L’ART FRANÇAIS
A L’EXPOSITION DE SARAGOSSE1
VIERGE EN BOIS PEINT ET DORÉ
(XIII' siècle)
(Musée épiscopal, Lérirla.)
L’Espagne a eu l'idée chevaleresque
de convier la France à célébrer avec
elle l’anniversaire héroïque et sanglant
du siège de Saragosse par une œuvre
‘de travail et de paix. Une exposition
s'est ouverte, et vient de se fermer, sur
remplacement même du couvent de
Santa Engracia el du faubourg voisin,
dont les bombes et les incend ies avaient
fait il y a un siècle le plus terrible chaos
de murs noircis. La France avait sa
place marquée et son nom engagé dans
l’entreprise. Elle fut détournée sans
doute de cette manifestation de frater-
nité latine par les coquetteries d’une
autre « entente cordiale » 2.
Dans le pavillon mesquin que la
France elle-même s’était bâti à Saragosse, les industries les plus
modernes étaient figurées par des échantillons dérisoires. Les artistes
vivants de notre pays n'auraient brillé que par leur absence, si le
musée de Barcelone n’avait envoyé un unique portrait : Colette
1. .Tous les clichés qui accompagnent cette étude appartiennent à l’auteur.
Il est heureux d’annoncer que dix clichés en couleurs, pris par lui à Saragosse
sur plaques autochromes de MM. Lumière, vont être reproduits en trichromie
pour un album de l’Exposition rétrospective. On y trouvera cinq des œuvres
d’art français qui sont décrites et reproduites en noir dans le présent article.
2. Voir la Chronique des Arts du 7 novembre 1908, p. 349.
A L’EXPOSITION DE SARAGOSSE1
VIERGE EN BOIS PEINT ET DORÉ
(XIII' siècle)
(Musée épiscopal, Lérirla.)
L’Espagne a eu l'idée chevaleresque
de convier la France à célébrer avec
elle l’anniversaire héroïque et sanglant
du siège de Saragosse par une œuvre
‘de travail et de paix. Une exposition
s'est ouverte, et vient de se fermer, sur
remplacement même du couvent de
Santa Engracia el du faubourg voisin,
dont les bombes et les incend ies avaient
fait il y a un siècle le plus terrible chaos
de murs noircis. La France avait sa
place marquée et son nom engagé dans
l’entreprise. Elle fut détournée sans
doute de cette manifestation de frater-
nité latine par les coquetteries d’une
autre « entente cordiale » 2.
Dans le pavillon mesquin que la
France elle-même s’était bâti à Saragosse, les industries les plus
modernes étaient figurées par des échantillons dérisoires. Les artistes
vivants de notre pays n'auraient brillé que par leur absence, si le
musée de Barcelone n’avait envoyé un unique portrait : Colette
1. .Tous les clichés qui accompagnent cette étude appartiennent à l’auteur.
Il est heureux d’annoncer que dix clichés en couleurs, pris par lui à Saragosse
sur plaques autochromes de MM. Lumière, vont être reproduits en trichromie
pour un album de l’Exposition rétrospective. On y trouvera cinq des œuvres
d’art français qui sont décrites et reproduites en noir dans le présent article.
2. Voir la Chronique des Arts du 7 novembre 1908, p. 349.