrent ces
œuvres magistrales ainsi qu’ils y étaient accoutumés. Ils osèrent même
les éclairer avec de l’or, apportant des gaietés et de la variété là où le
modèle ne leur montrait qu’unité et sévérité.

Aussi Jules Romain profita-t-il de la leçon, et les tapissiers en usèrent
plus librement avec lui, comme avec ses imitateurs, en surchargeant
d’ornements jusqu’aux costumes des personnages héroïques de leurs
fastueuses compositions, ainsi que le montre la belle tenture de Romulus
et B émus.

Les tapisseries flamandes de la seconde moitié du xvie siècle en
deviennent monotones, à force de raffiner sur l’emploi des détails, qui
 
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