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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 26.1882

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Nr. 3
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Blondel, Spire: Les modeleurs en cire, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24258#0281

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266

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

« Pour mieux rappeler ces personnages et pour donner un aspect
plus surprenant à l’intérieur du temple, on plaça leurs statues dans des
niches séparées par de petites colonnes en bois de style gothique et for-
mant deux rangées superposées le long des murs de l’église, le tout dans
une très belle symétrie, laquelle, observée particulièrement à l’entrée
de la porte principale, frappe délicieusement l’étranger et l’enchante.

« En fait d’objets en cire, il n’y a que les petits ornements posés en
grande quantité sur les colonnes, sur les corniches, etc. Ils consistent
en petits anges, en cœurs, en fleurs, en globes, en rosaces, etc., qui
cachent, en les décorant, la grossièreté des boiseries et donnent, eux
aussi, un certain charme à l’architecture sévère de l’église.

« Quant aux statues, elles ne sont ni d’un grand prix ni d’un grand
mérite artistique, mais elles ont une beauté d’ensemble extraordinaire.
Ce qui frappe surtout l’observateur, c’est qu’avec des moyens simples et
peu dispendieux, on a su donner au temple une ornementation qui, tout
en voilant ses défauts, lui donne une grandeur majestueuse et fait naître
dans l’esprit des visiteurs un profond sentiment de vénération. »

Les orfèvres italiens, qui modelaient en cire leurs ébauches, rivali-
saient avec les modeleurs proprement dits ; mais les uns et les autres
furent bientôt surpassés par les statuaires tels qu’Andrea del Verrocchio,
lequel se reposait de ses importants travaux de sculpture en modelant
en cire des figures semblables. Verrocchio, dit M. Perkins dans son
remarquable ouvrage sur Les Sculpteurs italiens; « mérite une attention
toute spéciale comme modeleur en cire, car bien qu’il mît en œuvre des
matériaux périssables, il n’épargnait ni son temps ni ses soins pour
rendre ces figurines dignes du goût cultivé de l’époque, très curieuse de
la recherche dans le travail. Il enseigna cette méthode rigoureuse à son
ami Orsino, le célèbre modeleur en cire. » Ce dernier vivait à Florence
vers le milieu du xve siècle (1432-1488). Peut-être serait-on autorisé à
reconnaître, comme un des ouvrages exécutés par Orsino le cirier, sous
la direction de Verrocchio, l’admirable buste de jeune fille légué par le
peintre Wicar au musée de Lille. Nous ne reviendrons pas sur ce chef-
d’œuvre, étudié supérieurement ici même dans deux articles spéciaux
que les lecteurs de la Gazette n’ont pas oubliés1.

Par la suite, les ciriers italiens eurent de nombreux imitateurs. 11
suffira de mentionner Lucca délia Robbia et Leonardo, cités avec éloge
par Vasari; Santorino, qui avait modelé en cire une copie du groupe de

K. Celui de M. Jules Renouvier, septembre 1859, et de M. Louis Gonse, la Tête
de cire du musée Wicar ; mars 1878.
 
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