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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 26.1882

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Nr. 5
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Jouin, Henry: La cathédrale d'Albi
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https://doi.org/10.11588/diglit.24258#0433

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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preuve sous la plume de M. Rolland, dans la notice au style chaleuteux
dont il a fait précéder l’ouvrage de M, Aillaud, et qui est dans son genre
une introduction comparable au portique de Dominique de Florence.
«Après Jouffroy, écrit M. Rolland, les deux d’Àmboise, Charles et Jacques
deRobertet, Adrien et Aymar Goufïier de Roissy, le fameux Duprat et les
cardinaux de Lorraine participent tous, plus ou moins, à l’embellissement
et à la décoration du monument. Mais c’est surtout aux deux d’Amboise
que revient la plus grande part d’honneur et de gloire, car c’est le pre-
mier de ce nom qui fit construire le chœur, et c’est sous l’épiscopat du
second que furent exécutées presque toutes les fresques de la nef1. »
Or Louis Ier d’Amboise fut évêque d’Albi depuis le 2h janvier ïklk jus-
qu’au mois de mai 1497. C’est donc par inadvertance que Viollet-le-Duc
place la construction du chœur de Sainte-Cécile au xvte siècle*’.

Une erreur plus regrettable a été commise par le grand nombre des
écrivains qui se sont occupés de la cathédrale d’Albi. Les peintures dont
il nous reste à parler sont l’œuvre d’artistes italiens. Elles furent exécu-
tées pendant la première moitié du xvt° siècle. Par une confusion très
explicable, mais qui ne doit pas se perpétuer, on a dit que la décoration de
Sainte-Cécile était une œuvre de facture étrangère, contemporaine de la
Renaissance, et, sous ce terme général de décoration, maint écrivain a
compris la partie sculpturale en même temps que les fresques. Il en faut
revenir. Si la peinture de la cathédrale d’Albi est italienne, la sculpture,
comme l’architecture, en est purement française. Elle a trop de points de
contact avec les œuvres contemporaines du règne de Louis XI et de
Charles VIII ; elle rappelle trop bien les figures du Puits de Moïse, cer-
taines statues de Chartres et de Saint-Wulfran d’Abbeville, par la vérité
des têtes, la recherche de l’expression, la nature de la pose, la justesse
des draperies, mais aussi par ses proportions comtes, pour qu’aucun
souille venu de Florence ait passé dans l’âme des sculpteurs de Sainte-
Cécile. Ce ne sont point là les lignes grêles dans leur pondération tou-
jours séduisante, mais conventionnelle, qui distinguent la sculpture
d’Italie au xve siècle et la font inimitable, parce qu’on n’imite sans péril
que la nature observée dans sa simplicité naïve et puissante.

« On a prétendu, écrit M. Jolibois, que ces statues sont trop courtes;
mais peut-être l’artiste a-t-il cru devoir tenir compte de l’espace restreint
et par conséquent de la distance à laquelle le spectateur peut se placer
pour les voir convenablement. Dans tous les cas, nous rejetons la tradi-

4. Notice sur la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, p. 4 8.

2. Dictionnaire raisonné de l’architecture française, t. Ier, p. 20, 226 ; t. II,
p. 384 ; t. III, p. 470; t. VI, p. 4 49.
 
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