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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 6
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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Le salon de 1880, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0544

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522

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

le sombre couloir du second étage, avant qu’il fût porté à Versailles, et
qui avait servi jadis à Ilauer lui-même pour ce petit tableau de l’assas-
sinat que possède aujourd’hui notre ami Ch. Yatel, l’historien dévoué de
Charlotte Corday.

Assez parlé de ces tristes temps, et revenons à l’art, qui est mieux
notre affaire, et particulièrement à l’art monumental, auquel le livret du
Salon a consacré cette année, pour la première fois, un chapitre spécial.
Je rencontre dans ce chapitre les peintures commandées déjà bien
anciennement à MM. Biennoury et P. Nanteuil, l’Institution des Quinze-
Vingts et Y Éduca tion de saint Louis, destinées à la décoration de la
chapelle du Lycée Saint-Louis;— le frais panneau de fleurs printa-
nières, peint par M",c Escalier comme modèle d’une tapisserie de Beau-
vais pour le grand escalier du Luxembourg; —• pour le même escalier,
deux panneaux de paysages, de MM. Harpignies et P. Colin, modèles de
Verdures à exécuter aux Gobelins; — le carton d’Ehrmann, Les Lettres,
les Sciences et les Arts de Vantiquité, modèle qui, on le sait, a rem-
porté le prix définitif au concours des Gobelins pour la tapisserie pro-
jetée de la salle Mazarin, à la Bibliothèque nationale. — Et aussi les
grands panneaux de Gust. Boulanger pour la mairie du XIIIe arrondisse-
ment : la Patrie et le Mariage, composition de bonne tradition, peinture
aigre à l’œil, mais curieuse par ses portraits.

Je ne puis dire combien je suis aise de rencontrer dans le grand salon
du Puvis de Chavannes la vaste toile destinée à un des plafonds du
Musée du Luxembourg, et où Tony Bobert-Fleury a représenté la Glo-
rification de la sculpture française. Quand il fut chargé d’exécuter cet
important ouvrage, Tony Bobert-Fleury eut la bonne pensée d’aller prendre
conseil auprès du maître le plus compétent en ces sortes de travaux,
Galland, l’éminent professeur d’art décoratif à l’école des Beaux-Arts.
Celui-ci qui connaît mieux que personne les ressources et les traditions
françaises de son art spécial, engagea son jeune confrère à distribuer
son large espace en compartiments qui en diminueraient le champ
central, mieux proportionné dès lors à la représentation allégorique qui
le devait remplir, et réserveraient la large bordure latérale pour des ca-
maïeux figurant bas-reliefs, lesquels seraient réunis entre eux par des
motifs d’ornement. Le parti était excellent et rentrait dans les données
habituelles aux décorations des plafonds dans les monuments contem-
porains du palais de Jacques de Brosse ; il est même regrettable que nous
n’avons point songé à l’adopter plus tôt, lors de la décoration du palais de
la Légion-d’Honneur, car il nous eût aidé à diminuer les proportions des
admirables figures de Bin, d’Ehrmann et de Banvier, un peu trop gigan-
 
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