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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr. 5
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Darcel, Alfred: Exposition de l'histoire de la tapisserie, [3]: Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0464

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Zi 36

que l’on doit tendre. Que l’on puisse donner une destination à toutes
les tentures qu’on y tisse, condition indispensable pour que les modèles
aient un caractère décoratif, et la science d’un personnel qui se prête
avec une si merveilleuse souplesse aux genres les plus divers, se pliera
à toutes les simplifications comme il se plaît à toutes les difficultés.

L’étude que nous venons d’esquisser eut été impossible sans l’expo-
sition provoquée par l’Union centrale. En réunissant et en classant autant
que possible, par époques et par ateliers, la plupart des tapisseries
exposées, elle a donné la valeur d’un enseignement au magnifique
ensemble qui a étonné et charmé ceux mêmes qui l’ont organisé. Elle a
montré à tous des œuvres qu’il eût souvent été difficile de connaître
et qu’il eût été certainement impossible de comparer.

Si cette exposition a été pour nous un complément d’enseignement
sur l’histoire de la tapisserie, elle a été surtout un enseignement pra-
tique. JNous espérons, nous sommes même certain qu’elle l’a été aussi
pour beaucoup d’autres.

Par ses belles tentures du xvie et du xvne siècle, pour ne point
rem-onter plus haut et pour ne citer que des œuvres sur lesquelles tout
le monde est d’accord, cette exposition nous a montré que l’agrément
d’une composition diffuse, la gaieté des colorations vives et soutenues
et la simplicité de l’exécution sont nécessaires pour qu’une tapisserie
soit décorative, agréable et durable.

11 est vrai que, pour arriver aujourd’hui à ce résultat, il faut que ceux
qui dirigent les ateliers de tapisseries, — quels qu’ils soient, indus-
triels ou fonctionnaires, — réagissent contre le goût trop général du
public, dont la masse n’estime une tapisserie que lorsqu’elle peut en
dire : « on jurerait que c’est un tableau », — cruelle injure, — et dont la
partie éclairée, séduite par l’harmonie que le temps a donnée aux vieilles
tentures, demande qu’on lui fasse des tapisseries déjà vieilles avant que
de quitter le métier.

Afin de guérir celle-ci de ce goût malsain, nous eussions désiré que l’on
eût pu exposer à l’envers quelques-unes des tapisseries anciennes les
mieux conservées, au lieu de le faire seulement pour la bordure de l’une
des pièces du temps de Louis XIV placée au-dessus du métier de la
Manufacture des Gobelins1.

U Cette bordure retournée, bien que plus intense de ton que celle que l'on voit a
l’endroit, du côté opposé du sujet, n’apparaît pas à distance telle qu’elle est réllement
examinée de près. Les fils, — les débourats, — que l’on est obligé de laisser sur le
tissu pour qu’il soit solide, enbrouillant le dessin, rendent plus grises ses colorations.
 
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