GAZETTE DES BEAUX-ARTS
58
gnon, en analysant la bouche do la Korr d’Lulhydicos dit 1res lieureu-
semeul : « Le sculpteur a voulu rompre avec la I rad il ion du souri re con-
ventionnel : il a abaissé, au lieu de relever, les coins de la bouche,-et,
avec une gaucherie charmante, il n’a réussi qu'à donner au Bas du
visage une sévérité un peu dédaigneuse U » Celle observation peut
également s'appliquera notre tète. Pourtant, les lèvres se rejoignent
sous un angle naturel, au lieu de s aplatir comme dans un art plus
archaïque. Sur un point, la .fidélité aux méthodes traditionnelles a
induit I artiste en erreur :
l’oreille, dont, je l’ai dit,
on voit curieusement
rieure par delà le lourd
bandeau de cheveux qui
recouvre le lobe, est, selon
l’usage archaïque, placée
1 ro p h au 1. Ma i s c ettc erré u r
<d la disparate entre la
hauteur des deux oreilles
— la droite est plus
abaissée que la gauche —
résulte simplement d’une
corrélation encore impar-
faite des parties entre
elles td avec le tout'8. Le
fait qu’un grand sculpteur
comme celui de la « tête
Ward » ait pu situer l'oreille d’une manière si inexacte fournit une
preuve nouvelle du conflit perpétuel qui se joue dans le cerveau d un
artiste entre la vision directe qu’il a de la nature et l’image tradi-
tionnelle que l’hérédité a gravée dans sa mémoire.
*
111
poindre l’extrémité supé-
La tête, oubliée pendant tant d’années dans quelque obscure
antichambre du Palais Borghèse, a reparu au moment opportun. 1 2 *
1. Histoire île lu seulfdure grecque, t. I, p. 35G ; — cf. H. Léchât, Musée de
l'Acropole, p. 378.
2. H. Léchât (Musée de l'Acropole, p. 283, note), en commentant la dissy-
métrie qui existe entre les yeux d’une des belles korni (n° 074), y voit la preuve
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gnon, en analysant la bouche do la Korr d’Lulhydicos dit 1res lieureu-
semeul : « Le sculpteur a voulu rompre avec la I rad il ion du souri re con-
ventionnel : il a abaissé, au lieu de relever, les coins de la bouche,-et,
avec une gaucherie charmante, il n’a réussi qu'à donner au Bas du
visage une sévérité un peu dédaigneuse U » Celle observation peut
également s'appliquera notre tète. Pourtant, les lèvres se rejoignent
sous un angle naturel, au lieu de s aplatir comme dans un art plus
archaïque. Sur un point, la .fidélité aux méthodes traditionnelles a
induit I artiste en erreur :
l’oreille, dont, je l’ai dit,
on voit curieusement
rieure par delà le lourd
bandeau de cheveux qui
recouvre le lobe, est, selon
l’usage archaïque, placée
1 ro p h au 1. Ma i s c ettc erré u r
<d la disparate entre la
hauteur des deux oreilles
— la droite est plus
abaissée que la gauche —
résulte simplement d’une
corrélation encore impar-
faite des parties entre
elles td avec le tout'8. Le
fait qu’un grand sculpteur
comme celui de la « tête
Ward » ait pu situer l'oreille d’une manière si inexacte fournit une
preuve nouvelle du conflit perpétuel qui se joue dans le cerveau d un
artiste entre la vision directe qu’il a de la nature et l’image tradi-
tionnelle que l’hérédité a gravée dans sa mémoire.
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111
poindre l’extrémité supé-
La tête, oubliée pendant tant d’années dans quelque obscure
antichambre du Palais Borghèse, a reparu au moment opportun. 1 2 *
1. Histoire île lu seulfdure grecque, t. I, p. 35G ; — cf. H. Léchât, Musée de
l'Acropole, p. 378.
2. H. Léchât (Musée de l'Acropole, p. 283, note), en commentant la dissy-
métrie qui existe entre les yeux d’une des belles korni (n° 074), y voit la preuve