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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr. 4
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Gonse, Louis: La salle de Michel-Ange au Louvre et sa nouvelle installation, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0372

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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à priori l’inestimable avantage de permettre de ne point toucher nia
Michel-Ange ni aux Esclaves, dont une longue habitude d’admiration
avait en quelque sorte consacré la place, et de donner une surface toute
prête, mais avec le défaut d’un éclairage de face pour une œuvre d’un
relief très-accusé et très-mouvementé ; la muraille de côté, contre laquelle
se trouvait adossé Y Esclave endormi, avec l’inconvénient d’entraîner un
remaniement complet des salles, mais avec l’avantage très-précieux d’un
bon éclairage à jour demi-frisant, d’une bonne perspective et d’une
reculée suffisante. De plus, dans ce cas, on avait la possibilité, en met-
tant la porte au milieu de la paroi, en bouchant la porte de gauche et en
ouvrant une baie nouvelle, de conserver au monument son véritable
caractère architectonique et sa destination réelle de porte monumentale.
Pour d’autres raisons, l’architecte, M. Lefuel, inclinait à ce dernier avis.
M. Barbet de Jouy n’hésita plus : il dressa une sorte de plan de réorga-
nisation de la salle de Michel-Ange et de celle de Michel Colomb, et
commença résol Ciment la besogne : démontage de la porte, transport au
Louvre, travaux de maçonnerie préparatoires, nettoyage, restauration
indispensable de quelques cassures, dressage et rectification des aplombs
qui avaient été faussés, et enfin distribution entièrement nouvelle des
sculptures déjà placées dans ces deux salles ou de celles que des cir-
constances récentes y faisaient entrer.

Au moment oit paraîtront ces quelques lignes, le public aura été
admis à juger l’œuvre de M. Barbet de Jouy. Nous ne craignons point
de dire qu’elle est assurée d’un plein succès ; si, comme en toutes choses
il se produit certaines critiques de détail, du moins l’ensemble du
tableau sera jugé unanimement délicieux. Car c’est aujourd’hui un
tableau, et des plus étonnants qui se puisse voir, que cette salle, honneur
de notre Louvre, qu’illustre si magnifiquement la présence de Michel-
Ange. Passez devant la Diane de Jean Goujon et Y Amiral de Chabot,
arrêtez-vous à quelques pas de la porte qui fait communiquer la salle
française avec la salle italienne et regardez. Au fond se dresse avec
une majesté singulière, la Porte Stanga, dont les marbres admirable-
ment patines brillent d’un sombre éclat. A gauche, Y Esclave endormi,
mieux enveloppé de lumière qu’autrefois, s’éclaire des plus douces
lueurs; les lignes adorables de sa poitrine respirante se découpent en
blanc sur le fond rouge de la muraille; la jambe sur laquelle il s’appuie
paraissait un peu sèche, elle s’arrondit maintenant à merveille, et la tête
si mollement renversée a pris une expression de douleur plus admirable
encore. A droite se tord dans un mouvement sublime de révolte l’autre
Esclave • il est éclairé de face au lieu de l’être de profil ; il nous semble
 
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