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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr. 5
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Darcel, Alfred: Exposition de l'histoire de la tapisserie, [3]: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0463

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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE. Z|35

obtenu dans la traduction de la Visitation, de Ghirlandajo, du musée du
Louvre, pourra rassurer à cet égard.

Mous avons dit « traduction », parce que l’exécution en tapisserie
d’un tableau n’est point une simple copie. Il est nécessaire de prévoir, dès
le jour où on la tisse, ce que sera la tapisserie dans l’avenir. La vouloir
faire semblable au modèle, surtout si celui-ci est peint dans les colora-
tions adoucies, c’est se préparer des mécomptes prochains. Aussi faut-il
remonter les colorations et partout transposer. L’effet sera brutal, peut-
être, au sortir du métier, mais il faut savoir travailler pour l’avenir. Une
tapisserie doit pouvoir vieillir.

Nous nous arrêtons ici, bien que l’exposition de l'Histoire de la Tapis-
serie, qui a servi de thème à cette étude, ait encore beaucoup de choses
à nous enseigner.

Nous n’avons rien dit des tapisseries pour meubles où les Gobelins
et Beauvais ont travaillé ensemble.

Les tapis aussi eussent exigé quelques observations. En présence de
l’heureuse invasion des tapis d’Orient, il eût peut-être été opportun
d’étudier si l’ancien genre français inauguré à la Savonnerie au xvne siècle,
et tellement perfectionné dans un sens qui le îend impiopre à faire un
tapis d’un tissu qui n’est plus subordonné à la décoration de l’apparte-
ment où on le place et aux meubhs qu’il doit porter, ne doit pas revenir
ii sa simplicité primitive ou sinon être profondément modifié.

En voyant la portière en velours exécutée du temps de Louis XIV et
exposée par le Mobilier national, nous eussions pu nous demander si, au
lieu d’employer l’habileté de l’atelier de la Savonnerie établi aux Gobe-
lins à des œuvres aussi parfaites que le grand tapis à fond noir, dont la
perfection même est un défaut, eu égard à l’emploi qu’il doit avoir, il
n’est pas convenable de commander aussi à cet atelier des tentures
de murailles. Car lui demander des œuvres moins parfaites que ce qu’il
fait aujourd’hui serait le faire déchoir et méconnaître le parti qu’on en
peut tirer. Aussi eussions-nous pu justifier la décision qui le fait con-
courir dès aujourd’hui à la décoration du Panthéon en exécutant deux
immenses tentures destinées à garnir les murailles des transepts, derrière
les autels de la Vierge et de Sainte-Geneviève.

Les produits nouveaux de l’atelier de tapisserie demanderaient aussi
quelques explications sur les tendances décoratives qu’il est peut-être
possible d’y reconnaître. Mais ce que nous avons déjà dit des produits
de l’art ancien nous dispense de parler de l’art contemporain, car nous
y avons indiqué implicitement quel est le but vers lequel nous croyons
 
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