DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Roblot-Delondre, Louise: Les portraits d'Isabelle de Portugal: épouse de Charles-Quint
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0482
LES PORTRAITS D’ISABELLE DE PORTUGAL
ÉPOUSE DE GHARLES-QUINT 1
Le musée du Prado possède, parmi d’autres
portraits dus à Titien, celui d’Isabelle de Por-
tugal, épouse de Charles-Quint2. C’est un
chef-d’œuvre de la meilleure époque du
maître vénitien, de celle où il a produit
encore, outre le portrait de Charles-Quint,
ceux de l’Arétin, de Madruzzo, de la fille de
Robert Strozzi, de Paul III.
Ce portrait d'Isabelle ne fut pas exécuté
d’après nature : l’impératrice est morte en
1539, sans avoir quitté l’Espagne, où Titien
n’avait pu la connaître; nous savons, d’autre
part, que l’œuvre fut commandée en juillet 1543 seulement; Charles-
Quint se trouvait en Italie, à Russeto, près Crémone, pour une
entrevue avec le pape Paul III3. Il manifesta alors à l’Arétin le désir
d’avoir, de la main de Titien, un souvenir de son épouse défunte.
Pour servir de modèle au maître, il lui confia un portrait d’un artiste
resté inconnu et « di trivial perte II o4 », au dire de l’Arétin, qui servit
d’intermédiaire à ces négociations. Une lettre de Titien nous apprend
que, la besogne terminée, les deux toiles, l'ancienne et la nouvelle,
furent restituées à la fois à l’empereur. Cette lettre, datée de Rom
MEDAILLE DE LIMPERATRICE
ISABELLE DE PORTUGAL
PAR LEONE LEONI
(Collection Armand,
Cabinet des médailles, Paris.)
1. Nous devons une gratitude particulière à M. Ch. Picard, agrégé des lettres,
ancien élève de l'École normale supérieure, qui a bien voulu nous aider pour la
mise en œuvre des matériaux de cette étude.
2. Musée cle l’Académie Royale de Madrid, n° 485 du catalogue officiel de Madrazo.
H. 1m 17 ; 1. 0m98. On en trouvera une reproduction dans l’ouvrage de M. G. Gro-
nau, Tizian (London, Duckworth, 1904), planche à la page 130.
3. Du 20 au 25 juillet 1543.
4. Gronau, ouvr. cit., p. 129.
ÉPOUSE DE GHARLES-QUINT 1
Le musée du Prado possède, parmi d’autres
portraits dus à Titien, celui d’Isabelle de Por-
tugal, épouse de Charles-Quint2. C’est un
chef-d’œuvre de la meilleure époque du
maître vénitien, de celle où il a produit
encore, outre le portrait de Charles-Quint,
ceux de l’Arétin, de Madruzzo, de la fille de
Robert Strozzi, de Paul III.
Ce portrait d'Isabelle ne fut pas exécuté
d’après nature : l’impératrice est morte en
1539, sans avoir quitté l’Espagne, où Titien
n’avait pu la connaître; nous savons, d’autre
part, que l’œuvre fut commandée en juillet 1543 seulement; Charles-
Quint se trouvait en Italie, à Russeto, près Crémone, pour une
entrevue avec le pape Paul III3. Il manifesta alors à l’Arétin le désir
d’avoir, de la main de Titien, un souvenir de son épouse défunte.
Pour servir de modèle au maître, il lui confia un portrait d’un artiste
resté inconnu et « di trivial perte II o4 », au dire de l’Arétin, qui servit
d’intermédiaire à ces négociations. Une lettre de Titien nous apprend
que, la besogne terminée, les deux toiles, l'ancienne et la nouvelle,
furent restituées à la fois à l’empereur. Cette lettre, datée de Rom
MEDAILLE DE LIMPERATRICE
ISABELLE DE PORTUGAL
PAR LEONE LEONI
(Collection Armand,
Cabinet des médailles, Paris.)
1. Nous devons une gratitude particulière à M. Ch. Picard, agrégé des lettres,
ancien élève de l'École normale supérieure, qui a bien voulu nous aider pour la
mise en œuvre des matériaux de cette étude.
2. Musée cle l’Académie Royale de Madrid, n° 485 du catalogue officiel de Madrazo.
H. 1m 17 ; 1. 0m98. On en trouvera une reproduction dans l’ouvrage de M. G. Gro-
nau, Tizian (London, Duckworth, 1904), planche à la page 130.
3. Du 20 au 25 juillet 1543.
4. Gronau, ouvr. cit., p. 129.