CORRESPONDANCE DE RELGIQUE
L’ART ANCIEN A L’EXPOSITION DE LIÈGE
exposition de L’Ait ancien, à Liège, a plutôt perdu que gagné
à se produire au milieu des attractions multiples semées autour
d’elle. Les visiteurs ne lui ont pas manqué ; ont-ils donné l’atten-
tion nécessaire à ses splendeurs? Rien n’est moins péremptoi-
rement démontré. Dans tous les cas, on a moins parlé qu’il
n’aurait fallu d’un ensemble digne de valoir à ceux qui en avaient
groupé les éléments des titres sérieux à la gratitude des érudits.
En se bornant à mettre eu lumière l'art de la re'gion, les organisateurs ont été
amenés à faire une part disproportionnée à trop d’ouvrages secondaires. Les
industries anciennes de la Belgique offrent tant de précieux souvenirs, de si
abondantes splendeurs,qu’à se placer ainsi au strict point de vue local il a fallu
se priver forcément de pièces fameuses destinées à concourir puissamment au
relief de l’ensemble.
Et cependant, l’exposition de l’Art ancien, à Liège, mérite de faire époque. In-
stallée dans une construclion éphémère, d’aspect monumental, où revivait l’an-
cien hôtel de ville de la capitale des princes-évêques, elle avait été disposée avec
goût et méthode, pourvue d’un catalogue historique et descriptif, distribué mal
heureusement trop tard, mais auquel s’attachera une valeur durable L
Pour se bien rendre compte du caractère particulier de cette exposition, il
faut se souvenir de ce qu’était, par son origine et ses attaches, l’ancienne prin-
cipauté de Liège.
Annexée à la France en 179a, comme le département de l’Ourthe, incor-
porée au royaume des Pays-Bas en 1814, Belge, enfin, en 1830, la principauté
avait été placée, durant huit siècles, sous la dépendance de l’empire d’Allemagne.
De là, évidemment, une pénétration d’influences germaniques assez nettement 1
1. Ce précieux documenl est dû à la collaboration d’un groupe d’érudits sérieux,
dans lequel figurent, avec le professeur Kurth, auteur de l'introduction, MM. Jos. Destrée,
Jules Helbig, baron de Chestretde llaneffe, Brahy-Prost, Paul van Zuylen, J. Demarteou
P. Lohest, sans oublier les zélés commissaires généraux : baron de Sélys Fanson et
l'abbé Balau, dont l'activité a grandement contribué à la coordination de tant d’élé-
ments divers.
L’ART ANCIEN A L’EXPOSITION DE LIÈGE
exposition de L’Ait ancien, à Liège, a plutôt perdu que gagné
à se produire au milieu des attractions multiples semées autour
d’elle. Les visiteurs ne lui ont pas manqué ; ont-ils donné l’atten-
tion nécessaire à ses splendeurs? Rien n’est moins péremptoi-
rement démontré. Dans tous les cas, on a moins parlé qu’il
n’aurait fallu d’un ensemble digne de valoir à ceux qui en avaient
groupé les éléments des titres sérieux à la gratitude des érudits.
En se bornant à mettre eu lumière l'art de la re'gion, les organisateurs ont été
amenés à faire une part disproportionnée à trop d’ouvrages secondaires. Les
industries anciennes de la Belgique offrent tant de précieux souvenirs, de si
abondantes splendeurs,qu’à se placer ainsi au strict point de vue local il a fallu
se priver forcément de pièces fameuses destinées à concourir puissamment au
relief de l’ensemble.
Et cependant, l’exposition de l’Art ancien, à Liège, mérite de faire époque. In-
stallée dans une construclion éphémère, d’aspect monumental, où revivait l’an-
cien hôtel de ville de la capitale des princes-évêques, elle avait été disposée avec
goût et méthode, pourvue d’un catalogue historique et descriptif, distribué mal
heureusement trop tard, mais auquel s’attachera une valeur durable L
Pour se bien rendre compte du caractère particulier de cette exposition, il
faut se souvenir de ce qu’était, par son origine et ses attaches, l’ancienne prin-
cipauté de Liège.
Annexée à la France en 179a, comme le département de l’Ourthe, incor-
porée au royaume des Pays-Bas en 1814, Belge, enfin, en 1830, la principauté
avait été placée, durant huit siècles, sous la dépendance de l’empire d’Allemagne.
De là, évidemment, une pénétration d’influences germaniques assez nettement 1
1. Ce précieux documenl est dû à la collaboration d’un groupe d’érudits sérieux,
dans lequel figurent, avec le professeur Kurth, auteur de l'introduction, MM. Jos. Destrée,
Jules Helbig, baron de Chestretde llaneffe, Brahy-Prost, Paul van Zuylen, J. Demarteou
P. Lohest, sans oublier les zélés commissaires généraux : baron de Sélys Fanson et
l'abbé Balau, dont l'activité a grandement contribué à la coordination de tant d’élé-
ments divers.