JOURNAL
DU
VOYAGE DU CAVALIER BERNIN 1
EN FRANCE
PAR M. DE CHANTELOU
MANUSCRIT INEDIT PUBLIÉ ET ANNOTÉ PAR M. LUDOVIC LA L ANNE
(suite
e vingt-septième septembre, étant allé voir le
Cavalier, l’on m'a dit qu'il avait défendu que per-
sonne n’entrât. Je l’ai trouvé travaillant aux che-
veux du petit Christ du signr Paul. Il m’a dit qu’il
y donnait quelques caresses pour l’amour de la
Reine. L’on a attendu M. Colbert, étant jour de
congrégation, jusques à onze heures et demie;
après, le Cavalier ayant envoyé chez lui savoir s’il
y était et ayant su qu’il était au Louvre, l’on est
allé dîner. 11 était assez gai, ayant appris par ses
lettres de Rome que sa femme se portait mieux, et qu’un abcès qu’elle avait
dans la tête avait purgé par l’oreille.
L’on a apporté incontinent après dîner les tableaux que le prince Pam-
phile2 envoie au Roi. Le Cavalier a dit qu’il lui avait conseillé de n’envoyer
que celui du Titien, et non six ou sept autres, dont il a voulu accompagner
celui-ci. De ce discours, il est venu à parler du nombre de dessins et de
tableaux qu’on dit dans le monde être de Raphaël, lesquels n’en sont pas,
parce qu’il est mort jeune et a été occupé à de grands ouvrages publics au
Vatican et à... .3.
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, t. XV, 2e période, p. 181, 305 et 501; t. XVI, p. 170 et 316;
t. XVII, p. 71; t. XIX, p. 283 ; t. XX, p. 273, 447; t. XXI, p. 185 et 378; t. XXII, p. 94 ;
t. XXIII, p. 271 ; t. XXIV, p. 360; t. XXV, p. 524 et t. XXVI p. 178.
2. Camillo Panfili, neveu d’innocent X. Après avoir été cardinal il épousa Olimpia Aldo-
brandini, princesse de Ilossano dont il a été question plus haut.
3. Il y a là sur le ms. un mot qui n’offre pas de sens.
DU
VOYAGE DU CAVALIER BERNIN 1
EN FRANCE
PAR M. DE CHANTELOU
MANUSCRIT INEDIT PUBLIÉ ET ANNOTÉ PAR M. LUDOVIC LA L ANNE
(suite
e vingt-septième septembre, étant allé voir le
Cavalier, l’on m'a dit qu'il avait défendu que per-
sonne n’entrât. Je l’ai trouvé travaillant aux che-
veux du petit Christ du signr Paul. Il m’a dit qu’il
y donnait quelques caresses pour l’amour de la
Reine. L’on a attendu M. Colbert, étant jour de
congrégation, jusques à onze heures et demie;
après, le Cavalier ayant envoyé chez lui savoir s’il
y était et ayant su qu’il était au Louvre, l’on est
allé dîner. 11 était assez gai, ayant appris par ses
lettres de Rome que sa femme se portait mieux, et qu’un abcès qu’elle avait
dans la tête avait purgé par l’oreille.
L’on a apporté incontinent après dîner les tableaux que le prince Pam-
phile2 envoie au Roi. Le Cavalier a dit qu’il lui avait conseillé de n’envoyer
que celui du Titien, et non six ou sept autres, dont il a voulu accompagner
celui-ci. De ce discours, il est venu à parler du nombre de dessins et de
tableaux qu’on dit dans le monde être de Raphaël, lesquels n’en sont pas,
parce qu’il est mort jeune et a été occupé à de grands ouvrages publics au
Vatican et à... .3.
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, t. XV, 2e période, p. 181, 305 et 501; t. XVI, p. 170 et 316;
t. XVII, p. 71; t. XIX, p. 283 ; t. XX, p. 273, 447; t. XXI, p. 185 et 378; t. XXII, p. 94 ;
t. XXIII, p. 271 ; t. XXIV, p. 360; t. XXV, p. 524 et t. XXVI p. 178.
2. Camillo Panfili, neveu d’innocent X. Après avoir été cardinal il épousa Olimpia Aldo-
brandini, princesse de Ilossano dont il a été question plus haut.
3. Il y a là sur le ms. un mot qui n’offre pas de sens.