LES DESSINS
DE LA
COLLECTION HIS DE LA SALLE1
L’art français n’est pas
représenté dans la collec-
tion Iîis de la Salle aussi
brillamment et aussi com-
plètement que l’art italien
et l’art hollandais. Quoi-
que partant de Cousin (?)
et d’Etienne Delaune pour
arriver jusqu’à Delacroix
et Pils, ce choix de dessins
laisse de côté un trop grand
nombre de peintres inté-
ressants, et surtout tous
ces jolis maîtres du xvme siècle si prisés aujourd’hui. Pas un Boucher,
pas un Fragonard, pas un Lancret, pas un Gravelot ni un Moreau. Peut-
être ces peintres des grâces un peu maniérées, ces spirituels et légers
illustrateurs convenaient-ils mal à la gravité austère d’un goût qui s’était,
développé dans les hautes sphères du grand art italien? Cette réserve
faite, il faut louer l’éclectisme impartial du regretté collectionneur : son
esprit ouvert et son œil fin le rendent également juste pour nos grands
classiques et pour nos modernes, et il ne craint pas de mettre un
Delacroix à côté d’un Poussin.
Parmi les contemporains, M. His de la Salle semble, ce qui n’étonnera
pas de la part d’un garde du corps de Louis NVIII, avoir une prédilection
marquée pour les peintres de soldats : « Ses débuts comme collectionneur,
dit fort bien M. de Tauzia, dataient du temps de son service militaire ; il
recherchait déjà des estampes et des lithographies • celles de Charlet et de
Voir Gazette, 2e période, t. XXV, p. 225 et 297.
DE LA
COLLECTION HIS DE LA SALLE1
L’art français n’est pas
représenté dans la collec-
tion Iîis de la Salle aussi
brillamment et aussi com-
plètement que l’art italien
et l’art hollandais. Quoi-
que partant de Cousin (?)
et d’Etienne Delaune pour
arriver jusqu’à Delacroix
et Pils, ce choix de dessins
laisse de côté un trop grand
nombre de peintres inté-
ressants, et surtout tous
ces jolis maîtres du xvme siècle si prisés aujourd’hui. Pas un Boucher,
pas un Fragonard, pas un Lancret, pas un Gravelot ni un Moreau. Peut-
être ces peintres des grâces un peu maniérées, ces spirituels et légers
illustrateurs convenaient-ils mal à la gravité austère d’un goût qui s’était,
développé dans les hautes sphères du grand art italien? Cette réserve
faite, il faut louer l’éclectisme impartial du regretté collectionneur : son
esprit ouvert et son œil fin le rendent également juste pour nos grands
classiques et pour nos modernes, et il ne craint pas de mettre un
Delacroix à côté d’un Poussin.
Parmi les contemporains, M. His de la Salle semble, ce qui n’étonnera
pas de la part d’un garde du corps de Louis NVIII, avoir une prédilection
marquée pour les peintres de soldats : « Ses débuts comme collectionneur,
dit fort bien M. de Tauzia, dataient du temps de son service militaire ; il
recherchait déjà des estampes et des lithographies • celles de Charlet et de
Voir Gazette, 2e période, t. XXV, p. 225 et 297.