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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Clément de Ris, Louis: Musée impérial de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, 5: musées du Nord
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0284

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LE MUSÉE DE L’ERMITAGE A SAINT-PÉTERSBOURG. 271

dernière composition échappée à sa main défaillante; elle est d’autant
plus curieuse.

Greuze, la Mort du paralytique. Composition dans le genre de la
Malédiction paternelle du Louvre, et bien connue par la gravure de
Flippait. Elle est signée sur une serviette à droite: I. G. Malgré les
prix insensés auxquels atteignent les Greuze dans les ventes publiques, je
ne puis parvenir à partager l’engouement public. Je mettrai volontiers
de côté quelque fort beaux portraits comme celui de Wille, le graveur,
et de Babuty le libraire; mais je ne puis voir dans ses tableaux de genre
que des sensations de mélodrame exprimées avec de la crème fouettée.
Greuze était digne d’être loué par Diderot ; les deux se valent. Mais le
genre pleurard, prétentieux, fade, étant admis, je reconnais que la Mort
du paralytique atteindrait des prix fous si elle passait au feu des
enchères. Fussé-je riche, ce n’est pas moi qui surenchérirais.

Quand j’aurai cité un Intérieur de Maison de paysan, par Fragonard,
cinq Demarne et un Taunay excellents, je crois que j’aurai passé une
revue exacte des œuvres les plus saillantes de l’Ecole française, et que
je puis, en toute conscience, jeter un dernier coup d’œil sur l’Ecole an-
glaise.

ÉCOLE ANGLAISE

De tous les musées d’Europe — la National Gallery exceptée — l’Er-
mitage est celui qui contient le plus grand nombre d’œuvres de l’École
anglaise. Le catalogue en enregistre huit. C’est bien peu certainement;
mais si l’on veut bien songer au soin religieux que prennent les Anglais
de ne pas laisser sortir de leur île les œuvres de leurs artistes, aux
sommes considérables qu’ils consacrent à l’acquisition de ces œuvres,
on reconnaîtra que huit tableaux de l’Ecole anglaise sont un gros chiffre
pour un musée étranger.

Robert Walker (1607? — 1660), le peintre attitré de Cromwell, est
représenté par un portrait en buste de son patron, esquisse qui a dû
servir au portrait en pied qui figurait à l’Exposition de Manchester,
peinture froide, touche lourde, couleur sans effet. Si Walker a été,
comme on le dit, élève de Van Dyck, il ne lui a pas dérobé grand’-
chose. L’influence de Mytens s’y fait sentir autant pour le moins que
celle de Van Dyck.

Le plus grand peintre du Royaume-Uni, un coloriste très remar-
quable, malgré de grands défauts, un des esprits les plus judicieux
qu’ait fournis la critique d’art, sir Joshua Reynolds, est représenté par
h'ois tableaux fort importants. Il est évident que Rembrandt était le type
 
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